D’origine paysanne, il est né à Chamagne [1], près de Mirecourt dans les Vosges. Orphelin à 12 ans, démuni et probablement illettré, il rejoint l’atelier de son frère, graveur sur bois, à Fribourg-en-Brisgau [2].
De 1612 à 1625, il séjourne à Rome et à Naples [3] pour apprendre le métier de peintre. Il entre comme valet, puis élève et enfin assistant dans l’atelier du peintre paysagiste Agostino Tassi .
En 1625, il revient à Nancy [4] et travaille dans l’atelier du peintre Claude Deruet pour les ducs de Lorraine [5] jusqu’en 1627. Il quitte alors la Lorraine, qui va connaître les ravages de la guerre de Trente Ans [6] pour s’installer définitivement à Rome.
Travaillant avec Swanevelt, il se spécialise dans les paysages, s’inspirant des peintres d’Europe du Nord.
De 1626 à 1630, il peint des fresques pour le palais Muti à Rome et travaille beaucoup pour la noblesse romaine, grâce à l’appui du pape Urbain VIII. Ses paysages sont très appréciés, en particulier du roi d’Espagne et du prince Colonna
Vers 1659, sous l’influence d’ Annibal Carrache , il se lance dans des compositions de paysages imaginaires à sujets mythologiques ou historiques où l’on retrouve les jeux du soleil, de l’eau et d’architectures grandioses de ports et de palais. Il devient avec Poussin la référence des paysagistes classiques.
Quelques Français, comme Philippe de Béthune ou Liancourt compte parmi ses admirateurs, de sorte que les collections royales, à la fin du siècle, posséderont un certain nombre de ses paysages. Ce seront les Anglais qui, dès la fin du 17ème siècle et au 18ème, s’engoueront du peintre et accapareront la plus grande partie de ses toiles.
Il semble bien que son éducation soit restée assez rudimentaire ; mais le milieu romain lui a offert beaucoup mieux : un savoir diffus qui lui venait des amis, des conversations, des exemples, des monuments et même des paysages, une culture vécue au quotidien sur le mode poétique. D’où ce curieux mélange, propre à l’art de Claude, d’érudition dans le choix des sujets et de réalisme familier, parfois même touchant à la naïveté, dans la composition et les personnages. Il meurt à Rome en 1682.