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Guillaume de Sainte-Maure

mardi 13 octobre 2015

Guillaume de Sainte-Maure (mort en 1335)

Légiste français du 14ème siècle-Chancelier de France sous Philippe VI de Valois

Issu d’une grande famille de Touraine, Sainte-Maure est un clerc qui devient docteur ès-loi. Doyen [1] du chapitre de Tours, il est dans les années 1320 au service du comte Philippe de Valois. En 1327 il est ainsi chargé par son maître d’enquêter sur les finances du Valois.

En 1328, le comte de Valois devient le roi Philippe VI et Sainte-Maure profite de son ascension en devenant Maître des requêtes [2]. Il est à ce titre l’un des plus proches collaborateurs du chancelier Mathieu Ferrand. Il commande plusieurs chartes et s’affirme comme le principal maîtres des requêtes de la cour. Il se rend en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle pour le compte du roi, puis dirige une mission diplomatique envoyée auprès du roi d’Aragon Alphonse IV .

En 1329, Sainte-Maure est nommé chancelier [3] de France à la suite de Mathieu Ferrand. Lors des dix-huit premiers mois de son cancellariat, il n’exerce pas un rôle important au sein du gouvernement royal.

Après la chute de Robert d’Artois en 1331, auquel il a semble-t-il eu sa part, cet homme d’autorité jouit d’une grande influence sur le Conseil royal et, assisté de Pierre Forget et de Martin des Essars , fait office de principal ministre.

Personnage peu scrupuleux et avide, il cumule les prébendes, obtenant ainsi en parallèle la trésorerie de Laon et le doyenné de Saint-Martin de Tours. Pour entretenir sa clientèle, il n’hésite pas à recourir aux pourboires. La fortune qu’il laisse à son décès apparaît très importante et les soupçons de prévarication qui pèse sur sa personne sont nombreux. Le chancelier refuse toutefois en 1331 l’évêché de Noyon [4], après n’avoir pu obtenir de Jean XXII le siège archiépiscopal de Rouen.

Le chancelier Sainte-Maure joue aussi un grand rôle diplomatique et conclut ainsi en 1331 des accords de paix avec l’Angleterre. Il négocie également une alliance avec le duché de Brabant, accord qui manque de mener à une guerre avec le comté de Flandre en août 1334.

Alors que sa situation politique commence à se fragiliser, il meurt opportunément en janvier 1335. Miles de Noyers lui succède comme conseiller principal.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Robert-Henri Bautier, Recherches sur la chancellerie royale au temps de Philippe VI, Bibliothèque de l’école des chartes, 1965

Notes

[1] Un doyen est également le prêtre coordinateur d’un doyenné, c’est-à-dire d’un ensemble de plusieurs paroisses. Un doyen est également le responsable d’autres institutions d’origine religieuse, parfois devenues laïques

[2] Le titre de maître des requêtes est porté en France, ainsi que dans certains autres pays d’Europe, depuis le Moyen Âge, par les titulaires de certaines hautes fonctions judiciaires et administratives. Les maîtres des requêtes étaient les collaborateurs du chancelier de France, dont ils dépendaient étroitement. Ils étaient associés à l’œuvre de justice à travers l’audience du sceau et le Conseil des parties, auquel ils assistaient. Ils siégeaient par quartiers trimestriels. Chaque quartier avait son doyen. Le doyen des doyens avait rang de conseiller d’État. Au Conseil, les maîtres des requêtes étaient debout et découverts. Ils étaient membres du parlement de Paris où ils pouvaient siéger mais pas plus de quatre en même temps. Ils n’étaient justiciables que devant les chambres assemblées du Parlement. Ils étaient fréquemment appelés comme rapporteurs dans les Conseils de gouvernement. Du fait de leurs formations de juges et d’administrateurs, ils formaient le vivier dans lequel se recrutaient naturellement les très hauts fonctionnaires et les membres du Gouvernement royal : conseillers d’État, intendants des provinces, intendants des finances, intendants du commerce, contrôleurs généraux des finances, lieutenants généraux de police, etc.

[3] Le chancelier de France est un important personnage de l’Ancien Régime, il est le second officier de la couronne, puis le premier, en 1627, avec la suppression du connétable et de l’amiral de France. La conservation d’une copie de tous les actes de gouvernement (édits, traités, capitulaires, dénombrements, etc.) est une des fonctions principales du chancelier. La clôture et l’expédition des actes étaient la fonction du garde des Sceaux qui conservait les sceaux des différents domaines et juridictions retenus par la couronne. La France a sans doute, après le Vatican, la seconde plus vieille chancellerie du monde, puisqu’elle conserve encore 47 actes originaux datant des rois mérovingiens (481-751). La collection des plus anciens, toujours appelée Trésor des Chartes, constitue le fonds original des Archives nationales de France. Lacunaires jusqu’au 12ème siècle, ce n’est qu’à partir de sa réorganisation par frère Guérin, évêque de Senlis et garde des Sceaux de Philippe Auguste, que l’on conserve véritablement au palais du roi à Paris un exemplaire de tous les actes expédiés ou reçus par le roi.

[4] Pendant la période où l’évêché se trouve à Vermand, cette cité occupe dans la Notice des provinces de la Gaule, le troisième rang, après la métropole, parmi les cités de la province de Belgique seconde. La date de fondation de cet évêché n’est pas établie avec certitude, car les premiers noms de la liste paraissent douteux. Les sources permettent de mettre en évidence de l’existence certaine d’un évêque dans la seconde moitié du 5ème siècle, car la vie de Médard évoque une école épiscopale où le futur évêque fut éduqué. Le transfert du siège épiscopal de Vermand à Noyon reste un épisode obscur. La tradition l’explique par la ruine de Vermand par les Barbares, vers le milieu du 5ème siècle. Cependant, saint Médard ne s’installe à Noyon qu’après 531 : il semble s’agir d’un choix personnel, car Médard était originaire d’un village voisin de Noyon, ou d’un choix politique, pour se rapprocher de la capitale mérovingienne de Soissons. À cette époque, il ne s’agit pas d’un transfert du siège épiscopal, car Vermand continue d’être considéré comme tel. La mention d’un « évêque de Noyon » n’est pas antérieure au 7ème siècle. En 532, Médard fut élu évêque de Tournai et les deux sièges restèrent unis jusqu’en 1146, année où le pape Eugène III sépara de nouveau les deux églises et rendit à Tournai son évêque particulier. Peu de temps après, vers 1160 environ, l’évêché de Noyon, en compensation sans doute de la perte du diocèse de Tournai, fut érigé en comté-pairie, faisant ainsi partie des six évêchés-comtés ou duchés attachés à la charge de pair du royaume. Cette triple distinction perdurera jusqu’à la Révolution