Il épousa Claudia Pulcheria, fille du consul Appius Claudius Pulcher, beau-frère de Scipion Émilien et petit-fils de Publius Cornelius Scipio Africanus dit Scipion l’Africain.
Il apprit la rhétorique auprès de Diophane de Mytilène et Blossius de Cumes fut son maître de philosophie.
Il fut d’abord questeur en 137 et fut envoyé en Espagne avec le consul Caius Hostilius Mancinus. Il sauva l’armée romaine de l’incompétence du consul alors qu’elle se trouvait encerclée et à la merci de l’ennemi. Il négocia une paix avec les Numantins [1] car son père avait instauré de bons rapports entre sa famille et les Numantins et s’était constitué une clientèle solide. Mais cette paix, rejetée par le Sénat, mit un terme à sa carrière militaire, et perturba les rapports que Tibérius entretenait avec le Sénat.
En 133, il est tribun de la plèbe et soumet sa proposition de loi agraire connue sous le nom de Rogatio Sempronia [2].
Lors de la présentation de son projet, il fit l’éloge du citoyen évoquant son utilité pour Rome dans le domaine militaire et la considération que l’on doit lui apporter en conséquence. Il fit également la critique de l’esclave jurant de son inutilité militaire et sa perpétuelle infidélité, évoquant les guerres serviles qui secouaient encore Rome une année auparavant.
Les sénateurs s’opposèrent à cette loi. En effet, celle-ci contrecarrait le jeu du clientélisme qui leur assurait de nombreux soutiens et des victoires électorales faciles. En effet, la distribution des terres était désormais assurée par la seule famille Sempronia et ses alliées, ce qui faisait automatiquement des bénéficiaires les clients des Gracques.
De plus, cette loi représentait une perte de pouvoir du Sénat et des sénateurs. En effet, le Sénat n’a plus le contrôle exclusif de l’ager publicus et le remembrement des terres entraîne une réduction de la puissance des grands propriétaires parmi lesquels beaucoup sont des sénateurs, car la terre apporte la richesse et la dignitas.
Ils achetèrent un tribun de la plèbe, Octavius, pour que celui-ci fasse usage de son droit de veto sur les mesures qui lui semblent contraires aux intérêts de la population qu’il représente. Tibérius, après avoir demandé à deux reprises à Octavius de retirer son veto en appela au peuple pour qu’il destitue Octavius.
C’est la première fois que le peuple s’arroge le droit de destituer un tribun de la plèbe. Cette mesure va à l’encontre des institutions de Rome, à l’encontre des lois car seul le Sénat avait le droit de renvoyer un magistrat. La loi fut alors votée.
C’est alors que Tiberius se représenta à un second tribunat, lors de l’été 133, pour l’année 132. Le tribunat lui fut refusé. Il décida de faire pression sur l’assemblée avec quelques partisans pour les forcer à accéder à sa requête.
Lors de l’été 133, éclata une émeute, conduite par le Grand Pontife Scipion Nasica, et il fut tué devant la porte du Capitole, à côté de la statue des rois. 300 de ses partisans furent massacrés lors de l’émeute et le cadavre de Tibérius fut jeté dans le Tibre.