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L’histoire pour le plaisir

Antoine Farnèse (1679-1731)

mercredi 9 juin 2021, par ljallamion

Antoine Farnèse (1679-1731)

Huitième duc de Parme et Plaisance du 27 février 1727 à sa mort

Après lui, par la descendance de Élisabeth Farnèse , l’héritage des Farnèse [1] passa à la Maison de Bourbon-Siciles [2].

Fils de Ranuce II Farnèse et de Maria d’Este. Troisième fils du duc, Antoine n’avait jamais pensé porter la couronne mais Édouard était mort avant son père ne laissant qu’une fille et François, son frère alors duc, n’eut pas d’enfant.

Sa vie publique débute à 18 ans avec un voyage dans les principales villes européennes. Plus qu’une formation, ce "Grand Tour" a pour but de créer des rapports entre les Farnèse et les souverains européens.

Le voyage débute le 14 décembre 1697. Pour l’occasion, Antoine utilise le titre de marquis de Sala Baganza [3]. Son accompagnateur est le comte Alessandro Roncovieri.

La première étape du voyage est Milan [4], où ils visitent la bibliothèque Ambrosiana [5] et sont reçus par Carlo Borromeo ou Charles Borromée  ; ils poursuivent par Turin et par la France où Antoine s’arrête assez longtemps. L’étape suivante est l’Angleterre où il rend hommage au roi Guillaume III, puis les Pays-Bas espagnols [6], la Hollande [7] et l’Allemagne. En novembre 1699, ils sont reçus à Vienne en Autriche par l’empereur Leopold 1er en personne. De retour d’Autriche, ils s’arrêtent à Venise [8] lors du carnaval de l’année 1700, puis ils poursuivent par Rome et par Naples [9]. Finalement, le 24 juillet 1700, ils rentrent à Parme, après avoir dépensé 1 584 000 lires de Parme.

Certains documents rapportent que, par ses voyages, le duc François, son frère, chercha à retarder son mariage et à le tenir éloigné des affaires de l’État, favorisant son penchant pour la vie mondaine et oisive. Ce fut certainement une période insouciante au cours de laquelle il pu se consacrer à ses occupations préférées : le théâtre, le jeu de cartes et la chasse pour laquelle il embellit la réserve de Sala Baganza d’un riche pavillon. Le retard avec lequel il se maria contribua à l’extinction de la branche masculine de la famille.

Quand François meurt le 26 février 1727, Antoine se trouve placé à l’âge de 48 ans au centre de la scène politique. Au moment de la mort de son frère, il est à Reggio Emilia [10] où se déroule le carnaval, certainement plus festif que celui de Parme, car François pratiquait une politique d’austérité.

Antoine se précipite à Plaisance [11] pour recevoir l’allégeance de ses sujets mais afin de ne pas créer d’incidents diplomatiques, il ne présente la sienne ni au pape, ni à l’empereur.

Désormais la nécessité du mariage devient pressante, ainsi Antoine décide d’épouser une représentante de la Maison d’Este, Henriette d’Este , fille de Renaud III de Modène . En raison des liens familiaux qui existent entre les deux familles, une dispense papale est nécessaire et accordée.

Le mariage est célébré de manière fastueuse le 5 février 1728. La nouvelle duchesse fait son entrée dans Parme le 6 juillet.

Les actions que le duc a le temps de mettre en place sont l’augmentation des plantations de mûriers afin de favoriser l’industrie de la soie, l’apiculture, ainsi que le renouveau de la foire de Plaisance. En 1729, après 40 ans, il rétablit l’usage du masque au carnaval.

Le 20 janvier 1731, au terme de trois jours de souffrances, le duc meurt, à 51 ans. Les personnes présentes suspectent qu’il a utilisé un « remède chimique » et le doute d’un empoisonnement commandité par l’empereur naît.

Rapidement, le comte Carlo Francesco Stampa, lieutenant impérial, maréchal de camp et délégué du comte Carlo Borromeo, s’approche du duché pour l’occuper au nom de l’Empereur.

En l’absence d’un mâle, c’est la descendance d’Élisabeth, fille de Dorothée Sophie de Neubourg, qui doit en effet lui succéder. La duchesse Dorothée Sophie, jalouse gardienne du pouvoir de son petit-fils Charles (le futur Charles III) , cherche à s’opposer à l’entrée des troupes autrichiennes, mais le 25 janvier, 3 000 fantassins et 500 cavaliers arrivent sous les ordres de Frédéric-Louis de Wurtemberg prince de Wurtemberg [12].

Dorothée Sophie en réfère au pape Clément XII pour qu’il persuade l’Empereur de retirer les troupes et elle n’hésite pas à s’adresser directement à Charles VI , lequel répond qu’il veut appliquer les pactes de la Quadruple-Alliance [13]. C’est seulement le 17 février 1731 que Dorothée Sophie reçoit en audience le comte Stampa. Les troupes devraient partir seulement après la naissance du fils posthume du duc.

En effet, dans son testament, rédigé un jour avant de mourir, Antoine a nommé héritier universel le « ventre enceint » de son épouse et nomme un conseil de régence formé de sa veuve, de l’évêque Camillo Marazzani, du comte Odoardo Anviti, premier secrétaire d’État, du comte Federico dal Verme, majordome du palais et de deux gentilshommes de la cour, le comte Jacopo Antonio Sanvitale [14] et le comte Artaserse Baiardi. Dans les faits, Dorothée Sophie assume la régence et impatiente de voir son petit-fils Charles devenir duc, elle suspecte l’inexistence de la grossesse d’Enrichetta.

Le 19 mai 1731, accompagné du plénipotentiaire du roi d’Espagne, de l’ambassadeur d’Espagne à Gênes et du comte Neri Capi, elle vient à Parme pour soumettre en sa présence Henriette à l’examen de 5 sage-femme qui la déclarent grosse après un examen attentif. Les cours de toute l’Europe sont vigilantes mais le 13 septembre, on annonce que le « ventre enceint ne donnerait pas de fruit ». Cela met fin au règne des Farnèse.

Le comte Stampa émet un édit qui appelle les sujets à jurer fidélité à l’infant Charles. Le 30 décembre, les troupes autrichiennes quittent Parme et le 9 octobre 1732, Charles de Bourbon entre triomphalement dans Parme. Enrichetta se retire à Colorno [15] où elle épouse Léopold de Hesse-Darmstadt. Elle décèdera le 30 janvier 1777.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Antonio Farnese »

Notes

[1] La famille Farnèse est une ancienne famille romaine dont les possessions sont regroupées autour du lac de Bolsena. C’est une famille italienne de seigneurs puis de ducs, originaire du Latium dans les États pontificaux et de Toscane qui donne de nombreux militaires de l’armée pontificale et des armées de Florence, de Venise, de Naples et de Sienne, un vice-roi en Espagne, ainsi que des gouverneurs en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne, des sénateurs, des évêques, des cardinaux, des religieuses et un pape dont descend la lignée la plus renommée qui règne sur les duchés de Parme et Plaisance et de Castro. De nombreuses unions se nouent d’abord avec la petite noblesse italienne, puis avec les plus illustres familles de la péninsule, les Colonna, les Aldobrandini ; et ensuite avec d’autres maisons régnantes italiennes et non italiennes : Habsbourg, Aviz, Médicis, Sforza, Savoie, Este, Wittelsbach, Bourbons, Borromeo, Valois.

[2] La maison de Bourbon-Siciles, et après 1816 la maison de Bourbon-Deux Siciles, est une branche italienne de la maison de Bourbon ayant régné sur les royaumes de Naples, de Sicile puis des Deux-Siciles entre 1734 et 1861. Issue de la dynastie capétienne en ligne masculine et légitime, la maison de Bourbon-Siciles a donné plusieurs souverains et souveraines aux pays de l’Europe catholique et au Brésil.

[3] Sala Baganza est une commune italienne de la province de Parme dans la région Émilie-Romagne en Italie.

[4] Milan est une ville d’Italie située au nord de la péninsule, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô.

[5] La Bibliothèque Ambrosienne est une bibliothèque historique de Milan, fondée le 8 décembre 1609 avec l’ouverture de la salle de lecture publique, dénommée « Sala Fredericiana », dans le bâtiment où se trouve également la Pinacothèque Ambrosienne. Portant toutes deux le nom d’Ambroise de Milan, le saint patron de Milan, elles ont été fondées par le cardinal Federico Borromeo

[6] Les Pays-Bas espagnols étaient les États du Saint Empire romain rattachés par union personnelle à la couronne espagnole sous le règne des Habsbourgs, entre 1556 et 1714. Cette région comprenait les actuels Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, ainsi que des territoires situés en France et en Allemagne. La capitale était Bruxelles.

[7] La Hollande est une région et une ancienne province des Pays-Bas. En 1840, elle a été divisée en deux entités distinctes : la Hollande-Septentrionale et la Hollande-Méridionale. Du fait de l’importance historique de celle-ci, le terme Hollande est aussi utilisé, par synecdoque, pour désigner l’ensemble des Pays-Bas, bien que cette appellation ne soit pas officielle. En 1806, la République batave est transformée en un royaume de Hollande confié à Louis Bonaparte ; c’est la seule occasion où le terme « Hollande » est utilisé officiellement pour désigner l’ensemble des Pays-Bas.

[8] Venise est une ville portuaire du nord-est de l’Italie, sur les rives de la mer Adriatique. Elle s’étend sur un ensemble de 121 petites îles séparées par un réseau de canaux et reliées par 435 ponts. Située au large de la lagune vénète, entre les estuaires du Pô et du Piave, Venise est renommée pour cette particularité, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel

[9] Naples est une ville d’Italie, chef-lieu de la région de Campanie. L’histoire de Naples s’étend sur plus de 28 siècles. Sous le nom de Parthénope, elle fut fondée durant l’Antiquité par la cité voisine de Cumes. Elle s’étend ensuite rapidement jusqu’à devenir un des principaux centres commerciaux, culturels, philosophiques et politiques de la Grande-Grèce puis de l’Empire romain. Après avoir été brièvement dépendante de l’Empire byzantin, elle devient autonome au sein du duché de Naples. Dès le 13ème siècle et pour ensuite plus de 600 ans, elle devient successivement la capitale du royaume de Naples puis du royaume des Deux-Siciles. Elle reste alors un des principaux centres de développement économiques et technologiques d’Europe jusqu’à son annexion au royaume d’Italie en 1860, date à laquelle elle entame un relatif déclin socio-économique.

[10] Reggio d’Émilie est une ville italienne, chef-lieu de la province de Reggio d’Émilie, en Émilie-Romagne (Italie). Au moment de sa fondation par le général romain Lépide, Rhegium Lepidi appartenait à la Gaule cisalpine, dans le territoire des Boïens. Par la suite, après l’intégration de la Gaule cisalpine à l’Italie romaine, elle fit partie de la région VIII, Aemilia. Lors des invasions barbares, en 409 elle fut détruite par les Goths, quelques siècles plus tard elle fut relevée par Charlemagne. Devenue l’une des républiques lombardes au Moyen Âge, elle finit par tomber sous la domination de la maison d’Este en 1290.

[11] Plaisance est une ville italienne, chef-lieu de la province de Plaisance, située sur la rive droite du Pô, en Emilie Romagne (plaine du Pô). À Plaisance en 456, Ricimer, commandant des forces armées romaines, renversa l’empereur Avitus. Il épargna Avitus et lui permit de devenir évêque de Plaisance. En 1095, elle est le siège du concile de Plaisance, à l’origine de la première croisade. Au Moyen Âge, Plaisance fait partie du Saint Empire romain germanique et adhère à la Ligue lombarde. Cédée à la Papauté à l’issue des guerres d’Italie, elle fut unie à Parme en 1545 au sein du duché de Parme et Plaisance, sous la domination de la famille Farnese, puis passa aux Bourbons en 1732.

[12] L’État allemand du Wurtemberg a été successivement une seigneurie, un comté (1143), un duché (1495), un électorat (1803) et un royaume (1806).

[13] Le traité de Londres, signé le 2 août 1718, est également appelé traité de la Quadruple-Alliance en raison du nombre des parties en présence : le royaume de France, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies et le Saint-Empire romain germanique.

[14] La famille Sanvitale trouve ses origines au début du 12ème siècle (1122), quand Ugo donne le nom à la famille en construisant une tour fortifiée sur la rivière Enza dédiée à Saint Vitale (San Vitale). Le toponyme pourrait avoir pour origine, San Vitale Baganza, territoire qui appartenait à la famille, une autre hypothèse serait que les habitations de cette famille se trouvaient au voisinage de l’église de San Vitale à Parme. Leur position pro-guelfe leur permet d’obtenir des charges très importantes dans plusieurs villes et d’obtenir, en 1378, le territoire de Fontanellato de Gian Galeazzo Visconti, seigneur de Milan qui avait occupé les propriétés appartenant à la famille Terzi. En 1404, les frères Giberto et Gianmartino Sanvitale reçoivent l’investiture sur le comté de Fontanellato de Gian Galeazzo Visconti. La famille Sanvitale crée trois branches, celle de Sala et Colorno, la branche de Fontanellato et enfin celle de Parme.

[15] Colorno est une commune italienne de la province de Parme dans la région Émilie-Romagne en Italie.