Né à Samos [1]. Son père, Néoclès, enseignait la grammaire, et sa mère, Chérestrate était magicienne.
Épicure semble avoir été élevé à Samos, puis il vint à Athènes [2] pour y accomplir son service militaire vers l’âge de 18 ans, avant de partir rejoindre son père à Colophon [3], au nord de Samos, en 323. Il y resta de 323 à 321 et y reçut les leçons de Nausiphane . Il gagne ensuite Mytilène [4] où il commence à enseigner. Sa philosophie suscite alors l’hostilité, et il part rapidement pour Lampsaque [5] où il vivra de 310 à 306. Il y rencontre Colotès , Métrodore, Idoménée de Lampsaque qui le suivront à Athènes.
En 306, à 35 ans, il vint s’installer à Athènes qui venait d’être délivrée par Démétrios Poliorcète, et il y acheta un jardin pour 80 mines, l’école du Jardin devint le centre des études épicuriennes. Il y passa le reste de sa vie. C’est pendant cette dernière période qu’il écrit un très grand nombre de ses œuvres et de ses lettres ; il est l’un de ceux qui ont le plus écrit dans l’Antiquité 300 ouvrages semble-t-il.
La vie qu’il mena dans son jardin fut simple et frugale, il était végétalien [6], il mangeait tout de même à l’occasion du fromage. La vocation de philosophe lui vint très tôt, à 14 ans selon le témoignage deDiogène Laërce, quand, à la lecture d’Hésiode, il demanda à son maître d’où venait le chaos primordial d’où toutes choses sortaient que décrit le poète dans la Théogonie [7].
Les réponses de son maître ne le satisfaisant pas, il décida de philosopher seul et sans guide, en autodidacte. Il reçut pourtant les leçons d’un platonicien [8], Pamphile , et de Nausiphane et Nausycide, des atomistes.
Il est le fondateur, en 306, de l’épicurisme [9], l’une des plus importantes écoles philosophiques de l’Antiquité. En physique, il soutient que tout ce qui est se compose d’atomes indivisibles. Les atomes se meuvent aléatoirement dans le vide et peuvent se combiner pour former des agrégats de matière. L’âme en particulier serait un de ces agrégats d’atomes, et non une entité spirituelle, notamment d’après son disciple Lucrèce. En éthique, le philosophe grec défend l’idée que le souverain bien est le plaisir, défini essentiellement comme “absence de douleur”. En logique ou épistémologie, Épicure considère que la sensation est à l’origine de toute connaissance et annonce ainsi l’empirisme [10].
Épicure voulut assurer l’immortalité de son nom, en léguant le Jardin sous la condition que sa philosophie y fût enseignée et qu’on célébrât chaque mois une fête en son honneur. Il faisait des résumés de ses œuvres et conseillait à ses disciples de les apprendre par cœur.
La doctrine d’Épicure eut un succès prodigieux, tant par le nombre de ses disciples, que par l’affection et les forts sentiments dont elle fut l’objet. Elle gagna Rome et toute l’Italie, avec Lucrèce notamment, qui est considéré comme l’un des rares poètes à avoir réussi à mettre de la philosophie en vers. La popularité de l’épicurisme contraste avec la diffusion plus faible des doctrines des autres philosophes de l’Antiquité.