Né à Carthage [1] issu d’une famille berbère romanisée et païenne. Son père, centurion dans une légion de l’armée romaine, meurt très tôt.
Excellent élève, il étudie la rhétorique, la jurisprudence, l’histoire, la poésie, les sciences et la philosophie. Il se convertit au christianisme à la fin du 2ème siècle. Il semble qu’il soit séduit par l’esprit de sainteté qu’il rencontre chez les chrétiens, par leur humilité, leur abnégation face aux persécutions et la hauteur de la doctrine évangélique. Sa conversion est soudaine et décisive et il devient la figure emblématique de la communauté chrétienne de Carthage.
Théologien, Père de l’Église, auteur prolifique, catéchète, son influence sera grande dans l’Occident chrétien. Il est le premier auteur latin à utiliser le terme de Trinité, et à développer une théologie précise de celle-ci. Il est ainsi considéré comme le plus grand théologien chrétien de son temps. C’est également un polémiste qui lutte activement contre les cultes païens et contre le gnosticisme de Marcion.
Adversaire du paganisme et moraliste intransigeant, il est considéré comme le premier auteur chrétien à énoncer la foi en latin. En effet, jusqu’à Tertullien, le christianisme s’est pensé et formulé en grec car il s’est d’abord développé dans la partie orientale de l’Empire, celle de la Diaspora hellénistique, où l’on parlait le grec.
Il épousa une chrétienne et peut-être est-il devenu prêtre. Mais c’est l’année 207 qui marque un tournant dans sa vie avec son adhésion au montanisme [2].
Rompant avec l’Église traditionnelle, ses positions deviennent plus rigoristes. Paradoxalement, il combat avec encore plus d’acharnement Marcion et les hérésies gnostiques qui minent la chrétienté au 3ème siècle et il a beaucoup inspiré Cyprien de Carthage.
Il meurt à Carthage vers 220.
Il est, ainsi, avec Origène, le seul Père de l’Église à ne pas avoir été canonisé par l’Église Catholique.