Fils d’une famille noble de militaires au service de l’Empire. il est né à Lauingen [1] en Souabe [2]. Il a joué un rôle très important en introduisant dans les universités d’Europe les sciences grecques et arabes.
Il étudie les lettres et la médecine à Venise et à Padoue et entre chez les Frères Prêcheurs vers 1220 contres l’avis de ses parents. A partir de 1233, il enseigne à Hildesheim, Fribourg, Regensburg et Strasbourg. De 1228 à 1240, il enseigna la théologie dans plusieurs villes germaniques, Vers 1240-1241, il découvre à Paris, où il est venu enseigner, les traductions des textes grecs et arabes et commence à travailler sur Aristote et son commentateur arabe Averroès.
Nommé Maître de l’Université de Paris en 1245, c’est là qu’il rencontre un étudiant du nom de Thomas d’Aquin. En 1248, il est de retour à Cologne pour y fonder l’École supérieure de théologie [3] qu’il dirige jusqu’en 1254. La même année, il devient le principal de son ordre et le Pape Alexandre IV, espérant le fixer à Rome, le nomme maître du sacré palais. En 1259, il structure avec Thomas d’Aquin les études des Prêcheurs, en les ouvrant aux philosophies nouvelles.
En 1260, il est nommé évêque de Ratisbonne par le pape, il prêche la Croisade dans les pays de langue allemande à partir de 1263, à la demande du Pape Urbain IV. Mais après 3 ans il demande au pape et obtient de celui-ci la permission d’abandonner sa charge.
Il poursuit son enseignement de ville en ville (Würzbourg, Strasbourg, Cologne) et revient à Paris, vers 1276-1277, pour tenter d’apaiser l’hostilité des théologiens de l’université contre les philosophies grecque et arabe.
Ne se contentant pas de contester ponctuellement les travaux d’Aristote, il entreprend une encyclopédie d’ambition comparable. Elle comprend : le classement de plus d’une centaine de minéraux, ainsi que toute la faune et la flore d’Europe du Nord connue de son temps ; une description détaillée de la reproduction des insectes, la croissance du poulet, des poissons et de mammifères ; une étude sur les effets respectifs de la lumière et de la chaleur sur la croissance des végétaux, ainsi que la question des greffes. Il meurt en 1280 à Cologne.
Reconnu par ses contemporains, il sera béatifié en 1622, canonisé par le pape Pie XI et proclamé docteur officiel de l’Eglise en 1931 et enfin proclamé patron des savants chrétiens en 1941.