Auteur d’un seul livre inachevé, le De rerum natura [1], un long poème passionné qui décrit le monde selon les principes d’Épicure.
C’est essentiellement grâce à lui que nous connaissons l’une des plus importantes écoles philosophiques de l’Antiquité, l’épicurisme [2], car des ouvrages d’Épicure, qui fut beaucoup lu et célébré dans toute l’Antiquité tardive, il ne reste pratiquement rien, sauf 3 lettres et quelques sentences.
Son tempérament angoissé et passionné est presque à l’opposé de celui du philosophe grec. Et il vit une époque troublée par les guerres civiles et les proscriptions, massacres de Marius, proscriptions deSylla, révolte de Spartacus, conjuration de Catilina [3]. De là, les pages sombres du De rerum natura sur la mort, le dégoût de la vie, la peste d’Athènes, de là aussi sa passion anti-religieuse qui s’en prend avec acharnement aux dieux, aux cultes et aux prêtres, passion que l’on ne retrouve pas dans les textes conservés d’Épicure, même si celui-ci critique la superstition et même la religion populaire.
Surtout Lucrèce unit à la science épicurienne, souvent difficile, la douceur et la dimension visionnaire de la poésie.