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Menkaouhor

mercredi 10 novembre 2021, par ljallamion

Menkaouhor

Souverain de la Vème dynastie égyptienne de 2389 à 2381 av. jc

Il aurait succédé à Niouserrê et précéde Djedkarê Isési. Peu de sources mentionnent Menkaouhor parmi les découvertes faites sur les principaux sites de la Vème dynastie.

Le papyrus de Turin [1] lui accorde 8 années de règne, durée de règne équivalente à celle que lui donne Manéthon qui le nomme Menchérès.

Une expédition au Ouadi Maghara [2] dans le Sinaï [3] est attestée par une grande inscription dédicatoire que le chef d’expédition fit inscrire au nom de son souverain, à l’instar des expéditions précédentes ou de celles qui auront lieu par la suite.

Lors des fouilles récentes du temple funéraire de Néferefrê à Abousir [4], les égyptologues tchèques ont mis au jour des empreintes de sceaux portant le cartouche du roi, preuve qu’il a assuré les cultes funéraires de ses ancêtres. Les archives découvertes sur le site qui datent pour la plupart du règne de Djedkarê Isési successeur de Menkaouhor, mentionnent l’existence du temple solaire du roi qui est nommé Akhet Rê, c’est-à-dire l’Horizon de Rê. Il est le dernier souverain de la dynastie à édifier un tel sanctuaire dont on n’a pas encore retrouvé l’emplacement.

On ne connaît pas de représentations du roi contemporaines de son règne en dehors d’une statuette découverte dans le grand temple de Ptah de Memphis [5] parmi un ensemble de sculptures royales provenant sans doute d’une partie du sanctuaire dédiée aux souverains du pays. Cette statuette le représente assis sur un trône tenant les sceptres de la royauté, coiffé de la couronne blanche la hedjet [6], et vêtu du manteau jubilaire caractéristique des cérémonies liées au renouvellement du couronnement.

Menkaouhor ne choisira pas Abousir pour édifier son complexe funéraire marquant une première fois une certaine rupture avec ses prédécesseurs immédiats que Djedkarê Isési et Ounas imiteront et confirmeront en choisissant Saqqarah [7] comme nécropole royale.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Miroslav Verner, Abusir - Realm of Osiris, American University in Cairo Press, 2002.

Notes

[1] Les papyrus de Turin constituent une collection de papyrus égyptiens conservés au musée égyptologique de Turin. Bernardino Drovetti en a rapportés d’Égypte une part importante. Ils ont servi aux études de Jean-François Champollion.

[2] Le Ouadi Maghara est un site du Sinaï connu depuis l’Antiquité pour ses débouchés vers les mines de cuivre et de turquoise. Très tôt dans l’histoire de l’Égypte antique, des expéditions ont été organisées afin d’en exploiter les richesses pour répondre aux besoins d’une industrie naissante du cuivre et à l’attrait particulier que les Égyptiens avaient pour la turquoise, cette pierre bleu pâle, associée à la déesse Hathor.

[3] Le Sinaï est une péninsule égyptienne d’environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la mer Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Elle est géographiquement située en Asie du Sud-Ouest. Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l’ouest et la frontière entre l’Égypte et Israël et la bande de Gaza au nord-est.

[4] Abousir est un site archéologique situé à 25 kilomètres au Sud-Ouest du Caire, connu par les pyramides de plusieurs pharaons de la 5ème dynastie. Des quatorze monuments principaux fouillés et partiellement restaurés, dont au moins sept pyramides, seules cinq sont encore visitables, celles des pharaons Sahourê, Niouserrê, Néférirkarê et Néferefrê, ainsi que la pyramide de la reine Khentkaous II.

[5] Le temple de Ptah situé à Memphis est le principal temple égyptien voué au culte de Ptah. Il portait le nom d’Hout-ka-Ptah, ce qui signifie en égyptien antique, le Château du Ka de Ptah. Ce temple occupait la majeure partie de l’enceinte principale de la cité.

[6] La couronne Hedjet est une couronne blanche originaire de la Haute Égypte au temps de l’Égypte antique. Cette couronne, adoptée par les rois de Haute Égypte, se présente sous la forme d’un bonnet se rétrécissant vers le haut et se terminant par un renflement. Pour symboliser l’union de la Haute Égypte et de la Basse Égypte, le pharaon ceint les deux couronnes à la fois, la couronne rouge du nord, la couronne Decheret, encercle la couronne blanche du sud, la couronne Hedjet, qui semble surgir de la première. Cet emblème porté par le roi est appelé Pschent.

[7] Saqqarah est une vaste nécropole de la région de Memphis. Elle connaît une occupation ininterrompue tout au long de l’histoire de l’Égypte antique : de ce fait, tombes royales et sépultures plus modestes se côtoient et présentent de nombreux témoignages sur la vie quotidienne de l’Égypte ancienne.