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Henri IV de Castille ou Henri de Trastamare

dimanche 14 janvier 2024, par lucien jallamion

Henri IV de Castille ou Henri de Trastamare (1425-1474)

Roi de Castille et de León de 1454 à 1474-Comte de Barcelone de 1462 à 1463

Fils de Jean II de Castille et de Marie d’Aragon . À l’âge de 15 ans, lors d’une cérémonie présidée par le cardinal Juan de Cervantes , Henri est marié à la princesse Blanche de Navarre , fille de la reine Blanche 1ère de Navarre et du roi Jean II d’Aragon.

Une grande compétition chevaleresque, “le Passo de Valladolid” est organisé en 1440 pour célébrer leur union matrimoniale. Le couple n’a pas d’enfants, et, en 1453, le pape Nicolas V accepte d’annuler le mariage pour non consommation. Le motif invoqué semble un prétexte puisque, alors que Blanche et Henri sont cousins, la proximité du sang aurait pu être invoquée si ce dernier n’avait pas voulu convoler avec une autre de ses cousines, Jeanne de Portugal . Il fallait donc invoquer cette fausse raison pour permettre à Henri d’épouser une autre cousine.

Deux ans plus tard, il épouse en secondes noces Jeanne de Portugal, fille d’Édouard 1er, roi de Portugal, et d’ Éléonore d’Aragon , dont il a une fille, Jeanne de Castille, princesse des Asturies [1].

Des doutes sur la légitimité de cette dernière sont colportés par les ennemis du roi. Pour eux, l’ascension politique du comte Beltrán de la Cueva laisse penser que Jeanne serait la fille de la reine Jeanne et de Beltrán, d’où le surnom de Jeanne : la Beltraneja. Ses ennemis accusent le roi d’impuissance et expriment des doutes sur la consommation du mariage.

À l’instigation de son favori, Juan Pacheco , futur marquis de Villena [2] et Grand-Maître de l’Ordre de Santiago [3], le prince Henri avait, dès les dernières années du règne de son père, pris une part active dans la vie politique du royaume de Castille [4]. Il accède au trône en 1454 et les premières années de son règne sont riches d’espérances. Il choisit ses conseillers les plus proches parmi la petite noblesse et les conversos [5], et, bien que se dessine assez rapidement l’opposition d’un certain nombre de Grands, groupés autour de l’archevêque de Tolède [6], Henri IV paraît tout d’abord pouvoir diriger le royaume d’une main ferme ; il ranime la croisade contre le royaume musulman de Grenade [7], menant des campagnes militaires de harcèlement qui donnent rapidement des résultats avec la prise de Jimena de la Frontera [8] en 1457. En 1462, les Catalans, révoltés contre leur roi Jean II, font appel à lui, mais, après des hésitations, Henri IV renonça à soutenir la cause catalane.

La ligue des nobles, dès lors rejointe par le marquis de Villena, met à profit l’indécision du roi pour accroître ses prétentions. Pactisant avec la rébellion, Henri accepte de désigner comme héritier son demi-frère Alphonse , simple jouet entre les mains de la grande noblesse. Enhardis par ce succès, les Grands décident de déposer le roi [9] et proclament l’infant Alphonse.

Ils se heurtent alors, non seulement à la fraction de la noblesse demeurée fidèle à Henri, mais également à la Hermandad General [10], dont la constitution est le témoignage éclatant du respect populaire pour la personne royale. Les nobles rebelles sont mis en déroute à Olmedo en 1467, mais, montrant de nouveau la faiblesse de son caractère, Henri se révèle incapable de tirer avantage de cette victoire.

Lorsqu’un coup d’audace qui illustre l’impuissance du roi permet aux nobles de s’emparer de la ville de Ségovie [11], seule la mort prématurée et imprévue du prince Alphonse vient modifier le cours de la politique intérieure du royaume.

La ligue des nobles porte alors son choix sur la personne de la demi-sœur du roi, Isabelle, qui révèle très vite la finesse de son sens politique en refusant d’accéder au trône par la rébellion contre son demi-frère.

Au terme d’une entrevue à Guisando [12] en septembre 1468, Henri IV désigna sa sœur comme héritière de la couronne.

Le pacte ainsi conclu est cependant rompu peu après. Le mariage, quasi-secret, d’Isabelle avec Ferdinand d’Aragon en 1469 amène en effet Henri IV à désigner sa fille Jeanne pour lui succéder.

Devant la menace du renforcement du pouvoir monarchique entre les mains d’Isabelle et de Ferdinand, les Grands, par un renversement d’alliance, se rangent derrière le roi et sa fille.

Ce climat de confusion ne fait que s’aggraver dans les dernières années du règne d’Henri IV, qui meurt sans avoir réglé la question de sa succession, laissant le royaume devant la perspective d’une guerre civile entre les partisans de Jeanne et ceux d’Isabelle.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Henri IV de Castille/ Portail de Castille-et-León/ Catégories : Roi de Castille/ Roi de León/ Prince des Asturies/ Dynastie de Trastamare

Notes

[1] Le titre de prince ou princesse des Asturies est traditionnellement utilisé par l’héritier des trônes de Castille puis d’Espagne. Le titre de prince des Asturies apparaît au 14ème siècle dans le cadre du règlement de la crise de succession apparue entre Jean de Gand et Henri puis Jean de Trastamare à la mort du roi Pierre le Cruel. Un décret royal du 21 janvier 1977 et la Constitution de 1978 lui ont donné un caractère officiel.

[2] Le marquisat de Villena est un titre de noblesse espagnol crée en 1366 par Pierre IV d’Aragon. Il est recrée en 1445 par Jean II de Castille en faveur de Juan Pacheco.

[3] L’ordre de Santiago (Saint-Jacques de l’Épée) est un ordre militaire et religieux catholique, aujourd’hui ordre honorifique en Espagne et au Portugal. Le 1er août 1170, Ferdinand II de León et de Galice, confie la protection de Cáceres, en Estremadura, tout juste reprise aux musulmans, à Pedro Fernández, (premier maître de l’ordre - 1170-1184), et à ses douze frères d’arme qui l’ont aidé à prendre la ville. Désireux de fonder un ordre de chevalerie sur le modèle de ceux créés en Terre sainte, Pedro Fernández conclut en mai 1170, en présence du roi et des archevêques de Tolède et de Saint-Jacques-de-Compostelle, un accord avec le prieur du monastère de Santa Maria de Loyo. À la différence, néanmoins, des Ordres du Temple et de l’Hôpital, l’Ordre de Cáceres (il est appelé ainsi dans un document de décembre 1170) a pour seul objectif la lutte contre les infidèles et la défense de la Chrétienté.

[4] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[5] juifs et musulmans convertis au christianisme

[6] L’archidiocèse de Tolède est une église particulière de l’Église catholique en Espagne. Son siège est la cathédrale Santa María de Tolède.

[7] Le royaume de Grenade est le dernier nom d’une entité territoriale espagnole fondée comme taïfa en 1073 par une branche d’une dynastie berbère, les Zirides. Après la réunification d’al-Andalus par les Almoravides puis par les Almohades, le territoire est reconstitué en 1238 comme émirat de Grenade sous la dynastie arabe nasride. Il prendra le titre de sultanat malgré la suzeraineté du royaume chrétien de Castille. Après la prise de Grenade en 1492 par les Rois catholiques, le territoire est titré royaume de Grenade, et est dirigé comme tel par la monarchie catholique espagnole. Il apparaît surtout comme titre de prestige des Habsbourg d’Espagne puis des Bourbons d’Espagne, jusqu’à la réforme territoriale de 1833 qui l’intègre à la région de l’Andalousie sous le nom fonctionnel de province de Grenade.

[8] Connue pour son château éponyme, Jimena de la Frontera est une commune espagnole, située dans la province andalouse de Cadix.

[9] la farce d’Ávila du 5 juin 1465

[10] Fraternité Générale

[11] Ségovie est une commune de la communauté autonome de Castille-et-León en Espagne. C’est la capitale de la province de Ségovie. Elle se trouve à une heure de route de Madrid, au confluent des rivières Eresma et Clamores, au pied de la Sierra de Guadarrama.

[12] Guisando est une commune d’Espagne de la province d’Ávila dans la communauté autonome de Castille-et-León.