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Renaud de Bar

jeudi 3 mai 2018

Renaud de Bar

67ème évêque de Metz de 1302 à 1316

Fils de Thiébaut II , comte de Bar [1] et de Jeanne de Toucy. Il fut nommé chanoine à Reims, Laon, Verdun et Cambrai, puis, avant 1298, archidiacre [2] à Bruxelles, puis archidiacre à Besançon en 1299.

En 1301 il est nommé chanoine et princier de Metz, puis en 1302 prévôt de la Madeleine à Verdun.

Au milieu de 1302, il est élu évêque de Metz [3], mais l’élection fut considérée comme irrégulière car le pape s’était réservé la possibilité de nommer lui-même le titulaire de ce siège. Pour résoudre le problème et ménager le clergé de Metz, tout en sauvant la face, Boniface VIII cassa l’élection, mais nomma immédiatement Renaud au siège épiscopal.

Il fut le seul prélat de l’archidiocèse de Trèves [4] à assister en 1312 au concile de Vienne [5], convoqué par le pape Clément V. La principale action de ce concile fut de déclarer la suppression de l’Ordre du Temple.

Il eut à lutter contre le duc de Lorraine Thiébaud II , puis contre les magistrats de Metz. Il dut se retirer dans la campagne messine et mourut le 4 mai 1316, empoisonné semble-t-il.

Renaud de Bar est également connu pour avoir été le propriétaire de six manuscrits liturgiques réalisés à son intention au tout début du 14ème siècle, probablement entre 1302 et 1305. Les manuscrits sont probablement des cadeaux, commandités et offerts par des parents de Renaud de Bar, probablement sa sœur Marguerite de Bar, abbesse de l’abbaye Saint-Maur de Verdun et sa mère, Jeanne de Toucy, dont les armoiries figurent à plusieurs reprises dans les marges, à côté de celles de son fils. Tous les six sont des manuscrits à usage liturgique, faits pour être utilisés par l’évêque durant les cérémonies.

Ces manuscrits, et tout particulièrement les deux volumes du Bréviaire de Verdun [6], sont renommés pour leurs riches enluminures.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Georges Poull, La Maison souveraine et ducale de Bar,‎ 1994

Notes

[1] Il s’agit des comtes de Bar-le-Duc (Meuse)

[2] Un archidiacre est un vicaire épiscopal à qui l’évêque confie certaines fonctions administratives pour un groupe de paroisses.

[3] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg).

[4] Le diocèse de Trèves est une Église particulière de l’Église catholique dans le land de Rhénanie-Palatinat, en Allemagne. Trêves est la plus ancienne ville d’Allemagne et un diocèse également très ancien élevé au rang d’archidiocèse au 8ème siècle. L’archevêque est l’un des huit Prince-Électeurs de l’Empire. Devenu Français en 1796, il redevient diocèse par le Concordat de 1801, lors de la réorganisation des structures ecclésiastiques Françaises par Napoléon 1er et le pape Pie VII. Il est alors suffragant de l’Archidiocèse de Malines. Le Congrès de Vienne donne Trêves à la Prusse. Le diocèse devient alors et jusqu’à aujourd’hui diocèse suffragant de l’archidiocèse de Cologne. Son église cathédrale est la cathédrale Saint-Pierre de Trèves.

[5] Le concile de Vienne est pour l’Église catholique romaine le quinzième concile œcuménique. Il fut convoqué par le pape Clément V à la demande du roi de France Philippe le Bel pour discuter de l’avenir de l’Ordre du Temple. Il se réunit entre octobre 1311 et mai 1312 à Vienne (dans le Dauphiné de Viennois) et aboutit à la suppression de l’Ordre. Outre la question centrale des Templiers, il traita de la querelle des spirituels qui divisait l’ordre franciscain. Il interdit les béguinages et légiféra sur la présence de l’islam en terre chrétienne. Les propositions de réforme de Guillaume Durand, évêque de Mende, y furent présentées

[6] Considéré comme un chef d’œuvre de la peinture médiévale occidentale, le Bréviaire de Renaud de Bar fut enluminé à Metz vers 1302-1305. Recueil de textes liturgiques, calendriers et partitions, le manuscrit se signale par l’exubérance rare et par l’originalité des motifs, parodiques ou absurdes, qui sont développés dans ses marges