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L’histoire pour le plaisir

Cynegius Maternus

dimanche 20 juin 2021, par ljallamion

Cynegius Maternus (mort en 388)

Haut fonctionnaire romain

D’origine espagnole faisant partie du cercle des partisans de l’empereur Théodose 1er, auquel il doit sa carrière. Il est notamment préfet du prétoire [1] d’Orient de 384 à sa mort le 14 mars 388, année où il fut également consul avec pour collègue l’empereur lui-même.

Il est surtout connu pour son christianisme fanatique, son antisémitisme, et son zèle à combattre le paganisme. Il fait notamment détruire des temples païens en Syrie [2] et en Égypte [3] en 386. Il aurait été l’un des principaux instigateurs de la destruction du Sérapéum d’Alexandrie [4]

C’est peut-être à ce personnage qu’est destiné le missorium de Théodose [5] retrouvé en Espagne. C’est lui qui serait représenté en train de recevoir le codicille [6] des mains de l’empereur.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, t. 1, New York et Oxford, Oxford University Press, 1991, 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208)

Notes

[1] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.

[2] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.

[3] La Province romaine d’Égypte s’établit en 30 av. jc. Pour autant, le pays conserve un statut particulier durant tout l’Empire romain en étant un des principaux greniers à blé, ainsi que la source de matériaux utilisés à Rome, tels que le granite, extrait de la carrière de Mons Claudianus, et le porphyre, extrait de Mons Porphyrites, qui transitaient via Coptos. D’autre part, si la religion égyptienne continue de rayonner dans l’ensemble du bassin méditerranéen, le monothéisme gagne le pays, principalement dans la ville d’Alexandrie. Bénéfice non négligeable, la Pax Romana règne durant plusieurs dizaines d’années.

[4] Le Sérapéum d’Alexandrie était dans l’Antiquité un sanctuaire dédié à Sérapis situé à Alexandrie, en Égypte

[5] Le missorium de Théodose 1er est un grand plat d’argent d’apparat conservé à la Real Academia de la Historia, à Madrid. Probablement réalisé à Constantinople pour célébrer les decennalia (le dixième anniversaire du règne) de l’empereur Théodose 1er, il le représente en train de remettre un codicille à un haut fonctionnaire, flanqué de ses deux coempereurs, Valentinien II et Arcadius. Il est caractéristique du style classicisant théodosien et considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie romaine tardive.

[6] Un codicille est un document qui amende plutôt qu’il ne remplace un testament précédemment écrit. Les amendements faits par codicille ne peuvent qu’ajouter ou révoquer des dispositions testamentaires de portée limitée. Chaque codicille doit satisfaire à des obligations légales identiques à celle du testament original. Selon l’ampleur des modifications qu’apporte le document, le codicille pourra être interprété comme un nouveau testament. Toutefois, il est présumé être un codicille. Un testateur prudent éviterait ce problème en qualifiant clairement le second document de codicille. La seule autre solution pour réformer un testament est de l’annuler pour en créer un nouveau.