Extraordinairement prolifique, auteur de plus de 200 textes dramatiques, il est en particulier connu pour sa pièce La vie est un songe en 1635.
Son père occupe une charge dans l’administration des finances et sa mère est d’origine flamande et appartient à la petite noblesse.
Il perd ses parents tôt, sa mère en 1610, son père en 1615. Dans son testament, ce dernier l’engage à suivre la carrière ecclésiastique, ce que Calderón ne fera pas, du moins dans l’immédiat.
Entre 1608 et 1614, il reçoit une excellente éducation au collège impérial de la Compagnie de Jésus de Madrid [1], où il est initié au latin, à la rhétorique et à la lecture des classiques. Il entreprend ensuite des études de droit à Alcalá de Henares [2], puis à Salamanque [3], sans cependant les terminer.
La rigueur et la logique de l’argumentation de ses textes, la vaste culture qu’ils révèlent sont la marque de l’empreinte profonde laissée par ces années de formation.
Il compose sa première pièce à 14 ans. De sa jeunesse, on connaît quelques épisodes tumultueux et dignes de l’une de ses comédies de cape et d’épée. Ainsi, en 1621, impliqué avec ses frères dans une affaire d’homicide, il doit vendre la charge de son père pour indemniser la famille de la victime. En 1629, l’un de ses frères est blessé par un acteur qui cherche ensuite refuge dans le couvent des religieuses trinitaires, à l’intérieur duquel Pedro, suivi de près par la police, le poursuit. Il sera accusé d’avoir violé un lieu sacré.
Ses démêlés avec la justice et l’Église n’entament ni sa vocation poétique ni la faveur dont il jouit bientôt auprès de son souverain. Dès l’âge de 20 ans, il participe à des concours de poésie, puis il écrit ses premières œuvres dramatiques. Amour, Honneur et Pouvoir, sa première comédie, est représentée en 1623 au Palais royal, comme le seront par la suite la plupart de ses œuvres. Calderón ne tarde pas à devenir le dramaturge favori de la cour, surtout après la mort de Lope de Vega en 1635. Entre 1630 et 1640, il écrit ses œuvres majeures, dont une première partie est publiée dès 1636. Philippe IV , ayant remarqué son talent, l’appelle à la cour en 1636, le comble de faveurs et de distinctions, et fournit aux dépenses nécessaires pour la représentation de ses pièces. L’année suivante, il devient chevalier de l’ordre de Saint-Jacques, après quelques difficultés, l’emploi de son père le rendant indigne de recevoir l’habit de chevalier, il doit obtenir de Rome une dispense.
En 1640 et 1641, il s’engage comme simple soldat, et participe aux campagnes contre la rébellion des Catalans, où il est blessé à la main. Sa brève expérience militaire s’arrête là.
Nanti de charges officielles à la cour de Philippe IV, puis de Charles II , il y exercera avec succès ses talents de dramaturge.
En 1651, il entre dans les ordres et ce n’est qu’une fois ordonné prêtre qu’il reconnaîtra avoir eu un fils, qu’il lui était arrivé auparavant de présenter comme son neveu. À partir de cette date commence pour le dramaturge une vie de retraite, sa “biographie du silence”. Un temps chapelain à la cathédrale de Tolède, il s’en retourne à Madrid en raison de problèmes de santé. Cessant d’écrire directement pour les corrales [4] populaires comme dans sa première époque, il se consacre dès lors exclusivement à la composition d’autos sacramentales et de divertissements pour la cour.
Fait chapelain honoraire de Philippe IV en 1663, il jouit auprès du public d’une popularité durable, et des recueils de ses œuvres sont régulièrement édités. En 1680, la dernière pièce de Calderón est représentée au théâtre du Buen Retiro, devant le roi Charles II. Un an plus tard, le 25 mai, il expire à Madrid, à l’âge de 81 ans.