Après la mort du dernier Patricien de la Maison des Crescentius, les comtes de Tusculum s’emparèrent du pouvoir à Rome et un de leurs descendants fut élevé sur le trône pontifical sous le nom de Benoît VIII, alors que son frère, Romanus, exerçait le pouvoir temporel dans la ville en tant que Consul et sénateur.
Après la mort de Benoît, Romanus, bien que laïc, fut élu pape entre le 12 avril et le 10 mai 1024. Il entra immédiatement dans les ordres, prit le nom de Jean et tenta de rallier les Romains à sa cause en engageant des dépenses somptuaires.
Peu après son accession au trône pontifical, l’empereur de Byzance, Basile II, envoya une ambassade à Rome pour réclamer en son nom la reconnaissance par le Pape du titre de Patriarche œcuménique porté par les Patriarches de Byzance, qui indiquait la prééminence de ces derniers sur les Églises d’Orient.
Les riches présents apportés par les émissaires étaient destinés à infléchir le Pape, et ce dernier ne semblait pas opposé à accéder aux souhaits byzantins.
Bien que les négociations étaient tenues secrètes, l’affaire devint publique et poussa les cercles de penseurs religieux, et tout particulièrement ceux prônant une réforme ecclésiastique en France et en Italie, à agir. L’opinion publique contraint le Pape à refuser les requêtes et présents des Byzantins, ce qui poussa le Patriarche Eustachius de Constantinople à effacer le nom du Pape des diptyques [1] de ses églises.
Jean invita le célèbre musicien Guido d’Arezzo à visiter Rome et à expliquer la notation musicale qu’il avait inventée. Il couronna aussi empereur le 26 mars 1027 à Rome Conrad le Salique, élu roi d’Allemagne après la mort de Henri II le 1er juillet 1024, qu’il avait invité, avec l’archevêque de Milan Heribert, à se rendre en Italie et qui avait reçu en 1026 la couronne de fer de Lombardie après avoir traversé les Alpes, accompagné de deux rois, Rodolphe des Burgondes et Canut du Danemark et d’Angleterre.
Le 6 avril de la même année, un grand synode se tint dans la basilique du Latran, où la discorde entre les patriarches d’Aquilée [2] et de Grado [3] fut tranchée, sous l’influence de l’Empereur, en faveur du premier. Poppo d’Aquilée fut ainsi l’unique patriarche, l’évêque étant sous sa juridiction. De plus, le Patriarcat d’Aquilée pris la primauté sur tous les évêques italiens.
Deux ans après en 1029, Jean XIX révoqua cette décision, et lors d’un nouveau synode restaura le Patriarche de Grado dans ses anciens privilèges.
Le roi Canut du Danemark et d’Angleterre obtint du Pape la promesse que ses sujets danois et anglais ne soient pas soumis aux taxes douanières lors de leur route vers l’Italie et Rome, et que les archevêques de son royaume ne soient pas aussi lourdement taxés pour l’octroi du pallium [4].
Il octroya à l’évêque de Silva Candida [5] le privilège spécial de dire la messe à Saint-Pierre de Rome certains jours. Un antagonisme sur la prééminence entre les archevêques de Milan et de Ravenne fut réglé par le Pape en faveur du premier. Il prit l’abbaye de Cluny sous sa protection, et renouvela ses privilèges malgré l’opposition de Goslin, évêque de Mâcon, et dans le même temps il réprimanda l’abbé Odilon de Cluny pour avoir refusé l’épiscopat de Lyon.
Il éleva la fête de saint Martial, disciple réputé des Apôtres et fondateur de l’Église de Limoges, au rang d’une fête d’apôtre. Le Pape maintint, pour certains évêques français, les droits du Saint Siège.
Jean XIX semble avoir été le premier pape à produire une indulgence en échange de l’octroi d’aumônes.
Il mourut à la fin de 1032, probablement le 6 novembre. Sa dépouille est inhumée dans l’ancienne basilique Saint-Pierre.