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Henri II ou Henri le Boiteux ou le Saint

mardi 26 avril 2016, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 16 novembre 2011).

Henri II ou Henri le Boiteux (973-1024)

Empereur germanique de 1014 à 1024-Duc de Bavière et de Carinthie

Henri II ou Henri le Boiteux Empereur germanique de 1014 à 1024-Duc de Bavière et de Carinthie

Né le 6 mai 973 il succéda a Othon III. Il était un petit-neveu d’Othon 1er, et fils d’Henri le Querelleur. Travailleur infatigable et assidu, lutteur acharné, constant dans ses efforts, très persévérant, il eut un règne fécond.

Le haut clergé fut son plus ferme soutien, tandis qu’il eut quelques difficultés à s’imposer aux princes. il ne parvint pas à soumettre des seigneurs lorrains en révolte, les comtes de Lutzelbourg [1], frères de son épouse Cunégonde, et dut abandonner ses droits sur les comtés de Flandre [2] et de Hollande [3]. A l’autre extrémité de ses États, sur sa frontière orientale,il fut tenu en échec, pendant 15 ans, par le duc de Pologne, Boleslav Chrobry.

Celui-ci, au temps où régnait Othon III, avait mis la main sur plusieurs États, jusque-là vassaux de l’Allemagne, la Moravie [4], la Silésie [5], la Lusace [6], voir même la Bohême, et, au moment où Henri II monta sur le trône, il était sur le point de rassembler des Slaves disséminés en un vaste groupement, soumis à son autorité. La guerre avec la Pologne n’apporta à Henri Il que d’amères déceptions. Quelques-uns de ses vassaux s’allièrent avec Boleslav, et, lorsque, en 1018, il dut enfin consentir à signer la paix de Bautzen [7], et que le duc de Pologne eut déclaré reconnaître sa suzeraineté, il ne pu reprendre aucun des territoires allemands annexés par Boleslav.

Au contraire de son prédécesseur, il tenait à son royaume d’Allemagne plus qu’à l’Italie et entendait que son autorité n’y souffrit aucune atteinte. Si Henri voyait dans l’Allemagne le point le plus sensible de l’empire, il n’avait néanmoins aucune intention d’abandonner l’Italie. Avant tout, il estimait que son premier devoir était de protéger l’Église. A Rome, depuis la mort d’Otton III, 2 partis se disputaient de nouveau le pouvoir : les Creszenti et les Tusculani. Ces derniers élirent pape un des leurs, Benoît VIII, tandis que le candidat choisi par le parti adverse se réfugiait en Allemagne auprès de l’empereur. Mais Henri II se déclara pour Benoît et partit pour l’Italie afin d’y imposer sa volonté. Quoique Benoît eût été élu irrégulièrement, à la suite de rivalités partisanes, il se révéla très capable et manifesta beaucoup d’ardeur à soutenir la réforme de l’Église. En 1014, il couronna l’empereur Henri II.

Il accueillit avec joie la perspective de l’annexion de la Bourgogne que, malgré l’opposition de ses vassaux, le roi Rodolphe III, qui n’avait pas d’enfant, lui promit en héritage.

Par ailleurs, il avait des relations intimes avec Cluny et fréquentait l’abbé Odilon. La prédilection qu’il nourrissait pour la ville de Bamberg [8] l’incita à y fonder un évêché qu’il dota richement par un prélèvement sur ses biens personnels. Sous le patronage du chapitre, une école florissante se développa bientôt dans ce lieu.

Il meurt le 13 juillet 1024 à Grona près de Göttingen [9], en Allemagne.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Encyclopédie universelle fracademic /Henri II le Boiteux/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 627

Notes

[1] Lutzelbourg (en allemand Lützelburg) est une commune française, située dans le département de la Moselle Au 12ème siècle, la seigneurie relevait de l’évêque de Metz. La maison forte fut assiégée et détruite par le duc de Lorraine en 1151.

[2] Le comté de Flandre a désigné autrefois un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au ixe siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le territoire de ce comté correspondait approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).

[3] Le comté de Hollande est un ancien État féodal du Saint Empire romain germanique. Il fut acquis en 1433 par Philippe le Bon et ainsi intégré aux Pays-Bas bourguignons, puis aux Pays-Bas espagnols.

[4] La Moravie est une région d’Europe centrale, formant aujourd’hui la partie orientale de la République tchèque. Ses villes principales sont Brno et Olomouc. Dans le premier tiers du 11ème siècle, la Moravie est rattachée à la Bohême. La Moravie est aujourd’hui entourée par la Bohême à l’ouest, l’Autriche au sud, la Slovaquie à l’est, la Silésie et la Pologne au nord.

[5] La Silésie est une région qui s’étend sur trois États : la majeure partie est située au Sud-Ouest de la Pologne, une partie se trouve au-delà de la frontière avec la République tchèque et une petite partie en Allemagne. Cette région fut au 10ème siècle l’objet d’un conflit entre la dynastie tchèque des Přemyslides et la dynastie polonaise des Piast. En 990, Mieszko 1er de Pologne achète cette région à Boleslav II de Bohême. Après avoir appartenu à la Pologne, la Silésie fut rattachée en 1335 à la couronne de Bohême, ensuite à l’Autriche qui domina la Bohême dès 1526, puis à la Prusse en 1742 par le traité de Hubertusburg qui mit fin aux guerres de Silésie.

[6] La Lusace est une région du nord-est de l’Allemagne, aux confins de la Pologne (Silésie) et de la République tchèque (Bohême), à l’est de la Saxe et au sud du Brandebourg.

[7] Le traité de Bautzen, signé le 30 janvier 1018 à Bautzen, consacre la paix entre l’empereur du Saint Empire romain germanique, Henri II et le duc et ultérieurement roi de Pologne, Boleslas 1er de Pologne. Le traité est signé en présence du margrave Hermann 1er de Misnie, gendre de Boleslas. Par ce traité la Marche de Lusace, le Milzenland et la Moravie reviennent à la Pologne et la Bohême à Henri II ; celui-ci accepte l’indépendance de la Pologne et d’envoyer des troupes contre son ancien allié Iaroslav de Kiev.

[8] Bamberg est une ville allemande, située au sud du pays, dans le Land de Bavière et la région de Haute-Franconie. En 1002 avec sa femme Cunégonde, Henri II choisit Bamberg comme capitale et évêché. En 1014, il est sacré Empereur du Saint Empire.

[9] Göttingen (en français Gœttingue ou Gottingue, en bas-allemand Chöttingen) est une ville d’Allemagne, dans le Land de Basse-Saxe, capitale du district du même nom. Elle se situe à mi-chemin entre Bonn et Berlin. La première mention attestée de la ville (nommée Gutingi à l’époque) remonte à 953, sur une charte conclue entre Othon 1er et le monastère de Magdebourg. Une charte municipale est attestée vers 1210. À cette époque, la ville est une place commerciale prospère, surtout après 1351, date de son entrée dans la Hanse.