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Raoul d’Escures ou Ralph d’Escuresn

mercredi 22 décembre 2021, par ljallamion

Raoul d’Escures ou Ralph d’Escuresn (vers 1068-1122)

Abbé du diocèse de Séez-Évêque de Rochester-Archevêque de Canterbury

Fils de Seffrid d’Escures et de sa première épouse Rascendis. C’est le demi-frère de Seffrid 1er évêque de Chichester [1]. Aussi connu sous le nom de Ralph de Turbine, le nom d’Escures provient d’une possession de son père à Sées* en Normandie.

Il fait ses études à l’Abbaye Notre-Dame du Bec [2]. En 1079, il entre au monastère de Saint-Martin à Sées [3], et devient abbé en 1091. C’est un ami d’Anselme de Canterbury et de Gundulf de Rochester, évêque de Rochester [4]. Il reprend l’évêché de Rochester, à la suite de la mort de ce dernier.

Peu de temps après Ralph effectue une visite en Angleterre, peut-être pour visiter l’abbaye de Shrewsbury [5], qui dépendait de Séez [6]. Il est sans doute impliqué dans la médiation avec Robert II de Bellême et sa reddition à Shrewsbury [7] en 1102. Certains chroniqueurs précisent que c’est Ralph qui livre les clefs du château au roi Henri 1er d’Angleterre.

En 1103, il doit se rendre en Angleterre à la demande de Robert de Bellême pour faire hommage. Mais Ralph refuse de rendre hommage car le pape Urbain II interdit au clergé de rendre hommage aux laïcs. Robert exige également de lourds impôts. Ralph s’enfuit alors avec Serlon d’Orgères , évêque de Séez à qui Robert avait soumis des exigences similaires. Il reste en Angleterre et rejoint ses amis Anselme de Cantorbéry et Gundulf de Rochester.

Il participe à la translation des restes de Cuthbert de Lindisfarne à Durham [8], où il est l’un des examinateurs du corps et déclare l’intégrité des reliques du saint. En 1106, il rend visite à Anselme à l’abbaye du Bec. Après l’élection d’Anselme au siège de Canterbury, Ralph se rapproche encore de ce dernier et entre dans la maison de l’archevêque.

En juin 1108, Ralph succède à Gundulf comme évêque de Rochester, après avoir été nommé par Gundulf avant sa mort. Ralph est consacré le 9 août 1108. Il est auprès de saint Anselme sur son lit de mort en avril 1109, et par la suite, Ralph agi au titre d’administrateur du siège de Canterbury jusqu’au 26 avril 1114.

Ralph est élu archevêque de Canterbury [9] par une assemblée élargie comprenant des seigneurs et des évêques réunis sous l’égide du roi Henri 1er d’Angleterre malgré la volonté du roi qui préférait Faritius .

Ralph reçoit son pallium [10] du pape Pascal II. Comme archevêque, Ralph tient à réaffirmer les droits de l’évêché de Canterbury et les libertés de l’Église d’Angleterre. Il réaffirme aussi son autorité sur le Pays de Galles [11] et l’Écosse [12]. Ralph trouve un temps querelle avec le pape Pascal II sur la question de la primauté entre York [13] et Canterbury.

Ralph d’Escures, refuse de consacrer Thurstan comme archevêque d’York [14] tant que ce dernier refuse de prêté serment et de se soumettre à Canterbury. Cet épisode s’inscrit dans un conflit qui oppose Canterbury et York depuis 1070. Thurstan refusant de se soumettre, Ralph fait alors appel au pape mais ce dernier apporte son soutien à Thurstan.

Lors du concile de Salisbury en 1116, le roi ordonne à Thurstan de se soumettre à Canterbury, mais Thurstan préfère démissionner publiquement. Ces événements entraînent un conflit avec la papauté.

Ralph se rend alors à Rome en 1117, mais il tombe malade. Finalement, il récupère suffisamment pour continuer son voyage jusqu’à Rome, mais il n’obtient pas d’audience avec le pape. En effet, ce dernier a dû fuir la ville en raison d’une invasion menée par l’armée impériale du Saint Empire romain germanique.

Malgré les instructions des successeurs de Pascal, Gélase II et Calixte II, l’archevêque refuse toujours de consacrer Thurstan. Thurstan est finalement consacrée à Reims [15] par le pape Calixte II en mai 1119, bien que la question de la primauté soit restée en suspens.

Ralph subit un accident vasculaire cérébral le 11 juillet 1119 qui le laisse partiellement paralysé et affecte ses capacités à parler jusqu’à sa mort le 20 octobre 1122. Une traduction en anglais d’un sermon prononcé par Ralph est parvenu jusqu’à nous notamment conservée dans un manuscrit de la British Library.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ralph d’Escures »

Notes

[1] L’évêque de Chichester est le prélat de l’Église d’Angleterre qui se trouve à la tête du diocèse de Chichester. Son siège est la cathédrale de Chichester.

[2] L’abbaye Notre-Dame du Bec est une abbaye catholique bénédictine faisant aujourd’hui partie de la congrégation de Sainte-Marie de Mont-Olivet et située au Bec-Hellouin, près de Brionne, dans le département de l’Eure. Elle a été fondée en 1034 par Herluin, chevalier du comte Gilbert de Brionne. Avec l’arrivée de l’Italien Lanfranc de Pavie, prieur et maître de l’école monastique, puis d’Anselme de Cantorbéry, le Bec devient l’un des principaux foyers de la vie intellectuelle du 11ème siècle : le futur pape Alexandre II y étudie vers 1050 ainsi que nombre de futurs légats et évêques.

[3] L’abbaye Saint-Martin de Sées est une abbaye bénédictine située à Sées (anciennement Séez). L’abbaye semble fondée en 1055/1056 mais sa charte de fondation date de 1060. La charte de fondation d’Yves III, évêque de Sées, sa nièce Mabile de Bellême accompagnée de son mari Roger II de Montgommery, semble s’appuyer sur la restauration d’un édifice plus ancien, qui laisse entendre la présence d’une abbaye pré-normande. Il est pensé que l’abbaye de Sées fait partie des 15 abbayes fondées par Saint-Évroult.

[4] L’évêque de Rochester est à la tête du diocèse anglican de Rochester, dans la province de Cantorbéry. Le diocèse couvre l’ouest du comté de Kent. Le siège épiscopal est dans la ville de Rochester, à la cathédrale fondée en 604. À la fin du 17ème siècle et pendant le 18ème siècle, il était courant que l’évêque de Rochester soit également nommé doyen de l’abbaye de Westminster.

[5] L’abbaye de Saint-Pierre et Saint-Paul, communément connue comme l’abbaye de Shrewsbury, est un monastère bénédictin fondé en 1083 par le comte de Shrewsbury, Roger II de Montgommery, à Shrewsbury, le chef-lieu du Shropshire en Angleterre. L’abbaye est située à l’est du centre ville, près du pont anglais, et est entourée par une zone triangulaire à laquelle on se réfère comme l’abbaye de Foregate. Une grande partie du monastère a été détruite durant la dissolution des monastères, mais certains bâtiments, dont l’église, sont restés intacts.

[6] Le Diocèse de Séez correspond depuis 1789 au département de l’Orne. Avant cette date, il comprenait aussi tout le sud du Calvados, y compris Falaise, la ville natale de Guillaume-le-Conquérant. l’évêché est situé à Sées.

[7] Shrewsbury est une ville britannique, située dans le Shropshire en Angleterre, aux abords du Pays de Galles (son nom gallois est Amwythig). Elle portait le nom anglo-normand de Salopesberie. Shrewsbury est située dans un méandre de la Severn, son centre-ville historique entourant une colline au sommet de laquelle trône le château de Shrewsbury. Shrewsbury fut fondée, vers le 5ème siècle, par les réfugiés romains, à proximité de la cité de Viroconium (Wroxeter). Vers la fin du 8ème siècle, les Saxons ont donné à la ville le nom de Scrobbesbyrig duquel provient l’actuel nom Shrewsbury.

[8] Durham est une ville du nord-est de l’Angleterre. C’est la capitale du comté de Durham et le chef-lieu du Diocèse de Durham. La ville est connue pour sa cathédrale, son château, ainsi que son université qui est la cinquième du pays. Elle a le statut de Cité.

[9] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.

[10] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[11] Le pays de Galles est une nation constitutive du Royaume-Uni située dans l’Ouest de l’île de Grande-Bretagne. Il partage une frontière avec l’Angleterre à l’est et est bordé par la mer d’Irlande au nord et à l’ouest et le canal de Bristol au sud.

[12] L’Écosse est une nation constitutive du Royaume-Uni. Couvrant le tiers nord de l’île de Grande-Bretagne, l’Écosse continentale partage une frontière de 154 kilomètres avec l’Angleterre au sud, et est entourée par l’océan Atlantique au nord et à l’ouest, par la mer du Nord au nord-est, et par la mer d’Irlande au sud-ouest. Elle contient également plus de 790 îles, principalement dans les archipels des Hébrides et des Iles nordiques. La majeure partie de la population (dont la capitale Édimbourg) vit dans la ceinture centrale, qui correspond à la plaine située dans les Basses terres, entre les Hautes terres et les Hautes terres du Sud.

[13] York est une ville du nord de l’Angleterre. Située à la confluence de deux rivières, l’Ouse et la Foss, elle donne son nom au comté du Yorkshire. Fondée par les Romains sous le nom d’Eboracum, elle est l’une des villes majeures du royaume anglo-saxon de Northumbrie, puis la capitale du royaume viking de Jórvík. Elle est également le siège d’un archevêché de l’Église d’Angleterre. Après l’arrivée des Anglo-Saxons, York devint l’une des principales villes du royaume de Northumbrie sous le nom vieil anglais Eoforwic. Le roi Edwin y fut baptisé en 627. Elle devint le siège d’un évêché, puis d’un archevêché en 735. Tombée aux mains de la Grande Armée en 866, elle fut la capitale d’un royaume viking de 876 à 954 sous le nom de Jórvík, date de sa conquête définitive par le royaume d’Angleterre. Le 20 septembre 1066, Harald Hardrada s’empara de la ville, mais fut tué cinq jours plus tard par le roi Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, vainqueur qui devait périr à son tour à la bataille de Hastings peu de temps après. En 1190, Richard de Malbis et d’autres nobles d’York qui envisageaient de se joindre à Richard dans la troisième croisade profitèrent d’un incendie qui avait éclaté en ville pour faire courir une rumeur contre les Juifs. Les maisons de Benoît et Joce furent attaquées et ce dernier obtint la permission du gardien du château d’York d’y évacuer sa famille et l’ensemble des Juifs, probablement dans la tour de Clifford. Assaillis par la foule, les Juifs prirent peur et ne laissèrent pas rentrer le gardien qui avait quitté la tour. Il en appela au shérif, qui fit venir la milice du Comté. La tour de Clifford fut assiégée plusieurs jours. Un moine fit la cérémonie de sacrement chaque matin autour des murs comme pour sacraliser la lutte. Il fut écrasé d’une pierre jetée par les Juifs assiégés ; la colère de la foule devint alors une folie forcenée. Quand les Juifs de la tour de Clifford virent qu’ils n’avaient aucune alternative autre que de se soumettre au baptême ou périr aux mains de la foule, Yom-Tob ben Isaac de Joigny, tossafiste français et nouveau chef de la communauté, les exhorta à se tuer eux-mêmes plutôt que de succomber à la cruauté de leurs ennemis. Ceux qui étaient en désaccord furent autorisés à se retirer. Les autres se donnèrent la mort, après avoir mis le feu à leurs vêtements et marchandises pour éviter que ceux-ci ne tombent dans les mains de la foule.

[14] L’archevêque d’York est le troisième personnage de l’Église d’Angleterre, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque) et l’archevêque de Cantorbéry (le primus inter pares de tous les primats anglicans).

[15] Le diocèse de Reims a été érigé au 3ème siècle et a été élevé en archevêché dès le 4ème siècle. Une des prérogatives des archevêques de Reims fut de sacrer les rois de France, avec l’huile de la Sainte Ampoule. Dans la cathédrale de Reims, de Henri 1er à Charles X, trente rois de France furent sacrés en ces lieux.