Celse de Milan ou Saint Celse (mort vers 56 ou 68)
Martyr chrétien
Selon une tradition remontant à saint Ambroise, Celse aurait rencontré saint Nazaire à Cimiez [1] et il en est devenu le disciple. Celse et Nazaire ne devaient plus se séparer.
Chassés de Cimiez, Nazaire et Celse ont repris leurs bâtons de prêcheurs pour aller à Embrun [2], Genève [3], Autun [4] et enfin à Trèves [5]. Cette dernière était le siège du prétoire de la Gaule Belgique [6]. Leur prédication va leur attirer les foudres de Cornélius, gouverneur de la ville. Conduits une nouvelle fois en prison, ils vont être condamnés à la noyade ; au cours de leur transport, leur barque est assaillie par une effroyable tempête, qu’ils ont miraculeusement apaisée. Pour les remercier de ce prodige qui leur a sauvé la vie, leurs gardes les ont libérés.
Passant à nouveau les Alpes, leur retour à Milan [7] leur a été fatal. Condamnés par le juge Anolin, ils ont eu la tête tranchée en 56 de notre ère, sous le règne de l’empereur Néron.
En 395, saint Ambroise, évêque de Milan, a eu la révélation, dans un songe, du lieu où les deux saints avaient été inhumés : c’était dans un jardin hors de la ville. Les corps furent exhumés, parfaitement conservés, et ils furent transportés dans la basilique des Saints-Apôtres [8]. Les reliques de saint Nazaire et saint Celse se trouvent toujours en l’église Saint-Ambroise à Milan.
Notes
[1] petit village situé sur le territoire actuel de Nice
[2] Embrun est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes
[3] Genève, ville suisse située à l’extrémité sud-ouest du Léman. Elle est la deuxième ville la plus peuplée de Suisse après Zurich. Elle est le chef-lieu et la commune la plus peuplée du canton de Genève. Dès 1526, des marchands allemands propagent à Genève les idées de la Réforme luthérienne parmi les commerçants genevois ; la même année, Genève signe un traité de combourgeoisie avec Berne et Fribourg. Sous l’influence de Berne, Genève accepte de laisser prêcher des prédicateurs dans la ville, dont Guillaume Farel en 1532. Le 10 août 1535, la célébration de la messe catholique est interdite et, le 26 novembre, le Conseil des Deux-Cents s’attribue le droit de battre monnaie à sa place alors que la ville est à nouveau menacée par la Savoie. La Réforme est définitivement adoptée le 21 mai 1536 en même temps que l’obligation pour chacun d’envoyer ses enfants à l’école. Genève devient dès lors le centre du calvinisme et se trouve parfois surnommée la « Rome protestante »
[4] Autun est une commune française du département de Saône-et-Loire. Fondée par les Romains comme Augustodunum, sœur et émule de Rome au début du règne de l’empereur Auguste, capitale gallo-romaine des Éduens en remplacement de Bibracte, évêché dès l’Antiquité, Autun a été jusqu’à la fin du 15ème siècle une cité prospère et un centre culturel influent, en dépit des pillages et des invasions.
[5] Trèves est une ville et un arrondissement d’Allemagne, dans le Land de Rhénanie-Palatinat. La ville est située sur la Moselle. Cette ville, ancienne colonie romaine, est fondée à l’époque romaine, en l’an 16 av. jc sous le nom d’Augusta Treverorum, sur le site du chef-lieu d’un peuple gaulois, les Trévires. Le pont romain en pierre qui franchit la Moselle est édifié en 45 ap. jc, en remplacement d’un premier pont de bois : c’est le plus ancien pont d’Allemagne encore debout. Colonie romaine et place forte très importante dans la défense contre les « Barbares », elle est dotée d’une enceinte abritant la plus grande surface urbaine de Gaule. Grande métropole marchande à partir du 2ème siècle, devenue l’une des capitales de la Tétrarchie à la fin du 3ème siècle et siège d’un atelier monétaire impérial à partir de 294, Trèves est alors qualifiée de « seconde Rome » ou Roma Secunda. De l’époque romaine subsistent la Porta Nigra (porte noire), le plus grand édifice romain sur le sol allemand, une basilique, où siège un tétrarque (aujourd’hui une église protestante), les restes d’un amphithéâtre, ainsi que des ruines de thermes romains. Au début du 5ème siècle, au cours des invasions germaniques, Trèves est attaquée et pillée plusieurs fois par les Francs. Peu auparavant, la préfecture des Gaules est transférée de Trèves à Arles
[6] La Gaule belgique est une des trois parties entre lesquelles, d’après Jules César, la Gaule était divisée lors de la guerre des Gaules (58-51/50 av. jc). Elle correspond à la partie de la Gaule qui était habitée par les Belges. D’après César, elle comprenait le Belgium, région habitée par les Calètes, les Véliocasses, les Bellovaques, les Ambiens et les Suessions ainsi, peut-être, que par les Atrébates et les Viromanduens. D’après César, la Gaule belgique comprenait, d’autre part, la région habitée par les peuples qu’il qualifie de Germains cisrhénans, à savoir : les Condruses, les Éburons, les Caerèses, les Pémanes et les Sègnes. D’après César, la Gaule belgique comprenait, enfin, les régions habitées par les Morins, les Ménapiens, les Nerviens, les Aduatuques, les Trévires et les Rèmes.
[7] Milan est une ville d’Italie située au nord de la péninsule, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô.
[8] Ce monument religieux fut édifié par Ambroise de Milan, évêque de la ville et Docteur de l’Église sur la voie Mediolanum qui se dirige vers Rome à la suite d’un songe qu’il eut au cours de l’année 395. Ambroise aurait eu la révélation du lieu où saint Nazaire avait été inhumé dans un jardin hors de la ville au 1er siècle. Le corps aurait été exhumé, découvert intact, et transporté dans cette basilique qu’il consacra aux apôtres et qu’il dédia à Nazaire, partit prêcher l’Évangile en Gaule et qui de retour à Milan fut condamné à mort et exécuté sous Néron.