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Mar Ahhaï, Abda ou Aba

lundi 13 novembre 2017, par lucien jallamion

Mar Ahhaï, Abda ou Aba (mort en 415)

Catholicos de Séleucie et Ctésiphon de 411 à 415

Mar Isaac Catholicos de Séleucie et Ctésiphon de 399 à 411. Source :archive jpg/LJ persoDisciple d’ Abdas de Suse , Ahhaï est le fondateur de l’école de Daïr-Qôni. Il est choisi par l’évêque Marouta pour remplacer le défunt Mar Isaac avec l’accord des évêques, du roi Yazdgard 1er et de la cour.

Ahhaï jouit de la faveur du souverain qui l’envoie dans le Fars [1] pour faire un rapport sur des marchandises et des pierres précieuses arrivant de l’Inde et de Chine par navires, et que le gouverneur local, le prince Nahrouz, fils de Sapor, un neveu de Yazdgard, prétendait avoir été volées par des pirates.

Les conclusions d’Ahhaï confirment les assertions du prince et il obtient de visiter les tombeaux des Martyrs de Perse ; il met alors par écrit les récits de leurs morts.

Ahhaï doit combattre également les pratiques magiques de certains chrétiens qui s’étaient mêlés aux marcionites [2] et aux manichéens [3].

À sa mort en 415, le roi Yazdgard 1er choisit le moine Yahb-Alaha comme catholicos [4]

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Éphrem-Isa Yousif, Les chroniqueurs syriaques, Paris, L’Harmattan,‎ 2002 (ISBN 2-7475-2709-3).

Notes

[1] Le Fars ou Pars est une des trente provinces d’Iran, au sud-ouest du pays. Sa capitale est Chiraz.

[2] Marcion du Pont ou de Sinope est une personnalité du christianisme ancien de la fin du 1er siècle et de la première moitié du2ème siècle. Armateur fortuné, il se rend à Rome vers 140 où il se distingue par ses prodigalités au sein de la communauté chrétienne de Rome alors dirigée, selon la tradition, par l’épiscope Pie. Se fondant uniquement sur l’Écriture, il développe sa propre doctrine qui rompt avec la tradition juive : du contraste absolu qu’il décèle entre la loi juive et l’Évangile, il conclut à l’existence de deux principes divins Dieu de colère de la Bible hébraïque et Dieu d’amour de l’Évangile dont celui des textes chrétiens est le Dieu suprême. Celui-ci est le père de Jésus-Christ qui est venu pour abroger la Bible hébraïque et le culte de son démiurge. Pour Marcion, Jésus n’est pas le messie attendu par les Juifs, ni né de la Vierge Marie : il est apparu à la quinzième année du règne de Tibère sans avoir connu ni naissance ni croissance et sauve l’homme en le rachetant par sa mort.

[3] Le manichéisme est une religion fondée par le perse Mani au 3ème siècle. C’est un syncrétisme du zoroastrisme, du bouddhisme et du christianisme ; les partisans de ce dernier le combattirent avec véhémence. Par dérivation et simplification du terme, on qualifie aujourd’hui de manichéenne une pensée ou une action sans nuances, voire simpliste, où le bien et le mal sont clairement définis et séparés.

[4] Le titre de catholicos est un titre équivalent à celui de patriarche porté par des dignitaires de plusieurs Églises orthodoxes orientales, notamment les Églises de la tradition nestorienne et les Églises monophysites, en particulier l’Église apostolique arménienne.