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Guillaume de Joinville

mercredi 14 décembre 2022, par ljallamion

Guillaume de Joinville (vers 1170-1226)

Prélat français

Troisième fils de Geoffroy IV et de son épouse Helvide de Dampierre. Tandis que ses frères aînés Geoffroy V et Robert héritent des seigneuries de Joinville [1] et de Sailly [2], il se consacre à la vie ecclésiastique et devient archidiacre [3] de Châlons [4] en 1191.

À partir de 1209, il succède à Robert de Châtillon et devient évêque de Langres [5] et pair de France [6]. Il fonde la ville neuve dite La-Villeneuve-l’Évêque [7] dans le val de Verbiesles [8] ainsi que le prieuré voisin du Val des Écoliers [9] lié au nouvel ordre des Écoliers du Christ. Puis il est le candidat du roi Philippe II Auguste pour devenir évêque de Metz [10], mais il doit laisser le siège à l’évêque de Spire [11] Conrad de Scharfenberg .

Pendant la guerre de succession de Champagne [12], il apporte son soutien à la comtesse Blanche de Navarre et son fils Thibaut 1er conformément aux souhaits du papeHonorius III et du roi de France Philippe Auguste, alors que son frère Simon de Joinville combat aux côtés du prétendant Érard de Brienne-Ramerupt et de son épouse Philippa de Champagne .

En 1219, ses qualités lui permettent d’accéder à la charge d’archevêque de Reims [13]. Il procède à la cérémonie de l’inhumation de Philippe Auguste à la basilique Saint-Denis [14], de concert avec le cardinal légat [15] Conrad d’Urach , puis il sacre le nouveau roi Louis VIII le Lion à la cathédrale Notre-dame de Reims le 6 août 1223.

En 1226, il accompagne le roi Louis VIII à la croisade des albigeois [16] et est présent auprès de l’ost royal [17] lors du siège d’Avignon [18]. Tombant malade devant les murs de la ville, il préfère rentrer dans ses États. Toutefois, sa santé se détériore sur le chemin du retour et il meurt à Saint-Flour [19]. Son corps est alors transporté jusqu’à l’abbaye de Clairvaux [20] où il est inhumé.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jackie Lusse (2007). « D’Étienne à Simon, les premiers seigneurs de Joinville (vers 1020–1233)

Notes

[1] Joinville, appelée également Joinville-en-Vallage ou encore Joinville en Champagne, est une commune française située dans le département de la Haute-Marne

[2] Sailly est une commune française située dans le département de la Haute-Marne. Entouré par les communes de Thonnance-les-Moulins, Échenay, Aingoulaincourt, Montreuil-sur-Thonnance, Noncourt-sur-le-Rongeant et Poissons, Sailly est située à 33 km au sud-est de Saint-Dizier la plus grande ville des environs.

[3] Un archidiacre est un vicaire épiscopal à qui l’évêque confie certaines fonctions administratives pour un groupe de paroisses.

[4] Châlons-en-Champagne anciennement Châlons-sur-Marne, est une commune française, préfecture du département de la Marne. Siège des intendants de Champagne sous l’Ancien Régime, elle est devenue la préfecture par la volonté des révolutionnaires d’effacer l’importance historique de Reims, ville des sacres. Capitale politique et religieuse, dominée par l’évêque-comte et les chanoines du chapitre Saint-Étienne, peuplée de clercs et d’officiers de plus en plus nombreux au fur et à mesure que progressait le 16ème siècle, Châlons fut aussi une capitale économique grâce à la draperie et la tannerie.

[5] Le diocèse de Langres est une église particulière de l’Église catholique en France. Érigé au 4ème siècle, il est un des diocèses historiques de Champagne et de Bourgogne. Entre 1790 et 1801, Langres fut le siège épiscopal du diocèse du département de la Haute-Marne, un des 83 diocèses de l’Église constitutionnelle créés par la constitution civile du clergé. Supprimé en 1801, il est rétabli dès 1822. Depuis, il couvre le département de la Haute-Marne. L’évêché de Langres (Haute-Marne) a vu son siège transféré à Chaumont et son nom modifié en diocèse de Langres

[6] La pairie de France est composée des grands officiers, vassaux directs de la couronne de France, ayant le titre de pair de France. Ils représentent les électeurs primitifs à la royauté à l’époque où la primogéniture n’est pas de règle, et assurent la dévolution de la couronne selon les lois fondamentales du royaume, ainsi que le choix de la régence en cas de minorité. Le nombre de pairs de France est un temps fixé à douze : six pairs ecclésiastiques et six pairs laïcs. Depuis 1180, on les voit chargés d’assurer la succession et être associés à la cérémonie du sacre où ils représentent chacun une fonction symbolique de l’investiture. À partir de la fin du 13ème siècle, les six pairies laïques, dont les terres sont revenues à la couronne, sont des apanages princiers, et les nouveaux pairs qui sont créés ne jouent qu’un rôle cérémoniel. La pairie, qui est un office de la couronne et non un titre de noblesse, devient un moyen pour les rois de distinguer et de s’attacher les nobles les plus importants du royaume. Le mouvement s’accélère au 16ème siècle : le roi nomme alors de simples gentilshommes à la pairie, les hissant au sommet de la pyramide des dignités en France. Il faut, pour être pair, jouir d’un fief auquel est attaché une pairie et descendre de la première personne à qui avait été attribué l’office. Le rôle des pairs de France, à l’époque de l’Ancien Régime, à la différence des pairs britanniques, est seulement honorifique.

[7] Laville-aux-Bois est une commune française située dans le département de la Haute-Marne. La ville est fondée vers 1212 à l’entrée du vallon de Verbiesles par l’évêque de Langres Guillaume de Joinville afin de protéger son château de Luzy. Le village porte d’abord le nom de La-Villeneuve-l’Évêque jusqu’en 1371 où il se constitue en corps de paroisse sous le titre de Laville-au-Bois.

[8] Verbiesles est une commune française située dans le département de la Haute-Marne.

[9] L’abbaye Notre-Dame du Val des Écoliers, fondée au début du 13ème siècle par les Écoliers du Christ, est située à Verbiesles, près de Chaumont, dans la Haute-Marne. Le prieuré est la maison-mère de l’Ordre des Écoliers du Christ et a été promu au rang d’abbaye en 1539. Une chapelle dédiée à la Sainte Vierge aurait existé dès le 12ème siècle. C’est en venant la visiter en 1201 que Guillaume, docteur à l’Université de Paris, décida de s’y fixer avec 3 autres docteurs : Richard, Evrard et Manassès. Il s’installèrent aux bords de la chapelle et furent rejoint par d’autres étudiants, ce qui donna au prieuré son nom de Val des Écoliers. En 1212, Guillaume de Joinville, évêque de Langres, leur donna un terrain sur lequel ils purent construire leur prieuré. En 1214, le prieuré essaima sa première fille avec la maison de Bonvaux, fondée en 1214, près de Dijon, par le duc de Bourgogne. En 1215, les étudiants sont rejoints par Frédéric, élu évêque de Châlons mais qui a résigné, et docteur en droit ; puis vers 1250 par Étienne de Cudot, archidiacre d’Auxerre.

[10] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg)

[11] Spire est une ville et un arrondissement au sud du Land de Rhénanie-Palatinat. Spire est une ancienne ville impériale, dont l’imposante cathédrale romane est l’un des monuments majeurs de l’art du Saint Empire romain. Cette cathédrale a été, pendant près de 300 ans, le lieu de sépulture de huit rois et empereurs allemands. Le 27 décembre 1146, Bernard de Clairvaux vient à Spire prêcher la deuxième croisade devant l’empereur Conrad III, qui, séduit par l’homme, se croise aussitôt.

[12] La guerre de succession de Champagne est un conflit qui opposa au 13ème siècle deux nobles champenois, partagea la noblesse champenoise et déborda sur les duchés frontaliers.

[13] Le diocèse de Reims a été érigé au 3ème siècle et a été élevé en archevêché dès le 4ème siècle. Une des prérogatives des archevêques de Reims fut de sacrer les rois de France, avec l’huile de la Sainte Ampoule. Dans la cathédrale de Reims, de Henri 1er à Charles X, trente rois de France furent sacrés en ces lieux.

[14] L’ancienne abbaye royale de Saint-Denis est associée à l’histoire du monde franc. L’église abbatiale a été dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne. L’église s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de saint Denis martyrisé vers 250. Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. Elle fut ainsi la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens puis carolingiens avaient choisi avant eux d’y reposer. En 858, le monastère de Saint-Denis qui subit plusieurs rapines de la part des Vikings qui assiègent Paris. Le Vendredi Saint 3 avril 858, deux bandes normandes partent de Jeufosse à cheval en se dirigeant, l’une vers l’abbaye de Saint-Denis, l’autre vers l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, pour capturer leurs abbés et demander une forte rançon. A Saint-Denis, plusieurs hommes d’Église sont enlevés dont l’abbé et son demi-frère Gauzlin (834-886), évêque de Paris4. De façon générale, le ixe siècle siècle est marqué par de nombreux troubles causés par les raids des vikings remontant par la Seine jusqu’à Paris et ses alentours. En 867, l’implication dans la vie politique et le prestige des abbés est tel que Charles II le Chauve s’approprie le titre d’abbé de Saint-Denis. En 869, Charles II le Chauve devant la menace des invasions des Vikings fortifia le monastère.

[15] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[16] La croisade des albigeois (1209-1229) (ou croisade contre les albigeois) est une croisade proclamée par l’Église catholique contre l’hérésie, principalement le catharisme et dans une faible mesure le valdéisme. Dès le 12ème siècle et le Concile de Lombers, les textes de l’époque parlent d’« hérésie albigeoise » sans que cette région soit plus cathare que ses voisines.

[17] Le terme ost ou host désignait l’armée en campagne à l’époque féodale et le service militaire que les vassaux devaient à leur suzerain au Moyen Âge. Dès le haut Moyen Âge, le service d’ost ou ost s’imposait à tous les hommes libres (« homines liberi »), appelés plus tard vavasseurs.

[18] Le siège d’Avignon est la première opération de la croisade de Louis VIII en Albigeois.

[19] Le diocèse de Saint-Flour est un diocèse de l’Église catholique en France. Érigé en 1317, c’est un des deux diocèses historiques d’Auvergne. Il correspond aujourd’hui au territoire du département du Cantal et fait partie de la province ecclésiastique de Clermont.

[20] L’ancienne abbaye de Clairvaux située à Ville sous la Ferté, dans l’Aube (région Champagne-Ardenne), à quinze kilomètres de Bar-sur-Aube, était un monastère cistercien fondé en 1115 par Bernard de Clairvaux et quelques compagnons, envoyés par Étienne Harding, abbé de Cîteaux. La personnalité de saint Bernard lui donna un rayonnement considérable. Avec La Ferté, Pontigny, et Morimond elle forme le groupe des quatre filles « majeures » (premières fondations) de Cîteaux, toute première abbaye de l’ordre cistercien. C’est de loin la plus prolifique, avec quatre-vingts abbayes-filles. Elle est supprimée lors de la Révolution française (1789).