Né à Paris, deuxième enfant et unique fils de Jean-Baptiste Belle peintre également, et d’Anne des Champs.
La naissance et le baptême d’Alexis Simon Belle sont annotés sur les Registres de la paroisse Saint-Sulpice à Paris, et figurent dans l’œuvre d’Eugène Piot, “Le Cabinet de l’amateur”.
Belle étudia d’abord avec son père, puis entra comme élève de François de Troy , peintre à la cour du Roi Jacques II d’Angleterre en exil à Saint-Germain-en-Laye. Il commença à travailler à Saint-Germain de 1698 jusqu’en 1701. Cette période fut une période de paix entre la France et la Grande-Bretagne et les Jacobites [1] pouvaient traverser la Manche en transportant les tableaux de Jacques François Stuart et de sa sœur, la Princesse Louisa Maria dite Louise Marie Thérèse Stuart . Troy était alors l’unique peintre de la cour de Jacques II et avait besoin de l’aide de Belle, son meilleur élève, pour pouvoir réaliser les peintures qui lui été commandées.
En août 1700, Belle obtient le prix de Rome [2], mais alla à Saint-Germain au lieu de voyager en Italie.
Le 12 novembre 1701, Belle épousa Anne Chéron, peintre miniaturiste, sœur d’ Élisabeth-Sophie Chéron peintre sur émail, graveur et poétesse et apparaissait comme Peintre ordinaire du roi d’Angleterre.
À la suite de la mort quelques semaines avant du Roi Jacques II, il fut recommandé ainsi à son fils James Edward, qui avait été proclamé Roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande par le roi Louis XIV. Alexis Simon Belle devient donc le peintre principal de la cour Jacobite, où lui et sa femme s’installèrent et travaillèrent.
Agréé le 24 septembre 1701 à l’Académie [3], alors qu’il portait déjà le titre de peintre de Sa Majesté Britannique, il fut reçu le 4 août 1703 avec les portraits de Pierre Mazeline et de François de Troy.
Pour des raisons inconnues, l’assemblée lui demanda un troisième tableau, selon une procédure rarissime. Il exécuta donc le Portrait de Louis II Lerambert et le soumis le 31 décembre 1704.
Après que la guerre éclata de nouveau entre la Grande-Bretagne et la France en 1702, ses portraits de James Edward Stuart et de sa sœur la princesse royale, continuèrent de passer à travers la Manche en contrebande, et Belle fit d’autres travaux pour les membres de la cour ainsi que pour le couvent des Augustins anglais de Paris.
Le portrait le plus célèbre de Belle est celui de James Edward Stuart, datant de 1712, juste avant son départ de Saint-Germain pour la Lorraine, où il est représenté en tenue militaire dans une tente. Cette œuvre est l’image typique du Vieux Prétendant et a été copiée de nombreuses fois.
Pendant les années 1716 à 1719, Belle reçut de nombreuses commandes de la part des Jacobites en exil à la suite de l’échec de 1715. Pendant cette époque, le Prétendant vivait en Italie.
Pendant les années 1720, Belle eut beaucoup de travail de la part de la noblesse française. Il peint le jeune roi Louis XV , et une grande partie de son œuvre a été gravée, indiquant en cela qu’il jouissait alors d’un statut élevé en France. Il a travaillé aussi pour les Jacobites en France, et en 1724 il signa un portrait de Marie-Charlotte Sobieska belle-sœur de James Edward Stuart.
Anne Chéron, première épouse de Belle est morte en avril 1718. Le 12 janvier 1722, il épousa, en secondes noces, Marie-Nicolle Horthemels, elle-même peintre et graveur. Ensemble, ils eurent deux fils, nés en 1722 et 1726, et une fille née en 1730. La famille Belle vécut dans le quartier de Saint-Germain à Paris, rue du Four [4]. La sœur de son épouse, Louise-Magdeleine Horthemels fut un graveur de renommée à Paris pendant plus de 50 ans, épouse de Charles Nicolas Cochin Père et donc mère du graveur et critique d’art Charles-Nicolas Cochin .
La famille Horthemels, originaire des Pays-Bas, est adepte du théologien hollandais Cornelius Jansen et avait des liens étroits avec l’Abbaye de Port-Royal des Champs [5], le centre de la pensée janséniste [6] en France.
Belle et son épouse Marie-Nicole eurent un enfant, Clément-Louis-Marie-Anne Belle , peintre français et dessinateur de tapisseries, recteur de l’école spéciale de peinture, de sculpture, d’architecture et gravure, et le professeur de dessin à la Manufacture impériale des Gobelins [7].
En tant que peintre-portraitiste, le style de Belle suit celui de ses maîtres François de Troy, Hyacinthe Rigaud , et Nicolas de Largillierre. Quant à lui, il fut le maître de Jacques-André-Joseph-Camelot Aved .
Belle est mort à Paris en 1734. Ses funérailles à l’église Saint-Sulpice [8] sont décrites avec détails par Eugène Piot, dans Le Cabinet de l’amateur. Son enterrement eut lieu de 22 novembre 1734.