Né le 6 mai 973 il succéda a Othon III. Il était un petit-neveu d’Othon 1er, et fils d’Henri le Querelleur. Travailleur infatigable et assidu, lutteur acharné, constant dans ses efforts, très persévérant, il eut un règne fécond.
Le haut clergé fut son plus ferme soutien, tandis qu’il eut quelques difficultés à s’imposer aux princes. il ne parvint pas à soumettre des seigneurs lorrains en révolte, les comtes de Lutzelbourg [1], frères de son épouse Cunégonde, et dut abandonner ses droits sur les comtés de Flandre [2] et de Hollande [3]. A l’autre extrémité de ses États, sur sa frontière orientale,il fut tenu en échec, pendant 15 ans, par le duc de Pologne, Boleslav Chrobry.
Celui-ci, au temps où régnait Othon III, avait mis la main sur plusieurs États, jusque-là vassaux de l’Allemagne, la Moravie [4], la Silésie [5], la Lusace [6], voir même la Bohême, et, au moment où Henri II monta sur le trône, il était sur le point de rassembler des Slaves disséminés en un vaste groupement, soumis à son autorité. La guerre avec la Pologne n’apporta à Henri Il que d’amères déceptions. Quelques-uns de ses vassaux s’allièrent avec Boleslav, et, lorsque, en 1018, il dut enfin consentir à signer la paix de Bautzen [7], et que le duc de Pologne eut déclaré reconnaître sa suzeraineté, il ne pu reprendre aucun des territoires allemands annexés par Boleslav.
Au contraire de son prédécesseur, il tenait à son royaume d’Allemagne plus qu’à l’Italie et entendait que son autorité n’y souffrit aucune atteinte. Si Henri voyait dans l’Allemagne le point le plus sensible de l’empire, il n’avait néanmoins aucune intention d’abandonner l’Italie. Avant tout, il estimait que son premier devoir était de protéger l’Église. A Rome, depuis la mort d’Otton III, 2 partis se disputaient de nouveau le pouvoir : les Creszenti et les Tusculani. Ces derniers élirent pape un des leurs, Benoît VIII, tandis que le candidat choisi par le parti adverse se réfugiait en Allemagne auprès de l’empereur. Mais Henri II se déclara pour Benoît et partit pour l’Italie afin d’y imposer sa volonté. Quoique Benoît eût été élu irrégulièrement, à la suite de rivalités partisanes, il se révéla très capable et manifesta beaucoup d’ardeur à soutenir la réforme de l’Église. En 1014, il couronna l’empereur Henri II.
Il accueillit avec joie la perspective de l’annexion de la Bourgogne que, malgré l’opposition de ses vassaux, le roi Rodolphe III, qui n’avait pas d’enfant, lui promit en héritage.
Par ailleurs, il avait des relations intimes avec Cluny et fréquentait l’abbé Odilon. La prédilection qu’il nourrissait pour la ville de Bamberg [8] l’incita à y fonder un évêché qu’il dota richement par un prélèvement sur ses biens personnels. Sous le patronage du chapitre, une école florissante se développa bientôt dans ce lieu.
Il meurt le 13 juillet 1024 à Grona près de Göttingen [9], en Allemagne.