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L’histoire pour le plaisir

Giovanni di Vico

samedi 25 décembre 2021, par lucien jallamion

Giovanni di Vico (?-1366)

Chef italien des Gibelins-Préfet de Rome

Seigneur de Viterbe [1], de Vetralla [2], d’Orvieto [3], de Narni [4], de Civitavecchia [5] et de nombreuses autres terres au nord du Latium [6] et de l’Ombrie [7]. Il est le membre le plus célèbre de la famille ‘’Prefetti di Vico’’.

Giovanni di Vico est mentionné pour la première fois, avec son frère Faziolo en 1322 dans un acte de soumission au Légat du Pape [8].

En 1337, à la mort de son père, Manfredi, il hérite de la charge de préfet de Rome. L’année suivante il entre dans Viterbe à la tête des Gibelins [9], et tue de ses propres mains son frère Faziolo, qui était resté fidèle au pape.

En 1338 Giovanni di Vico est nommé Vicaire Impérial [10] du patrimoine de Saint Pierre par l’empereur Louis IV de Bavière, il devient ensuite Vicaire de Viterbe et est confirmé dans ce poste par le pape Clément VI en 1342

Cependant, ses désaccords croissants avec ce dernier, en particulier à cause de la construction d’une forteresse près de Vetralla, le conduisent à une rébellion ouverte en 1344, dans laquelle il cherche à augmenter ses terres. Il réussit alors à prendre plusieurs villes. Son contrôle sur Viterbe est tel que ses partisans en arrivent à ériger sur la place de la Commune un aigle gibelin qui tient dans ses griffes les armes du roi de Naples [11], principal soutien de la cause guelfe [12]. Devant ce symbole, ses disciples, se découvrent, s’agenouillent, allument des bougies et font brûler de l’encens, ce qui le fait accuser d’idolâtrie et de dérision du culte divin.

Après une courte réconciliation avec le pape, en 1347, Cola di Rienzo , sénateur de Rome, alors soutenu par le pape, le convoque pour discuter d’une réforme des statuts de la ville de Viterbe et pour verser un impôt. Giovanni di Vico ne répond pas à l’injonction, alors Cola di Rienzo le déclare rebelle et lance une offensive contre lui avec 6 000 fantassins et 1 000 chevaliers.

Assiégé dans Viterbe, il se rend et doit aller signer sa reddition à Rome après y avoir envoyé son fils en otage. Giovanni di Vico est arrêté puis relâché après que sa forteresse de Roccarespampani ait été investie. Il est encore emprisonné 2 fois à Rome mais est libéré avec la chute de Cola di Rienzo.

Revenu à Viterbe, il continue sa politique impitoyable de ravages contre les territoires des États pontificaux, refusant toujours de se présenter à Avignon pour répondre de ses actes. En 1352 l’armée papale attaque Viterbe ; Giovanni di Vico résiste avec succès à un siège de 7 mois, mais est excommunié.

Il est également victorieux dans ses premiers affrontements avec Gil de Albornoz, le cardinal envoyé par le pape Innocent VI pour reconquérir les territoires usurpés des États pontificaux, mais en 1354 il est battu près d’Orvieto.

Après une courte résistance à Viterbe, il se rend et jure fidélité à Albornoz et à l’église.

En mars 1355 il accompagne Charles IV à Rome pour son couronnement en tant qu’empereur du Saint-Empire romain germanique. Tirant profit de la protection de Charles IV, il essaye de susciter de nouvelles rébellions dans les territoires des États pontificaux, mais il est systématiquement battu par Albornoz. Il continue à sévir sporadiquement en Toscane [13], dans le Latium et en Ombrie, et meurt en avril 1366, excommunié par l’église.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Giovanni di Vico/ Portail de l’Italie/ Catégories : Personnalité italienne du XIVe siècle

Notes

[1] Viterbe (en italien, Viterbo), chef-lieu de la province de même nom dans le Latium en Italie. Viterbe fut rattachée aux États pontificaux, mais ce statut devait être continuellement contesté par les empereurs. Tout au long de la période pendant laquelle les papes furent en conflit avec les patriciens romains, à commencer par le pontificat de Eugène III, Viterbe devint leur résidence favorite.

[2] Vetralla est une commune italienne de la province de Viterbe dans la région Latium en Italie.

[3] Orvieto est une commune italienne, située dans la province de Terni et la région d’Ombrie, en Italie centrale. La ville d’Orvieto se trouve dans la partie sud-occidentale de l’Ombrie, dans la province de Terni, à la frontière avec la province de Viterbe dans le Latium. Orvieto est installée sur un rocher de tuf volcanique, à 325 m d’altitude, elle y domine la vallée où coulent le Paglia et son affluent Chiani avant que le Paglia ne se jette dans le Tibre.

[4] Narni est une commune de la province de Terni en Ombrie (Italie). L’ancien nom latin de la ville de Narni est Narnia, fondée en 299 av.jc et devenue municipium en 90 av.jc.

[5] Civitavecchia est une ville italienne de la région du Latium, située dans la province de Rome entre la mer Tyrrhénienne et les monts de la Tolfa. C’est un port maritime qui dessert notamment la Sardaigne et la Corse.

[6] Le Latium, ou officiellement Lazio en italien, est une région d’Italie centrale. Sa capitale est Rome. Elle est délimitée par la Toscane, l’Ombrie, les Abruzzes, le Molise, la Campanie et la mer Tyrrhénienne. Le Latium est habité depuis le 2ème millénaire av. jc par les Latins qui subissent la domination étrusque. Pour lutter contre celle-ci, ils ont formé la Ligue latine, qui comprenait une trentaine de cités, dont Albe. Au 4ème siècle av. jc, le Latium fut soumis par Rome et ses habitants devinrent des citoyens romains.

[7] Le nom de la région est issu de la tribu des Umbri (Ombriens), un peuple qui a fini par être absorbé par l’expansion romaine. Leur langue était l’Ombrien, une des langues italiques. Les Umbri, comme les tribus voisines sont probablement issus de la culture Terramare et de Villanova d’Italie du nord et centrale, et ont pénétré dans le nord-est de l’Italie au début de l’âge du Bronze. Les Étrusques étaient en conflit avec les Umbri, et l’invasion étrusque est passée de la côte ouest vers le Nord et l’est (700 à 500 av. jc), en poussant les Ombriens vers les hautes terres des Apennins. Néanmoins, la population Ombrienne ne semble pas avoir été éradiquée dans les districts conquis. Après la chute des Étrusques, les Umbri ont tenté d’aider les Samnites dans leur lutte contre Rome (308 av. jc) ; toutefois les communications avec le Samnium ont été entravées par la forteresse romaine de Narni et la grande bataille de Sentinum,(295 av. jc). La victoire romaine de Sentinum, commence une période d’intégration sous les souverains romains, qui a mis en place des colonies (Spolète) et construit la via Flaminia (220 av. jc), qui est devenu le principal vecteur de développement romain en Ombrie. Au cours de l’invasion d’Hannibal de la deuxième guerre punique, la bataille du lac Trasimène a vu les Umbri conserver une certaine neutralité. Pendant la guerre civile romaine entre Marc-Antoine et Octave (40 av. jc), la ville de Pérouse, prise par Antoine fut presque entièrement détruite par ce dernier. Au temps de Pline l’Ancien, 49 communautés indépendantes existent toujours en Ombrie et l’abondance des inscriptions et la forte proportion de recrues dans l’armée impériale atteste de sa population. La région moderne de l’Ombrie, cependant, est très différente de l’Ombrie de l’époque romaine dont l’étendue débutait dans ce qui est maintenant les Marches du Nord, depuis Ravenne, excluait la rive occidentale du Tibre. Pérouse se situait donc en Étrurie, et les environs de Norcia dans le territoire des Sabins. Après l’effondrement de l’Empire romain, les Ostrogoths et les Byzantins ont lutté pour la suprématie dans la région. Les Lombards fondent le duché de Spolète, couvrant la majeure partie de l’Ombrie d’aujourd’hui.

[8] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[9] Les gibelins (la pars gebellina), soutiennent la dynastie des Hohenstaufen, au-delà, celles du Saint Empire romain germanique.

[10] gouverneur de province

[11] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.

[12] Les guelfes et les gibelins sont deux factions (parti ou, plus souvent, brigate ou sette) médiévales qui s’opposèrent militairement, politiquement et culturellement dans l’Italie des Duecento et Trecento. À l’origine, elles soutenaient respectivement deux dynasties qui se disputaient le trône du Saint Empire : la pars Guelfa appuyait les prétentions de la dynastie des « Welf » et de la papauté, puis de la maison d’Anjou, la pars Gebellina, celles des Hohenstaufen, et au-delà celles du Saint Empire. Conflit en apparence limité au Saint Empire, l’opposition entre Guelfes et Gibelins va se transporter dans diverses parties d’Europe, principalement dans les villes de la péninsule italienne. Dans cette bipolarisation, parfois surestimée, les allégeances dynastiques sont parfois secondaires, les adhésions fluctuantes, et il faut attendre le règne de Frédéric II pour que papauté et empire deviennent des symboles forts de ralliement et que se construise une véritable division antithétique. Ce clivage trouve des manifestations dans le domaine civique et religieux et cristallise les tensions entre les villes italiennes, au sein de leurs élites et parfois entre la ville et son contado. L’écho du conflit se manifeste à des époques ultérieures, en revêtant de nouveaux caractères et en stigmatisant des oppositions idéologiques nouvelles.

[13] La Toscane, dirigée d’abord par des margraves et des marquis aux 9ème et 10ème siècles, devint un ensemble de cité-États à statut républicain-oligarchique. Au 15ème siècle, avec Cosme de Médicis, elle est progressivement réunifiée dans une seule entité politique et passe entre les mains de la famille des Médicis, l’une des plus puissantes durant la Renaissance. Cette famille a gouverné la Toscane du 15ème au 18ème siècle.