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L’histoire pour le plaisir

Nostrien de Naples

dimanche 6 février 2022, par ljallamion

Nostrien de Naples (mort entre 452 et 465)

15ème évêque de Naples

Selon le “Chronicon episcoporum Sanctae Neapolitanae Ecclesiae” de Giovanni Diacono, Nostrien fut le quinzième évêque de Naples [1].

Le prédicateur Flore diffusa la doctrine pélagienne [2] et le manichéisme [3] sous l’épiscopat de saint Nostrien ; l’évêque de Carthage [4], Quodvultdeus, indique que l’évêque de Naples envoya le prêtre Herius pour arrêter et expulser Flore.

Il fit édifier des thermes pour les clercs et les fidèles tout près du forum [5], zone qui fut appelée jusqu’à la fin du 13ème siècle “vicus Nostrianus et platea Nostriana”.

Nostrien fut d’abord inhumé dans les catacombes de saint Gaudiose, puis ses reliques furent translatées au 10ème siècle en l’église San Gennaro all’Olmo [6], où elles furent solennellement exposées à la dévotion populaire le 16 août 1612 après avoir été retrouvées dans une urne de marbre sous le maître-autel.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Il martirologio romano. Riformato a norma dei decreti del Concilio ecumenico Vaticano II e promulgato da papa Giovanni Paolo II, LEV, Cité du Vatican, 2004.

Notes

[1] L’archidiocèse de Naples est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique d’Italie appartenant à la région ecclésiastique de Campanie. Le diocèse est érigé au 1er siècle.

[2] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.

[3] Le manichéisme est une religion, désormais très rare, dont le fondateur fut le perse Mani au 3ème siècle. C’est un syncrétisme du zoroastrisme, du bouddhisme et du christianisme ; les partisans de ce dernier le combattirent avec véhémence

[4] L’archidiocèse de Carthage est un siège épiscopal de l’Église catholique, anciennement territorial et aujourd’hui titulaire (in partibus), situé à Carthage en Afrique du Nord (aujourd’hui en Tunisie). Le diocèse de Carthage est érigé à la fin du 2ème siècle. Agrippin en est le premier évêque connu. Les plus grands écrivains chrétiens de cette époque y vivaient, comme par exemple Tertullien. Une floraison de martyrs a lieu au 3ème siècle, dont se détachent les figures de sainte Perpétue et sainte Félicité et de saint Cyprien. À cette époque, Carthage était le siège épiscopal le plus important de la province romaine d’Afrique (Afrique du Nord) et l’évêque de Carthage devint le primat et l’évêque métropolitain de fait de l’Afrique proconsulaire, de la Byzacène, de la Numidie, de la Tripolitaine et de la Mauritanie (même si dans les seules provinces, le privilège primatial était donné à l’évêque le plus ancien de la province). Le titre honorifique de patriarche fut aussi attribué à l’évêque de Carthage, toujours obéissant à Rome, à l’exception de l’épisode des relaps où Carthage était en faveur du rigorisme. Au 4ème siècle, le diocèse est travaillé par la diffusion de diverses hérésies : le donatisme, l’arianisme, le manichéisme et le pélagianisme. Les donatistes eurent même leur hiérarchie parallèle pendant une courte période. L’invasion des Vandales à la fin du siècle donne le signal à une période d’oppression contre l’Église à laquelle met fin la conquête byzantine en 533. Cependant les empereurs donnent leur appui à des hérésies, telles que le monothélisme et surtout l’iconoclasme. Les évêques de Carthage, fermes défenseurs de l’orthodoxie, sont exilés. Carthage est un siège important de l’Église latine, jusqu’à ce que la conquête des Arabo-musulmans lui porte un premier coup en 698 qui lui sera fatal ; en effet, Carthage va rapidement décliner. Le christianisme y met cependant 4 siècles à disparaître complètement. Le nom de deux derniers évêques est encore cité au 11ème siècle. Le dernier en 1076.

[5] Le forum romain est dans l’Antiquité la place publique où les citoyens romains se réunissent pour traiter d’affaires commerciales, politiques, économiques, judiciaires ou religieuses, à l’image de l’agora dans le monde grec. Un des premiers forums est celui établi à Rome sur les rives du Tibre à hauteur du premier port fluvial de la ville : le forum Boarium (littéralement le « marché aux bœufs »). Sa construction remonte à l’époque de la fondation de la ville. Lors de l’expansion territoriale de Rome, des colonies sont fondées à l’image de la métropole, avec les mêmes institutions et les mêmes équipements urbains. Chacune possède donc son forum autour duquel s’articule le reste de la ville.

[6] L’église San Gennaro all’Olmo (Saint-Janvier-de-l’Orme) est une petite église du centre historique de Naples (Spaccanapoli) au croisement de la via San Gregorio Armeno et de la via San Biagio dei Librai. Elle constitue un ensemble monumental unique avec l’église San Biagio Maggiore qui lui est contiguë. L’église est consacrée à saint Janvier, patron de Naples ; elle est appelée all’Olmo (de l’Orme) parce qu’autrefois un grand orme se dressait sur la petite place voisine sur lequel on faisait pendre le prix du vainqueur au jeu de cocagne. À l’origine, elle était sous le vocable de San Gennaro ad diaconiam, parce qu’elle comptait parmi les églises qui avaient un diacre pour la distribution des aumônes en faveur des pauvres et des veuves. Elle est aujourd’hui désaffectée et sert à des manifestations culturelles.