Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 13ème siècle > Thiébaud II de Lorraine

Thiébaud II de Lorraine

jeudi 20 octobre 2022, par ljallamion

Thiébaud II de Lorraine (1263-1312)

Duc de Lorraine de 1303 à 1312

Fils du duc Ferry III de Lorraine et de Marguerite de Champagne. Après le Concile de Lyon [1] et en application des directives de Philippe le Bel, Thiébaud II disperse les Templiers [2], s’approprie leurs biens et en fait exécuter certains.

En 1298, il fit partie des combattants à Spire [3] contre l’empereur Adolphe de Nassau , bataille où l’empereur fut tué. Son successeur sera Albert 1er de Habsbourg.

En 1302, il combat pour le roi de France à Courtrai [4] contre les Flamands, puis à Mons-en-Pévèle [5] en 1304. Il est ensuite chargé, avec Jean II, duc de Brabant [6], et Amédée V , comte de Savoie [7], de négocier la paix avec les Flamands. Il accompagne ensuite Philippe IV le Bel à Lyon pour assister au couronnement du pape Clément V en 1305.

Clément V décide de lever un nouvel impôt, la décime, sur les ecclésiastiques, et charge le duc de Lorraine de le percevoir sur la Lorraine, mais Renaud de Bar, évêque de Metz [8] s’y oppose, et la guerre qui s’ensuit tournera à l’avantage du duc de Lorraine.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Henry Bogdan, La Lorraine des ducs, sept siècles d’histoire, Perrin, 2005 (ISBN 2-262-02113-9)

Notes

[1] Le deuxième concile de Lyon est le 14ème concile œcuménique catholique convoqué le 31 mars 1272, qui s’est tenu à Lyon en 1274. Il a été présidé par le pape Grégoire X, réunissant environ 500 évêques, 60 abbés et plus de 1000 prélats. La première session s’est ouverte le 7 mai 1274, avec 5 sessions additionnelles les 18 mai, 7 juin, 6 juillet, 16 juillet et 17 juillet. Jacques 1er d’Aragon, l’ambassadeur de l’empereur Michel Paléologue et des membres du clergé grec et les ambassadeurs d’Abaqa Khan de l’empire Ilkhanide étaient présents.

[2] L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres étaient appelés les Templiers. Cet ordre fut créé à l’occasion du concile de Troyes, ouvert le 13 janvier 1129 à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les 12ème et 13ème siècles à l’accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête ibérique. Afin de mener à bien ses missions et notamment d’en assurer le financement, il constitua à travers l’Europe chrétienne d’Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l’ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l’époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux. Après la perte définitive de la Terre sainte consécutive au siège de Saint-Jean-d’Acre de 1291, l’ordre fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissous par le pape Clément V le 13 mars 1312 à la suite d’un procès en hérésie

[3] Spire est une ville et un arrondissement au sud du Land de Rhénanie-Palatinat. Spire est une ancienne ville impériale, dont l’imposante cathédrale romane est l’un des monuments majeurs de l’art du Saint Empire romain. Cette cathédrale a été, pendant près de 300 ans, le lieu de sépulture de huit rois et empereurs allemands. Le 27 décembre 1146, Bernard de Clairvaux vient à Spire prêcher la deuxième croisade devant l’empereur Conrad III, qui, séduit par l’homme, se croise aussitôt.

[4] La bataille de Courtrai, connue sous le nom de bataille des éperons d’or, opposa l’armée du roi Philippe IV de France appuyée par les Brabançons de Godefroid de Brabant et les Hennuyers de Jean Sans-Merci, aux milices communales flamandes appuyées par des milices venues de Zélande et, peut-être, de Namur, le 11 juillet 1302 près de Courtrai

[5] La bataille de Mons-en-Pévèle opposa, à Mons-en-Pévèle, les troupes de Philippe le Bel aux troupes flamandes le 18 août 1304. Elle fut remportée par Philippe le Bel. Cette bataille est immortalisée par un des tableaux de la Galerie des Batailles du château de Versailles, où figure une œuvre peinte par Charles-Philippe Larivière, sur la demande de Louis-Philippe 1er, intitulée Bataille de Mons-en-Pévèle.

[6] Le Brabant est une région géographique à cheval sur la Belgique et les Pays-Bas. Il couvre une surface de 11 308 km². Le titre de duc de Brabant a été créé lorsque l’empereur Frédéric Barberousse éleva en 1183/1184 le landgraviat de Brabant en duché en faveur de Henri 1er de Brabant. En 1190, Henri 1er succède à son père Godefroid III de Louvain comme duc de Basse-Lotharingie (Lothier), mais sans autorité territoriale ou judiciaire en dehors de ses propres comtés. À partir de 1288, les ducs de Brabant deviennent aussi ducs de Limbourg.

[7] Les titres de comte, puis de duc de Savoie sont des titres de noblesse rattachés au territoire de la Savoie propre (dite également Savoie ducale), inféodé au royaume de Bourgogne, puis d’un territoire plus vaste, au sein du Saint-Empire. Le titre de comte de Savoie est associé à la dynastie des Humbertiens, comtes en Maurienne, à l’origine de la Maison de Savoie. Il n’est utilisé qu’à partir du 12ème siècle. Le titre de duc est créé au début du 15ème siècle, regroupant tous les territoires des États de Savoie, avant de devenir un terme principalement administratif désignant la Savoie actuelle, à la suite de l’acquisition du titre de roi de Sardaigne par les ducs de Savoie.

[8] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg).