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L’histoire pour le plaisir

Thémison de Laodicée

vendredi 27 septembre 2024, par lucien jallamion

Thémison de Laodicée (mort vers 50/40 av. jc)

Médecin grec du 1er siècle av. jc

Venu à Rome, mentionné par Celse dans son “De medicina”, il est l’un des fondateurs de l’école méthodique [1].


Natif de Laodicée de Syrie [2], c’est un disciple d’ Asclépiade de Bithynie et de sa conception mécanique de la maladie. Savoir s’il en a été l’élève direct n’est pas clair à cause d’une chronologie incertaine.

Immigré de Syrie [3], venu à Rome, il devient l’un des fondateurs de la secte des Méthodiques, opposée aux Empiriques [4].

Il eut notamment comme disciple, Antonius Musa qui devint un des médecins d’Auguste le premier empereur romain.

Ses textes sont perdus et sa doctrine n’est connue que de seconde main par des commentateurs tels que Celse, Galien et Caelius Aurelianus .

Il réforme l’enseignement d’Asclépiade en remplaçant la notion anatomique localisante de la maladie par une notion plus globalisante, la tension ou le relâchement des conduits du corps.

Il déclare que la bonne médecine est une pratique efficace, ni plus ni moins. Cette pratique n’a pas besoin de classifications compliquées, de recherches de causes cachées, de démonstrations logiques comme le veulent les dogmatiques [5], ni de cas passés comparables comme font les empiriques. L’examen direct du patient suffit à indiquer le traitement, si l’on comprend que toutes les maladies présentent des communautés apparentes qui les rendent visibles.

Thémison divise les maladies en deux groupes, les aiguës qui sont le résultat d’un resserrement et les chroniques d’un relâchement, plus les états mixtes qui sont un mélange des deux. Chaque maladie peut se transformer selon un diatritos ou période de 3 jours, qui nécessite une adaptation du traitement. Ces idées sont développées par Thessallos de Tralles violemment critiqué par Galien.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Vivian Nutton (trad. Alexandre Hasnaoui, préf. Jacques Jouanna), La médecine antique, Paris, Les Belles Lettres, 2016 (ISBN 978-2-251-38135-0).

Notes

[1] L’école méthodique fut une école médicale de la Rome Antique, souvent qualifiée de secte méthodiste ou méthodique, qui mettait l’accent sur l’observation des malades, à la recherche de points communs permettant de classer les maladies, et par là d’instaurer un même traitement pour un même groupe de maladies ; plutôt que sur les cas individuels et les particularités de chaque patient. Ce méthodisme médical apparaît vers le 2ème siècle av. jc et se termine dans l’Antiquité tardive. Un méthodisme ou néo-méthodisme médical réapparaît à la Renaissance pour prendre fin au début du 19ème siècle.

[2] actuelle Lattaquié

[3] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[4] L’empirisme désigne un ensemble de théories philosophiques qui font de l’expérience sensible l’origine de toute connaissance ou croyance et de tout plaisir esthétique. L’empirisme s’oppose en particulier à l’innéisme et plus généralement au rationalisme « nativiste » pour lesquels nous disposerions de connaissances, idées ou principes avant toute expérience. L’empirisme est à l’origine de la théorie associationniste de l’esprit en psychologie, qui explique la formation des représentations mentales par la conjonction d’idées simples. Défendu principalement par les philosophes Francis Bacon, John Locke, Condillac, George Berkeley, David Hume et des scientifiques comme Ibn Al Haytham, l’empirisme considère que la connaissance se fonde sur l’accumulation d’observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif, allant par conséquent du concret à l’abstrait. L’empirisme a des implications non seulement en philosophie et épistémologie, mais aussi dans divers domaines d’étude : logique, psychologie, sciences cognitives, esthétique et linguistique en particulier.

[5] Le dogmatisme est une forme de pensée qui suppose une « vérité » décisive, universelle, immuable et incontestable. Elle s’apparente à celle du croyant vis-à-vis du dogme. L’acceptation d’une idée est déterminée par l’obéissance à une autorité divine ou humaine, et non par la démonstration de son fondement rationnel. Le dogmatisme se caractérise par ses conceptualisations étroites, définitives et implicitement normatives et s’oppose au scepticisme ou pyrrhonisme et au progressisme. Sa forme militante la plus extrême est l’intégrisme. Il peut être considéré comme l’un des fondements intellectuels de l’intolérance, du fanatisme, du sectarisme et du totalitarisme. Au sens large, le terme désigne une attitude intellectuelle qui s’appuie sur des certitudes inébranlables et rejette le doute ou la critique. Cette absence d’autocritique s’accompagne d’un raisonnement se voulant logique mais fondé sur des a priori partiels et partiaux, sortis de leur contexte global. Est « dogmatique » ce qui est exprimé de manière péremptoire ou n’admettant pas de remise en cause