Originaire du dème [1] de Péanie [2], simple matelot issu d’une famille pauvre, il s’éleva par son éloquence aux premiers emplois de la République athénienne.
Fait prisonnier par Philippe II à la bataille de Chéronée en 338 [3], il sut se concilier son estime par sa franchise et obtint sa liberté.
Il joua ensuite un rôle-clé dans les négociations qui mèneront au traité de paix entre la Macédoine et Athènes. Il resta depuis toujours attaché à la Macédoine et à la cause de son roi Philippe II contre Olynthe [4], et fit prévaloir à Athènes les propositions les plus favorables au parti macédonien.
En 335, il fit partie avec Phocion de l’ambassade chargée de rencontrer Alexandre, après l’échec de la révolte des Thébains dans laquelle Athènes s’était compromise. Il fut par ailleurs très proche d’Alexandre le Grand, de qui Démade sauva Démosthène entre autres orateurs athéniens, ceux-ci étant promis à l’exécution après avoir causé la colère d’Alexandre. C’est également à Démade qu’Athènes doit d’avoir été épargnée par Alexandre après la destruction de Thèbes.
Réputé pour son talent et son expérience en tant qu’orateur, Démade était également connu pour sa cupidité. Sa propension à accepter tous les pots-de-vin offerts par le parti de l’opposition le fit condamner à de fortes amendes à plusieurs reprises, tant et si bien qu’il finit par être privé de ses droits civiques qui seront rétabli en 322.
Il fut envoyé en ambassade auprès du régent de Macédoine Antipater, qui approchait d’Athènes au cours de la Guerre Lamiaque [5], et négocia le traité de capitulation de la cité. Il fit voter la condamnation à mort de Démosthène et de ses partisans, qui avaient fui la cité. En 318, ayant trahi Antipater pour Perdiccas, il fut mis à mort à Pella [6] par son fils Cassandre, alors qu’il était chargé d’une autre mission pour les Athéniens.