Né à Real de Taxco [1] dans l’actuel État de Guerrero [2], Mexique, de parents espagnols, venus s’enrichir dans les affaires de l’industrie minière.
Il fit ses études à l’université de Mexico, et, en 1600, se rendit en Espagne, où il obtint, en 1605, un diplôme de droit à l’université de Salamanque [3].
Il exerce quelque temps la profession d’avocat à Séville, avant de retourner en 1608 au Mexique, où il reprend ses études de droit et obtient le titre de licencié en droit le 21 février 1609. Il obtient un poste de regidor et, peu après, est engagé comme secrétaire du vice-roi.
Avec son titre de diplômé en droit, Juan Ruiz d’Alarcón présente à 2 reprises sa candidature pour obtenir une chaire à la faculté, sans l’obtenir.
En 1613, probablement parce qu’il ne trouvait pas la possibilité de travailler en Nouvelle-Espagne [4], il retourne à la métropole, où il essaie d’obtenir un poste de fonctionnaire, en arguant du fait qu’il est le fils d’un colonisateur. Il s’installe à Madrid et décide de se consacrer à la littérature.
Il commence à écrire des pièces de théâtre, des comédies, avec deux objectifs subsister et être reconnu comme auteur dramatique, malgré le handicap d’être indien [5]), et desservi par son physique. Ses pièces sont représentées et rencontrent un certain succès.
Dans l’atmosphère intense du Siècle d’or espagnol, Ruiz de Alarcón aura du mal à trouver sa place et sera l’objet de moqueries et d’injures de la part d’esprits aussi élevés que Francisco de Quevedo, Lope de Vega, Luis de Góngora y Argote ou Calderón de la Barca.
En 1625, Juan Ruiz de Alarcón y Mendoza s’est vu octroyer la charge d’historien du Conseil des Indes. Il tentera, sans succès, durant ses dernières années, d’obtenir une charge dans une quelconque juridiction du Nouveau Monde.
De son œuvre, ont été conservées une vingtaine de comédies, publiées en deux volumes en 1628 et 1634. La grande majorité de celles-ci sont des pièces dans lesquelles il dénonce la morale hypocrite au moyen d’une trame amoureuse et d’une magnifique structure dramatique.
La Vérité suspicieuse est considérée comme son chef-d’œuvre. Elle a été adaptée en français par Pierre Corneille sous le titre Le Menteur. Dans ses pièces, qui ont un grand contenu moral, soulignant les vertus de l’homme et critiquant les vices et les coutumes de l’époque, Ruiz de Alarcón dénonce l’ingratitude, la présomption et la médisance, parmi d’autres vices.