Timbora di Roccaberti ou Timbours

Timbora faisait partie de la famille catalane aristocratique et influente des Visconti di Roccaberti [1], comtes de Peralada [2], marquis d’ Anglesola. Ils résidaient principalement au palais de Barcelone [3], au château de Peralada et au Castellciurò à Molins de Rei [4].

Fille du vicomte Dalmazzo VII de Roccabertí , capitaine de guerre qui avait combattu avec habileté en Sardaigne [5] en 1323/1324.

En 1336, Timbora âgé de 18 ans, rencontra donnicello [6] âgé de 20 ans à la cour du roi Alphonse IV d’Aragon. Leur union fut la bienvenue au souverain et au successeur Pierre IV le Cérémonieux qui nomma le jeune comte de Goceano [7] et Marmilla [8].

Le couple fixe leur demeure au château de Molins de Rei, où naîtront leurs enfants. Toujours en 1336, Pierre III d’Arborea était devenu juge [9] et son frère Mariano IV d’Arborea et Timbora étaient initialement loin de la possibilité de monter sur le trône : mais le souverain mourut prématurément sans que sa femme Costanza di Saluzzo ait procréé.

En 1347, Mariano succède à son frère et le couple s’installe au palais de la Giudicale à Oristano [10]. Timbora montra un fort tempérament et, bien que catalane, elle adhéra inconditionnellement à la cause de son époux contre les Aragonais, ce qui provoqua une expansion notable des frontières du royaume. C’était une femme émancipée, contrairement aux coutumes de l’époque, au point qu’elle souhaitait que ses 2 filles Béatrice et Éléonora aient un bagage culturel égal à celui de son frère.

Conscient des qualités de son épouse, le juge la nomma souvent son régent quand il était en guerre,

Timbora a fait don de nombreux avantages au monastère Oristano de Santa Chiara [11]. Le pape Innocent VI, pour la remercier, envoya une lettre dans laquelle il leur accorda le privilège d’entrer 7 fois par an dans le cloître du couvent.

Timbora décède, en 1364, à l’âge de 46 ans et fut enterrée dans la cathédrale d’Oristano [12].

Notes

[1] Les Roccaberti, Roccabert ou Rocabertí étaient une famille noble catalane, dont les membres étaient attestés entre le 14 et le 18ème siècle.

[2] Peralada est une commune espagnole située dans la communauté autonome de Catalogne. La ville est célèbre pour son château du 14ème siècle avec une bibliothèque, une galerie d’art intéressante et surtout l’un des casinos les plus élégants d’Espagne. Pendant la saison estivale, il accueille le célèbre Festival de Peralada, (nom officiel Festival Internacional de Música « Castell de Peralada »). C’est le lieu de naissance de l’un des plus importants chroniqueurs médiévaux catalans : Ramon Muntaner. Perelada est également connue pour ses vins blancs et son cava.

[3] Barcelone est la capitale administrative et économique de la Catalogne, de la province de Barcelone, de la comarque du Barcelonès ainsi que de son aire et de sa région métropolitaines, en Espagne. Lors de la guerre de Succession (1701-1714), Barcelone, comme la plupart de la Catalogne, prit le parti de l’archiduc Charles contre le roi Bourbon, Philippe V. Après le siège de 1697, la ville s’ouvre à l’armée de l’archiduc et le proclame roi sous le nom de Charles III. Barcelone est assiégée par les Franco-Espagnols en 1705 et 1706, puis à nouveau de juillet 1713 à septembre 1714. La capitulation a pour conséquence, dans le cadre de la politique centralisatrice et répressive des Bourbon, la disparition des institutions propres à la Catalogne (conseil de Cent et Generalitat).

[4] Molins de Rei est une commune espagnole située dans la communauté autonome de Catalogne. La famille catalane des vicomtes de Roccaberti résidait à Barcelone et avait Castellciurò comme résidence d’été.

[5] La Sardaigne est une île de la mer Méditerranée et une région italienne, qui se trouve à l’ouest de l’Italie continentale, au sud de la Corse. Son chef-lieu est la ville de Cagliari. Lorsque l’affaiblissement de l’Empire romain se propage jusqu’à l’île, cela a pour conséquence l’abandon progressif des terres agricoles et des côtes, ainsi qu’une perte de dynamisme notable de la démographie. Abandonnée à elle-même et sans défense, la Sardaigne est occupée et subit les razzias durant quelque 80 ans (vers 460-530) par les Vandales d’Afrique qui, défaits sous Justinien, laissent l’île sous la domination de Byzance.

[6] (c’était le titre donné aux enfants des dirigeants d’Arborea)

[7] Le Goceano est une sous-région historique du centre-nord de la Sardaigne avec un territoire estimé à 480 km² et une population d’environ 10 km². Le Goceano comprend le tronçon du bassin supérieur de la rivière Tirso devant lequel surplombe la chaîne de montagnes du même nom, y compris les reliefs montagneux du mont Rasu (1259 m) et de Punta Masiennera (1157 m). Les principales ressources de la région sont la culture des céréales, pratiquée dans le fond de la vallée, le pastoralisme et l’exploitation forestière. Les principaux centres sont Bono, Benetutti et Nule. Anela est le plus ancien village de la région. Les autres villages de la région sont Bultei, Esporlatu, Illorai, Burgos et Bottidda.

[8] Marmilla est une sous-région géographique de la Sardaigne, située dans la partie centre-sud de la région. Il est bordé à l’ouest et au sud par le Campidano, au nord-ouest par le mont Arci, au nord par les Giara di Gesturi et les Giara di Serri, à l’est par le Flumini Mannu.

[9] Les juges d’Arborea étaient les souverains du centre-ouest de la Sardaigne au Moyen Âge, appartenant probablement, comme dans les trois autres giudicati, à l’origine à la famille Lacon-Gunale. Arborea a été le Judicat le plus durable : il a continué à exister en tant qu’État indépendant jusqu’au 15ème siècle.

[10] Oristano est une ville italienne capitale de la province du même nom, située dans le centre-ouest de la Sardaigne. Elle est situé dans la partie nord de la plaine de Campidano, dans la région appelée Campidano di Oristano. Capitale provinciale depuis le 16 juillet 1974, la ville a une histoire ancienne ; d’origine médiévale, elle fut longtemps la capitale du Judicat d’Arborea.

[11] construit par son beau-frère Pierre III et le lieu de sépulture de la veuve Costanza

[12] La cathédrale de Santa Maria Assunta est la cathédrale d’Oristano et l’église mère de l’archidiocèse d’Arborense. Elle est situé dans le centre-ville historique.