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Albert II du Saint Empire ou Albert de Habsbourg

jeudi 14 novembre 2024, par lucien jallamion

Albert II du Saint Empire ou Albert de Habsbourg (1397-1439)

Duc d’Autriche sous le nom d’Albert V en 1404-Roi des Romains sous le nom d’Albert II-Roi de Bohême, de Hongrie et de Croatie de 1438 jusqu’à sa mort

Fidèle à l’empereur Sigismond de Luxembourg dans les croisades contre les hussites [1], il épouse sa fille Élisabeth et, après le décès de son beau-père, reçut 4 couronnes. Lors de son accession au trône, la maison de Habsbourg [2] régnait sur le Saint Empire romain germanique, avec de brèves interruptions, jusqu’à sa dissolution en 1806.

Fils d’ Albert IV de Habsbourg , duc d’Autriche [3], et de Jeanne-Sophie de Bavière , il appartient à la branche albertine de la maison de Habsbourg.

Albert reste sous la tutelle de son cousin Léopold IV jusqu’à sa majorité en 1411.

Le 28 octobre 1421, il épouse Élisabeth de Luxembourg , fille de l’empereur Sigismond 1er. Il seconde son beau-père dans les guerres hussites.

Après la mort de Sigismond sans héritier mâle le 9 décembre 1437, Albert est élu roi de Hongrie [4] par les nobles à Pozsony [5] le 18 décembre 1437, sous le nom d’ Albert 1er. Il est couronné le 1er janvier suivant.

Toujours après la disparition de son beau-père, il devient également roi de Bohême [6] le 24 décembre 1437. Il est soutenu par les catholiques et les hussites modérés. Le couronnement a lieu à Prague [7] le 29 juin 1438. Toutefois, les hussites radicaux, les taborites [8] et les partisans de Jean de Rokycana offrent la couronne de Bohême au prince polonais Casimir Jagellon le futur Casimir IV Jagellon .

Peu après, il doit s’absenter de Hongrie pour être élu roi des Romains [9] sous le nom d’Albert II le 18 mars 1438, ce qui provoque un mécontentement parmi la noblesse locale. Il doit donner des gages à cette dernière lors de la Diète de Buda [10] avant d’être couronné roi de Germanie le 31 mai 1438 en la cathédrale d’Aix-la-Chapelle [11]. Son règne court ne lui permit pas d’aller à Rome recevoir la couronne impériale des mains du pape.

Au printemps 1439, le sultan Mourad II attaqua les possessions du despote serbe [12] Georges Brankovic qui était devenu un vassal de la Hongrie. Albert II et l’armée hongroise se portent à la rencontre des envahisseurs, mais le roi meurt peu après de l’épidémie de dysenterie qui faisait rage dans les rangs de son armée, au cours des préparatifs d’une offensive contre les Turcs.

De son mariage avec Élisabeth de Luxembourg, il eut 3 enfants.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Pál Engel, Gyula Kristó et András Kubinyi Histoire de la Hongrie Médiévale, Tome II « Des Angevins aux Habsbourgs » P.U.R Rennes (2008) (ISBN 978-2-7535-0094-5).

Notes

[1] Le hussitisme est un mouvement social et religieux inspiré par les doctrines de Jan Hus, et repris ensuite pour partie par la Réforme. Après l’indépendance de la Tchécoslovaquie, une partie libérale du clergé catholique s’inspire également de ses doctrines pour créer l’Eglise Tchécoslovaque, puis Eglise tchécoslovaque hussite, qui représente aujourd’hui la 3ème église de la République tchèque. Les hussites sont divisés en deux groupes : les Utraquistes praguois et les radicaux Taborites. La Bohême se divise : la majorité devient hussite, mais quelques villes restent catholiques. Le 30 juillet 1419, une procession de la Nouvelle Ville de Prague, conduite par Jan Zelivsky, prédicateur à Notre-Dame des Neiges, est atteinte par des pierres. Des émeutes éclatent, et les hussites prennent l’hôtel de ville, défenestrant les échevins. Le mois suivant, la mort de Venceslas 1er provoque des émeutes marquées par des profanations iconoclastes. En juillet 1420, ils élaborent les quatre articles de Prague, qui forment la base de leur programme dont ils exigent la reconnaissance par le pouvoir royal. Ces quatre articles sont : la communion sous les deux espèces (les communiants devant manger l’hostie et boire le vin), la pauvreté des ecclésiastiques, la punition des péchés mortels sans distinction selon le rang ou la naissance du pécheur, la liberté du prêche. Leur volonté est également de convertir toute la chrétienté à leurs idées ; pour cela, ils envoient des émissaires partout en Europe.

[2] La maison de Habsbourg ou maison d’Autriche est une importante Maison souveraine d’Europe connue entre autres pour avoir fourni tous les empereurs du Saint Empire romain germanique entre 1452 et 1740, ainsi qu’une importante lignée de souverains d’Espagne et de l’empire d’Autriche, puis de la double monarchie austro-hongroise. La dynastie a pris le nom de « Maison de Habsbourg-Lorraine » depuis 1780.

[3] L’archiduché d’Autriche est un ancien État impérial du Saint-Empire romain germanique. Cet État succède au duché d’Autriche en 1453 ; en tant que noyau de la monarchie de Habsbourg, il existe pendant plus de 350 ans, jusqu’à la dissolution du Saint-Empire romain germanique en 1806. Puis, divisé en deux terres de la Couronne correspondants aux Länder autrichiens actuels de Basse-Autriche et de Haute-Autriche, son territoire fait partie intégrante de l’empire d’Autriche et de la Cisleithanie au sein de l’Autriche-Hongrie. Les archiducs d’Autriche de la maison de Habsbourg résident à la Hofburg dans le centre de Vienne. Par commodité, on se sert parfois de cette expression pour désigner l’ensemble des territoires héréditaires des Habsbourg dominés par l’archiduc autrichien, ce qui inclut alors en plus l’Autriche intérieure (les duchés de Styrie, de Carinthie et de Carniole, ainsi que, plus tard, le comté de Goritz), le comté de Tyrol, les possessions de l’Autriche antérieure et plusieurs autres petits territoires.

[4] Le royaume de Hongrie est le terme historiographique donné à différentes entités politiques de la Hongrie au Moyen Âge (à partir de 1001), à l’époque moderne et jusqu’à l’époque contemporaine (1946). La date de création du royaume remonte à l’an 1001, lorsque Étienne (István) transforme l’ancienne grande-principauté en royaume chrétien. L’unité du royaume est mise à mal lors de l’occupation ottomane d’une partie du pays en 1526, durant laquelle deux territoires se disputent la continuité royale (la Hongrie royale dominée par l’empire d’Autriche et la Hongrie orientale, prémisse de la principauté de Transylvanie). Le royaume de Hongrie recouvre l’essentiel de son territoire médiéval d’abord en 1848-1849, puis dans le cadre du compromis austro-hongrois signé en 1867 et conserve son régime après le démantèlement du pays en 1920 jusqu’à 1946, sous la forme d’une régence. Entre l’an 1001 et 1946, le royaume de Hongrie a cessé d’exister à trois reprises : en 1849, lors de la Révolution hongroise de 1848, de la République démocratique hongroise de 1918 et de la République des conseils de Hongrie de 1919. Depuis 1946, la Hongrie est une république.

[5] Bratislava (anciennement Pozsony) est la principale ville et la capitale de la Slovaquie. Située dans le Sud-Ouest du pays, à proximité des frontières avec l’Autriche, la Hongrie et la Tchéquie d’une part et de la capitale autrichienne, Vienne, d’autre part. Elle est raversée par le Danube, l’extrémité occidentale des Carpates se trouve sur le territoire de la ville. Bratislava est le siège de la présidence, du parlement et du gouvernement slovaques, ainsi que de plusieurs universités, de nombreux musées, théâtres et autres institutions culturelles dont une célèbre philharmonie. Outre les Slovaques, la ville a aussi été habitée par d’autres communautés (Autrichiens, Hongrois, Juifs…)

[6] Le royaume de Bohême était un royaume situé dans la région de la Bohême, en Europe centrale, dont la plupart des territoires se trouvent actuellement en République tchèque. Devenu une possession héréditaire des Habsbourg en 1620, le royaume a fait partie du Saint Empire jusqu’à sa dissolution en 1806, après quoi il est devenu une partie de l’Empire d’Autriche, puis de l’Empire austro-hongrois.

[7] Prague est la capitale et la plus grande ville de la République tchèque, en Bohême. Située au cœur de l’Europe centrale, à l’ouest du pays, la ville est édifiée sur les rives de la Vltava. Capitale historique du royaume de Bohême, berceau du peuple tchèque, Prague connaît son apogée au 14ème siècle sous le règne du roi de Bohême et empereur germanique Charles IV qui en fait la capitale de l’Empire. Elle est alors un centre culturel et religieux de première importance, où naissent les balbutiements de la réforme protestante lorsque Jan Hus prêche contre les abus de la hiérarchie catholique et le commerce des indulgences. Brièvement redevenue capitale impériale et culturelle au tournant des 16ème et 17ème siècles sous le règne de Rodolphe II, Prague perd progressivement en importance jusqu’à la Renaissance nationale tchèque au 19ème siècle puis la création de la Tchécoslovaquie au lendemain de la Première Guerre mondiale, en 1918, dont elle devient la capitale.

[8] Les Taborites forment la secte proto-protestante du hussitisme du 15ème siècle. Ils tirent leur nom du bourg de Tábor en Bohême. Jan Žižka est leur chef militaire jusqu’à sa mort en 1424. Mais dès la troisième croisade (1425-1426), c’est principalement Procope le Chauve ou Procope le Grand qui dirige l’armée unifiée des Hussites. Ce mouvement naît de la prédication de Mikuláš Biskupec de Pelhřimov et de Procope. La communauté dure une trentaine d’années, puis se dissout après la défaite des Taborites à la bataille de Lipany, le 30 mai 1434, quand 13 à 18 000 hommes sont tués avec leur chef Procope le Grand. Ils signent un traité avec Sigismond 1er du Saint-Empire, également roi de Bohême. Les Taborites sont souvent perçus comme l’expression d’une jacquerie et une guerre intestine les oppose aux utraquistes, hussites liés à la noblesse tchèque et aux élites citadines.

[9] Souverains du Saint-Empire romain germanique

[10] L’ancienne ville de Buda sur la colline du même nom, forme avec Óbuda et l’ancienne Pest sur l’autre rive du Danube la ville de Budapest.

[11] Aix-la-Chapelle est une ville d’Allemagne située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Elle se situe à 5 km de la jonction des frontières de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Belgique. C’est la ville la plus à l’ouest de l’Allemagne. Au sud commence l’Eifel. Il y est parlé un dialecte de la langue régionale francique ripuaire qui s’appelle Öcher Platt. Le roi franc Pépin le Bref bâtit un château à Aix. Le premier document écrit sur la ville en 765 la mentionne comme Aquis villa. Son fils Charlemagne apprécia l’endroit et en fit son lieu de résidence et la capitale de l’empire, construisant un palais dont la magnifique chapelle allait devenir la cathédrale. C’est à Aix qu’arriva en 802 l’éléphant blanc, présent du calife de Bagdad Harun ar-Rachid et que Charlemagne appela Abul-Abbas. L’empereur fut enterré dans la chapelle palatine en 814.

[12] Le titre de despote apparaît au 12ème siècle dans l’Empire byzantin. Il occupe le sommet de la hiérarchie officielle, juste après celui d’empereur et de coempereur. C’était déjà une épithète indiquant la plus haute noblesse : on le trouve sur les sceaux de sébastokrators et de césars à cette période. Les empereurs peuvent accorder le titre à plusieurs individus simultanément, mais d’abord à leurs fils. Il ne donne toutefois aucune indication sur le droit de succession. Après la quatrième croisade, le démembrement de l’Empire byzantin vit la création de principautés dirigées par un despote : le despotat d’Épire, puis plus tard le despotat de Morée. Après la chute de l’Empire Serbe et la mort du prince Lazar Hrebeljanović 1389, la plus grande partie du territoire serbe pris le nom de Despotat de Serbie.