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Geoffroy IV de Joinville

lundi 20 mai 2024, par lucien jallamion

Geoffroy IV de Joinville (mort vers 1190)

Seigneur de Joinville

Il épouse Helvide de Dampierre, issue d’une grande famille d’Île-de-France, qui lui donne, entre autres enfants, Geoffroy V de Joinville , et Guillaume, évêque de Langres [1], duc et pair de France [2], promu archevêque de Reims [3] et qui sacra Louis VIII.

Geoffroy IV prit part à la 3ème croisade [4]. Avant son départ, il remet en ordre ses comptes moraux par diverses largesses.

Il fit don à l’abbaye de Saint-Urbain [5] de vignes qu’il possédait à Mussey [6] ; il donna les dîmes de Charmes-en-l’Angle [7] à la collégiale Saint-Laurent de Joinville [8] ; il s’engagea à ne pas faire construire d’autre chapelle dans l’enceinte de son château à Joinville [9] ; en 1189, il réglait, en faveur du prieuré de Vaux-en-Ornois [10], lieu de naissance de son aïeul Etienne de Vaux , un différend avec Vaucouleurs [11].

Il meurt en Palestine [12] lors de l’expédition à laquelle il avait pris part ; devant témoins, avant de mourir, il restitua aux abbayes de Montier-en-Der [13] et de Saint-Urbain des biens que lui et ses prédécesseurs leur disputaient de longue date.

Geoffroy IV fit en effet partie de ce corps de croisés, qui, fatigués des retards apportés au départ pour la Terre Sainte, précédèrent le Comte de Champagne à ce terrible siège d’Acre [14] où les croisés assiégeants étaient eux-mêmes investis par l’armée de Saladin. On sait quelles furent les souffrances de l’armée chrétienne avant l’arrivée du roi de France. Il mourut avant d’avoir vu tomber la ville, des suites d’une maladie ou d’une blessure

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Émile Jolibois, La Haute-Marne Ancienne et Moderne, 1971, (ISBN 2-84178-037-6)

Notes

[1] Le diocèse de Langres est une église particulière de l’Église catholique en France. Érigé au 4ème siècle, il est un des diocèses historiques de Champagne et de Bourgogne. Entre 1790 et 1801, Langres fut le siège épiscopal du diocèse du département de la Haute-Marne, un des 83 diocèses de l’Église constitutionnelle créés par la constitution civile du clergé. Supprimé en 1801, il est rétabli dès 1822. Depuis, il couvre le département de la Haute-Marne. L’évêché de Langres (Haute-Marne) a vu son siège transféré à Chaumont et son nom modifié en diocèse de Langres

[2] La pairie de France est composée des grands officiers, vassaux directs de la couronne de France, ayant le titre de pair de France. Ils représentent les électeurs primitifs à la royauté à l’époque où la primogéniture n’est pas de règle, et assurent la dévolution de la couronne selon les lois fondamentales du royaume, ainsi que le choix de la régence en cas de minorité. Le nombre de pairs de France est un temps fixé à douze : six pairs ecclésiastiques et six pairs laïcs. Depuis 1180, on les voit chargés d’assurer la succession et être associés à la cérémonie du sacre où ils représentent chacun une fonction symbolique de l’investiture. À partir de la fin du 13ème siècle, les six pairies laïques, dont les terres sont revenues à la couronne, sont des apanages princiers, et les nouveaux pairs qui sont créés ne jouent qu’un rôle cérémoniel. La pairie, qui est un office de la couronne et non un titre de noblesse, devient un moyen pour les rois de distinguer et de s’attacher les nobles les plus importants du royaume. Le mouvement s’accélère au 16ème siècle : le roi nomme alors de simples gentilshommes à la pairie, les hissant au sommet de la pyramide des dignités en France. Il faut, pour être pair, jouir d’un fief auquel est attaché une pairie et descendre de la première personne à qui avait été attribué l’office. Le rôle des pairs de France, à l’époque de l’Ancien Régime, à la différence des pairs britanniques, est seulement honorifique.

[3] Le diocèse de Reims a été érigé au 3ème siècle et a été élevé en archevêché dès le 4ème siècle. Une des prérogatives des archevêques de Reims fut de sacrer les rois de France, avec l’huile de la Sainte Ampoule. Dans la cathédrale de Reims, de Henri 1er à Charles X, trente rois de France furent sacrés en ces lieux.

[4] La troisième croisade, qui débuta en 1189 et s’acheva en 1192, est une série d’expéditions menées par Frédéric Barberousse, empereur germanique, Philippe Auguste, roi de France, et Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, dans le but de reprendre Jérusalem et la Terre sainte à Saladin. Cette croisade a permis la reprise d’un certain nombre de ports de Terre sainte, mais n’a pas permis la reconquête de l’arrière-pays, ni la reprise de Jérusalem. Cependant, la libre circulation à Jérusalem fut autorisée aux pèlerins et marchands chrétiens.

[5] L’abbaye de Saint-Urbain ou abbaye de la Sainte-Trinité est une ancienne abbaye bénédictine d’hommes, située à Saint-Urbain-Maconcourt, dans la Haute-Marne

[6] Mussey-sur-Marne est une commune française située dans le département de la Haute-Marne

[7] Charmes-en-l’Angle est une commune française située dans le département de la Haute-Marne

[8] Joinville appelée également Joinville-en-Vallage ou encore Joinville en Champagne, est une commune française située dans le département de la Haute-Marne

[9] Le château d’En-Haut de Joinville est un ancien château fort qui était situé sur la commune de Joinville, à 26 km au sud-est de Saint-Dizier et à 36 km au nord de Chaumont, dans le département de la Haute-Marne. Il a été détruit peu après la Révolution française.

[10] Vaux-sur-Saint-Urbain est une commune française située dans l’Ornois dans le département de la Haute-Marne

[11] Vaucouleurs est une commune française, située dans le département de la Meuse. Elle a donné son nom à cette partie du cours de la Meuse, appelée Val des Couleurs. Vaucouleurs est également considéré comme une ville johannique. En 1165, le roi de France Louis VII le Jeune rencontre l’empereur du Saint Empire romain germanique, Frédéric Barberousse à Vaucouleurs. Le 19 novembre 1212, le futur roi de France Louis VIII y rencontre le futur empereur des Romains Frédéric II, prélude à l’intronisation de ce dernier. Le 13 mai 1428, Robert de Baudricourt, gouverneur du roi à Vaucouleurs, reçoit la visite d’une jeune fille de 16 ans, venue de Domrémy. Vaucouleurs est alors une garnison française située aux confins des terres du duc de Bourgogne allié aux Anglais, et du duché de Lorraine, dépendant du Saint Empire romain germanique. Elle se dit l’envoyée de Dieu et réclame le commandement général des troupes du royaume. Pour toute réponse, Baudricourt la fait souffleter et la renvoie à ses moutons.

[12] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.

[13] L’ancienne abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul est l’église d’une abbaye bénédictine disparue, l’abbaye Notre-Dame de Montier-en-Der fondée au 7ème siècle et située à Montier-en-Der dans le département de la Haute-Marne. L’abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul est quant à elle consacrée le 26 novembre 998 par l’évêque de Châlons-sur-Marne. Elle est de nos jours l’église paroissiale, également connue sous le nom de Saint-Rémy (patron de la paroisse). La nef pré-romane est parmi les plus anciennes en France, et le chœur est l’un des rares exemples de l’architecture gothique champenoise avec Laon et Noyon

[14] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.