Né à Cosenza [1], fille puînée du roi Jacques 1er d’Aragon et de sa seconde femme Yolande de Hongrie , Isabelle est arrivée à la Cour de France sous les meilleurs auspices : son union avec l’héritier de la Couronne, le futurPhilippe le Hardi, est le gage de la paix conclue entre son père et Louis IX.
Mariée au prince capétien à l’âge de 19 ans, à la Pentecôte 1262, elle a immédiatement émerveillé le peuple par sa beauté espagnole. Les Grands l’ont accueillie avec transport, se souvenant de Blanche de Castille, qui quelques années auparavant a honoré le trône de France de son génie personnel et de sa piété. Mais Isabelle d’Aragon n’aura pas le temps de suivre les traces de la mère de Louis IX.
En 1270, lorsque le prince Philippe prend la croix, à l’instar de son père et de ses deux frères, Jean Tristan, comte de Nevers [2] et Pierre Ier d’Alençon , comte d’Alençon [3] et du Perche [4], ainsi que d’un grand nombre de barons et de chevaliers, Isabelle jure de l’accompagner. Soutenue par l’affection très vive qu’elle porte à son époux et par une foi intense qui se manifeste par maintes œuvres de charité, la jeune femme affronte avec courage les difficultés et les fatigues de cette lointaine expédition. Pourtant, aucun malheur n’épargne les croisés, à commencer par la peste, qui emporte le prince Jean Tristan, puis le roi, et à laquelle le prince Philippe survit presque par miracle.
Elle mourut tragiquement le 30 janvier 1271 d’une chute de cheval, en Calabre, sur le chemin du retour, alors enceinte de son 5ème enfant. Elle fut inhumée en la Basilique de Saint-Denis [5].