Originaire d’Élis [1], ville provinciale du nord-ouest du Péloponnèse. Son activité philosophique se situe vers 320 av. jc, avec, pour disciples, Philon d’Athènes et Timon de Phlionte, un brillant poète philosophe qui vécut dans sa familiarité pendant vingt ans. Il est considéré par les sceptiques [2] anciens comme le fondateur de ce que l’on a appelé le pyrrhonisme.
Fils de Plistarque, il fut élève de Bryson, fils de Stilpon. Vivant dans la pauvreté, il reçut une formation de peintre, mais il était un artiste médiocre. Il fut l’élève d’Euclide de Mégare, puis d’ Anaxarque qu’il suivit en Inde dans la campagne d’Asie d’Alexandre le Grand en 334. Il y étudia avec les gymnosophistes [3] et en Perse, où il fut instruit par les Mages.
À son retour à Élis, il mena une vie simple et régulière, indifférent et serein, avec sa sœur Philista en vendant des cochons de lait. Il aimait à rester seul pour méditer.
D’après Diogène Laërce, son égalité d’âme ne fut prise en défaut que deux fois : il s’enfuit devant un chien, et il se mit en colère contre sa sœur.
On suppose qu’il était devenu agnostique [4] et s’abstenait de donner son opinion sur tout sujet.
Pyrrhon n’a rien écrit, mais son disciple Timon de Phlionte, et les sceptiques tardifs comme Énésidème , et surtout Sextus Empiricus, nous ont laissé des textes dans lesquels ils discutaient de la méthode pour parvenir à l’état d’incompréhension [5] et au bonheur de ne savoir absolument rien.
Le philosophe Épicure, qui l’admirait de loin, était toujours curieux de connaître ce que Pyrrhon venait de dire ou de faire. Quant aux Éléens [6], ils étaient tellement fiers de Pyrrhon qu’ils le couvrirent d’honneurs. Il était très estimé de ses concitoyens et fut nommé grand prêtre. Il fut aussi fait citoyen d’honneur d’Athènes.