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Attale 1er Sôter

vendredi 2 juin 2017, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 28 juillet 2011).

Attale 1er Sôter (269-197 av.jc)

Roi de Pergame [1] de 241 à sa mort

Attale 1er Sôter Roi de Pergame

Cousin germain et fils adoptif d’Eumène 1er à qui il succéda. Il mena une politique beaucoup plus vigoureuse que son prédécesseur et fut le premier de la dynastie des Attalides à prendre le titre de roi. Père d’Eumène II, il partagea ses prérogatives royales avec ce dernier.

Fils d’Attale et d’ Antiochis 1ère , il était encore en bas âge quand son père mourut, avant 241, puis fut adopté par Eumène 1er, alors sur le trône.

Il reçut son éducation de Lysimaque et épousa Apollonis de Cyzique.

Vers 237 av. jc, il remporte l’importante victoire du Caïque [2] sur les Galates [3] qui avait mené pendant plus d’une génération un pillage incessant dans toutes les régions d’Asie mineure, sans que quiconque ne puisse leur opposer de sérieuse résistance.

Allié indéfectible de l’Empire romain à partir de 209, il joua un rôle significatif dans la 1ère guerre macédonienne [4] et la 2ème Guerres [5] de Macédoine. Il a conduit de nombreuses égéen, accroissant le territoire de son royaume par la prise d’Égine [6] pendant la 1ère guerre, et d’Andros [7] dans un second temps, et ce, en échappant de peu aux mains de Philippe V.

Il décède en 197, peu de temps avant le terme du second conflit, âgé de 72 ans. Il mena, à l’imitation de ses oncles, une politique d’évergétisme [8] dans toute la Grèce et aida financièrement Delphes [9] pour l’achat de blé, la réfection du théâtre et l’éducation des enfants.

Au sein du royaume de Pergame, il se livra à une politique d’aménagement sans précédent, comme en témoigne l’édification de la bibliothèque de Pergame, qui contenait plus 200 000 volumes sur parchemin.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Maurice Sartre, L’Anatolie hellénistique : de l’Égée au Caucase, 334-31 av. J.-C, Paris, A. Colin, 2004 (ISBN 9782200268329)

Notes

[1] Bergame, actuellement en Turquie

[2] Le Bakırçay ou Caïque est un fleuve de Turquie qui prend sa source dans la plaine de Kırkağaç à l’est du mont Temnos dans la province de Manisa.

[3] Les Galates sont des peuples celtes qui, dans l’Antiquité, ont migré dans le centre de l’Asie Mineure. De Gaule cisalpine, des troupes celtes ont pris la route des Balkans, ils ont traversé la Macédoine et gagné la Grèce, pillant au passage le temple de Delphes, lors de la Grande expédition. À ce moment ils se divisent, certains d’entre eux retournant en Gaule dans les Cévennes et autour de Toulouse où ils sont désormais désignés comme Volques Tectosages. Les autres, ayant franchi l’Hellespont, les Galates, commandés par Lutérios et Léonorios, arrivent dans ce pays vers 278 av. jc à l’invitation du roi Nicomède 1er de Bithynie afin de combattre Antiochos 1er, roi séleucide. Leur appui lui assura le trône, et il leur donna en récompense des terres situées au sud de son royaume, sur les bords du Sangarius. Avant de s’y établir, les Gaulois dévastèrent toute la partie de l’Asie Mineure baignée par la mer Egée, depuis la Troade jusqu’à la Carie. Vaincus par Antiochos 1er, roi de Syrie en 277 et par Attale 1er, roi de Pergame en 241, ils se concentrèrent dans la partie nord de la Grande Phrygie, lui donnèrent le nom de Galatie, et reçurent eux-mêmes le nom de Gallo-Grecs, parce qu’ils se mêlèrent à la population grecque et phrygienne du pays. Géographiquement, leur implantation est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest.

[4] La Première guerre macédonienne de 214 à 205 av. jc) oppose la République romaine, qui livre alors la Deuxième guerre punique contre Carthage, et le royaume de Macédoine sous le règne de Philippe V. Elle est la première des quatre Guerres de Macédoine. Les causes de ce conflit sont notamment l’expansionnisme macédonien en Illyrie dont une partie est alors sous protectorat romain. Philippe et Hannibal Barca ont par ailleurs conclu un traité d’aide mutuelle ; tandis que les Romains ont obtenu l’aide de la Ligue étolienne et de Pergame. Le traité de Phœnicé qui termine cette guerre mineure s’avère favorable aux Macédoniens.

[5] Deuxième guerre macédonienne de 200 à 197 av. jc oppose Philippe V, roi de Macédoine, aux Romains, appelés à l’aide en 201 par Pergame et Rhodes après la bataille de Chios dans le contexte de la Première guerre crétoise. Cette nouvelle guerre de Macédoine, tournant historique de la période hellénistique, marque le début de l’impérialisme romain en Grèce. Elle se termine par la victoire des légions romaines à la bataille de Cynoscéphales.

[6] Égine opérations navales, harcelant les positions macédoniennes sur tout le rivage est une île grecque du golfe Saronique. Ses habitants sont les Éginètes. L’île est célèbre pour son temple d’Aphaïa, un des trois temples du triangle sacré Parthénon, Sounion, Aphaïa. Elle fut longtemps une grande rivale d’Athènes, dans l’Antiquité. Égine fut une des premières cités maritimes et commerçantes de la Grèce antique : elle eut la première marine de Grèce et fut la première cité à battre monnaie.

[7] Andros est une île grecque de l’archipel des Cyclades en mer Égée. Sa superficie est de 380 km². Située entre l’Eubée et Tinos, c’est l’île la plus septentrionale de l’archipel, et aussi l’une des plus vastes. Elle a la particularité de compter plusieurs plissements montagneux orientés sur la largeur de l’île (du sud-ouest au nord-est) qui ont pour effet de cloisonner l’île en autant de vallées difficilement reliées entre elles. Une de ces crêtes montagneuses se termine par la ville d’Andros Chora

[8] Dans sa définition originale, l’évergétisme consiste, pour les notables, à faire profiter la collectivité de leurs richesses, d’abord par l’embellissement de leur ville (construction de monument, érection de statues), ensuite par la distraction (organisation de spectacles), les bienfaits (distribution d’argent, de cadeaux ou de terres) et le ravitaillement (distribution d’huile, de vin) de la plèbe. Il complète le clientélisme, lien individuel et personnel entre le patron et ses clients.

[9] Au pied du mont Parnasse en Phocide, Delphes est le site d’un sanctuaire panhellénique où parlait l’oracle d’Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie ; il abritait également l’Omphalos ou « nombril du monde ». Investi d’une signification sacrée, Delphes fut du 6ème siècle av. jc au 4ème siècle av. jc le véritable centre et le symbole de l’unité du monde grec.