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Jean de Joinville

vendredi 26 avril 2019 (Date de rédaction antérieure : 20 mai 2012).

Jean de Joinville (1225-1317)

Chroniqueur Français, Sénéchal de Champagne

Jean de Joinville Chroniqueur Français, Sénéchal de Champagne

Jean de Joinville est issu d’une famille noble dont plusieurs hommes se sont illustrés précédemment dans les croisades. Jean de Joinville est né durant le premier tiers de l’année 1225, peut-être même le 1er mai. Il reçut une éducation de jeune noble à la cour de Thibaut IV, comte de Champagne ou Thibaut 1er de Navarre : lecture, écriture, rudiments de latin.

Son père, Simon de Joinville, meurt en 1233. Il devient donc " sire de Joinville " et " sénéchal de Champagne ". Vers 1240 il signe un pacte de non-agression avec Thibaud IV de Champagne, son seigneur.

La même année, il épouse Alix de Grandpré. En 1241, il assiste à l’adoubement à Saumur [1] d’Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX. En 1242, il est présent lors de la campagne de Poitou mais est trop jeune pour combattre.

A la mort d’Alix de Grandpré en 1261, il se remaria avec Alix de Reynel. De cette union naquirent quatre fils et deux filles

Confident du roi Saint Louis qu’il accompagna en Égypte en 1248, ses mémoires [2] terminées en 1309 sont la source historique la plus précieuse du règne de Saint Louis.

Il partagera la captivité du roi au cours de la 7ème croisade et négocia avec les templiers [3] la rançon nécessaire à sa libération. Pendant ce séjour, il rencontre Bohémond VI , prince d’Antioche [4] et de Tripoli [5], qui lui offre un fragment du chef de saint Etienne que Joinville remettra en 1309 aux chanoines de Châlons ainsi que la ceinture de saint Joseph, offerte aux chanoines de Saint-Laurent de Joinville. L’amitié qui unissait le roi et Joinville depuis le voyage outre-mer se prolongea jusqu’à la mort de saint Louis. Il fut ainsi chargé par ce dernier de différentes missions, notamment celle de négocier l’union de son suzerain [Thibaud V ou Thibaud II de Navarre avec la propre fille du roi, Isabelle de France .

S’il n’a pas pris part à la dernière et 8ème croisade où le roi trouva la mort, le récit de son décès lui fut raconté par le 5ème fils de Louis IX Pierre Ier d’Alençon , récit qu’il retranscrit avec précision.

Jean de Joinville continua de servir le roi de France jusqu’à sa mort, d’autant plus que celui-ci était devenu son suzerain direct depuis le mariage de la reine Jeanne de Navarre avec Philippe le Bel en 1284.

S’il ne participa pas à la bataille d’Arras du 15 août 1302, Jean et ses fils prirent part à l’expédition menée en Flandre par Philippe le Bel à l’été 1304. En novembre 1314 cependant, Joinville adhère à la ligue de Champagne constituée pour protester contre la politique fiscale et financière du roi de France. La noblesse obtint satisfaction l’année suivante sous le règne de Louis X le Hutin.

Jean de Joinville mourut probablement le 24 décembre 1317 à l’âge de 92 ans. Il fut inhumé dans la chapelle Saint-Joseph de l’église Saint-Laurent du château de Joinville.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Robert Garnier, Joinville, Librairie académique Perrin, 1983.̽

Notes

[1] La ville est prise en 1203 par Philippe Auguste, qui l’incorpore au domaine royal. Saint Louis y donne en 1241 une fête si fabuleuse qu’on l’appela la « Non-Pareille ».

[2] Histoires des faits de notre saint roi Louis

[3] L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres étaient appelés les Templiers. Cet ordre fut créé à l’occasion du concile de Troyes, ouvert le 13 janvier 1129 à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les 12ème et 13ème siècles à l’accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête ibérique. Afin de mener à bien ses missions et notamment d’en assurer le financement, il constitua à travers l’Europe chrétienne d’Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l’ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l’époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux. Après la perte définitive de la Terre sainte consécutive au siège de Saint-Jean-d’Acre de 1291, l’ordre fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissous par le pape Clément V le 13 mars 1312 à la suite d’un procès en hérésie.

[4] De sa fondation en 1098 à la prise de la ville par les Mamelouks, plusieurs princes se sont succédés à la tête de la principauté d’Antioche, l’un des premiers États latins d’Orient

[5] Le comté de Tripoli (comté de Tortose jusqu’en 1109) était l’un des États latins d’Orient fondés à la faveur de la première croisade. Il était situé sur le territoire de l’actuel Liban - au centre de la carte ci-contre et subsista de 1102 à 1289.