Moine de l’Église d’Orient [1], brillant prédicateur, il fut envoyé à Constantinople, où il s’est consacré à l’étude, réalisant de grand succès dans le domaine des lettres. Archevêque de Nicée [2] en 1437, il se montra un ardent partisan de la réunion avec Rome et œuvra en ce sens au concile de Ferrare Florence [3] en 1438. C’est là qu’il fait la connaissance de Nicolas de Cues.
Favorable à l’union des Églises, il est rejeté par les siens à son retour à Constantinople, pour s’être rallié au camp des latins. Se sentant menacé, il revient en Italie en 1439 et se fixa à Rome. Nommé cardinal, il fut chargé par Eugène IV de missions diplomatiques importantes. En 1455 et 1471, il aurait pu être élu pape si son origine grecque ne l’avait pas rendu suspect aux yeux de certains.
Grand humaniste de la Renaissance, il s’employa à faire connaître à l’occident la pensée de Platon et s’attacha à montrer la parenté entre le christianisme et les idées de Platon. Il possédait une très riche bibliothèque et disposait d’une véritable troupe de copistes et de traducteurs à son service, dont notamment Regiomontanus. Il légua cette bibliothèque à la ville de Venise pour en prévenir la dispersion. Très engagé dans la défense du platonisme, il a écrit le “De natura et arte adversus Trapezuntium” dans lequel il polémique avec Georges Trébizonde qui avait écrit un pamphlet contre Platon. Il fait partie des correspondants de Nicolas de Cues qui le poussent à reprendre le problème de la quadrature du cercle qu’il avait insuffisamment travaillé dans ses “Transmutations Géométriques”. Il est l’auteur de nombreux travaux théologiques au sujet du fameux "Filioque" qui domina les discussions au concile de Florence. Il aurait effectué quelques observations astronomiques. Il meurt à Ravenne le 18 novembre 1472.