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Malcolm II ou Máel Coluim mac Cináeda

lundi 22 février 2021, par ljallamion

Malcolm II ou Máel Coluim mac Cináeda (mort en 1034)

Roi des Scots de 1005 jusqu’à sa mort

Fils de Cináed mac Maíl Coluim dit Kenneth II d’Écosse . Lorsque les Chroniques d’Irlande [1] relèvent sa mort, il est mentionné comme Máel Coluim ard rí Alban [2]. À la même époque, Brian Bóruma, Ard rí Érenn [3] n’était pas le seul roi en Irlande, Máel Coluim ne fut donc que l’un des multiples rois exerçant leur autorité dans les limites géographique de l’Écosse moderne. Les autres souverains contemporains étaient le roi de Strathclyde [4], qui régnait dans la plus grande partie du sud-ouest, plusieurs rois Norvégiens-Gaëls sur la côte ouest et dans les Hébrides [5] et plus près, son plus dangereux rival, le rí ou Mormaer [6] de Moray [7].

Au sud, près du royaume d’Angleterre, les comtes de Bernicie [8] et Northumbrie [9], dont les prédécesseurs comme rois de Northumbrie avaient régné sur la partie sud de l’Écosse, contrôlaient encore une large part du sud-est.

Le premier événement documenté du règne de Máel Coluim est une invasion de la Bernicie en 1006, qui impliquait le siège de Durham [10]. Máel Coluim subit une lourde défaite devant les Northumbriens conduits par Uchtred le Hardi, plus tard comte de Northumbrie, qui est relevée par les Annales d’Ulster [11].

Une seconde expédition en Bernicie, probablement en 1018, est couronnée de plus de succès. La bataille de Carham [12], prés de la Tweed [13], est une victoire des Scots [14] conduits par Máel Coluim et des Hommes de Strathclyde sous la direction de leur roi Owen le Chauve .

Il a été suggéré que la querelle entre Knut et Máel Coluim trouvait son origine dans la cérémonie du couronnement de l’empereur romain germanique Conrad II, où Knut et Rodolphe III, roi de Bourgogne [15] avaient les places d’honneur. Si Máel Coluim était présent lui aussi à cette cérémonie, et les mentions répétées de sa piété dans les annales rendent tout à fait plausible qu’il ait fait un pèlerinage à Rome, comme après lui Mac Bethad mac Findláich dit Macbeth , sa simple présence constituait un camouflet public envers les prétentions de suprématie de Knut à son égard.

Knut obtient du roi des Scots moins que ses prédécesseurs les rois anglais, une promesse de paix et d’amitié au lieu d’une promesse d’aide sur terre et sur mer comme Edgar et d’autres l’avaient déjà obtenue. Les sources indiquent que Máel Coluim était accompagné par 2 autres rois, certainement Mac Bethad, et peut-être Echmarcach mac Ragnaill dit Margad Ragnaldson, roi de l’Île de Man [16] des Hébrides [17] et d’une partie du Galloway [18].

La Orkneyinga saga [19] précise que le roi Máel Coluim accorda au Jarl [20] Sigurd II Digri dit Sigurd Hlodvirsson des Orcades [21] une de ses filles en mariage. Thorfinn Sigurdsson devait être âgé d’environ 5 ans quand Sigurd est tué le 23 avril 1014 lors de la bataille de Clontarf [22]. La Saga des Orcadiens précise que Thorfinn est élevé à la cour de Máel Coluim et qu’il investit à l’âge de 5 ans comme le futur Jarl Thorfinn II des Orcades et du Caithness [23].

Thorfinn, selon l’Heimskringla, était un allié du roi des Scots et apportait son appui à Máel Coluim dans sa résistance à la tyrannie du roi norvégien Olaf Haraldsson dit Olaf II de Norvège.

Même si Máel Coluim exerce son contrôle sur le Moray, comme cela est généralement accepté, les Annales relèvent un certain nombre d’événements relatifs à une farouche lutte pour le pouvoir dans le nord. En 1020, le père de Mac Bethad Findláech mac Ruaidrí est tué par les fils de son frère Máel Brigte. Il semble que Máel Coluim mac Máil Brigti avait pris le contrôle du Moray lorsque sa mort est rapportée en 1029.

Son petit-fils Thorfinn Sigurdsson ayant peu de chance d’être accepté comme roi des Scots il choisit le fils de son autre fille Bethóc , qui avait épousé Crínán , abbé laïc de Dunkeld [24], et peut-être Mormaer d’Atholl [25]. Máel Coluim choisit donc comme héritier le premier tánaise ríg connu avec certitude en Écosse, son petit-fils Donnchad mac Crínáin dit Duncan 1er .

Máel Coluim meurt en 1034.

Peu de choses sont connues de l’activité de Máel Coluim en dehors de ses expéditions guerrières et des meurtres qu’il a commandités. Il est également probable qu’il soit à l’origine de la fondation de l’évêché de Mortlach [26].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de G. W. S. Barrow, The Kingdom of the Scots. Edinburgh University Press, Edinburgh, 2003. (ISBN 0-7486-1803-1).

Notes

[1] Les Chroniques d’Irlande est le nom moderne donné à une présumée collection d’annales ecclésiastiques, ayant enregistré les événements en Irlande entre les années 432 et 911. Plusieurs annales anciennes, existant encore maintenant, rapportent les événements dans le même ordre et avec des mots identiques jusqu’en 911, date à partir de laquelle elles poursuivent des narrations différentes.

[2] Haut roi d’Écosse

[3] Haut roi d’Irlande

[4] Le Strathclyde est l’un des royaumes celtes brittoniques qui résista aux Anglo-Saxons, aux Pictes, aux Scots et aux Vikings durant le haut Moyen Âge avant d’être réuni au royaume des Pictes et des Scots vers le milieu du 11ème siècle.

[5] Les Hébrides sont un archipel du Royaume-Uni. Situé au sud de la mer d’Écosse, cet archipel comprend les Hébrides intérieures et les Hébrides extérieures, séparées par la mer des Hébrides et le Little Minch. Ces îles ont une longue histoire de peuplement remontant au Mésolithique et leurs cultures ont été successivement influencées par les peuples de langues celtiques, nordiques et anglophones.

[6] e titre de Mormaer désigne un souverain régional ou provincial dans le royaume des Scots médiéval. En théorie, bien que cela n’ait pas toujours été vrai dans la réalité, un Mormaer venait juste après le roi d’Écosse en termes de statut, et était supérieur au toisech. Un Mortuath ou Mormaerdom (« territoire du mormaer ») n’était pas simplement une seigneurie régionale, mais possédait également un rang officiel de comté.

[7] Le mormaer de Moray était à la tête du mormaerdom celtique de Moray. Le territoire des mormaers de Moray s’étendait le long de la rive sud du Moray Firth, à partir de la rivière Spey au travers du nord de l’Écosse jusqu’à la côte occidentale du pays. Le Moray était séparé du comté de Ross par la rivière de Beauly.

[8] La Bernicie est un royaume anglo-saxon situé dans le nord de l’Angleterre et le sud de l’Écosse actuelles. Fondé au 6ème siècle, il est uni au royaume voisin de Deira au début du 7ème siècle pour former le royaume de Northumbrie. Son territoire se serait étendu depuis la Tyne vers le nord, atteignant finalement le Firth of Forth. Sa frontière occidentale s’est graduellement étendue, mordant sur les royaumes de langue brittonique de Rheged, Gododdin et Dumbarton. La résidence royale principale est le château de Bamburgh, près de l’île de Lindisfarne.

[9] Le titre de comte de Northumbrie fut un titre de la période anglo-danoise, puis de la fin de la période anglo-saxonne, et enfin du début de la période anglo-normande de l’Angleterre. Le comté de Northumbrie succéda au comté de Bambourg, lui-même étant le successeur d’une Bernicie indépendante. Sous le Royaume viking d’York, il y eut des comtes de Deira. Finalement, toute la Northumbrie fut réunie sous la dynastie bernicéenne. Cette dynastie se maintint en Bernicie jusqu’en 1041, mais à partir de 1016, il y eut d’autres comtes à York qui furent appointés par le roi Knut le Grand pour toute la Northumbrie. Celle-ci fut dissoute au début de la période normande, en comtés d’York et Northumberland, avec une grande partie des terres allant aux princes-évêques de Durham.

[10] Durham est une ville du nord-est de l’Angleterre. C’est la capitale du comté de Durham et le chef-lieu du Diocèse de Durham. La ville est connue pour sa cathédrale, son château, ainsi que son université qui est la cinquième du pays. Elle a le statut de Cité.

[11] Les Annales d’Ulster sont des chroniques de l’histoire médiévale irlandaise. Les entrées couvrent la période allant de 431 à 1540. Celles allant jusqu’à l’année 1489 furent compilées à la fin du 15ème siècle par le scribe Ruaidhri Ó Luinín, sous le patronage de Cathal Óg Mac Maghnusa, sur l’île de Belle Isle sur le lac Lough Erne, dans la province d’Ulster. Les entrées plus tardives furent rajoutées par d’autres auteurs.

[12] La bataille de Carham est une bataille entre le Royaume d’Écosse et le Royaume de Northumbrie s’étant déroulée à Carham située sur les bords de la Tweed en 1018. a bataille fut remporté par les Écossais menés par Malcolm II et son allié Owen le Chauve roi de Strahclyde sur Uhtred de Northumbrie ou son frère et successeur Eadwulf . ette victoire des Écossais semble avoir renforcé la mainmise de l’Écosse sur le Lothian. En 1031, Knut II, roi d’Angleterre, du Danemark et de Norvège se rendit en Écosse et reconnut contre hommage la possession du Lothian à Malcolm. Après la bataille de Carham, une bonne partie de l’Écosse d’aujourd’hui était sous le contrôle du Roi des Scots, bien que les Scandinaves avaient toujours de l’emprise sur le Ross, le Caithness, le Sutherland et les Hébrides extérieures

[13] La Tweed est le troisième fleuve d’Écosse avec ses 156 km de longueur, après la Tay et la Clyde. Elle prend sa source dans les collines de Tweedsmuir à Tweed’s well puis traverse toute la région des Scottish Borders. Elle draine l’ensemble de la région des Borders. La partie la plus méridionale de son cours marque la frontière avec l’Angleterre sur 27 km, près de Berwick-upon-Tweed.

[14] Les Scots sont un peuple celte originaire de l’est de l’Irlande qui commença à s’établir dans l’île de Bretagne entre les rivières Clyde et Solway aux 3ème et 4ème siècles de l’ère chrétienne. L’Écosse actuelle leur doit son nom (Scotland). Les premiers Scots affrontèrent les Britto-romains lors de raids qui se transformèrent en établissements durables, profitant sans doute d’un dépeuplement précoce des régions où ils effectuaient leur piraterie. Peu avant 500, ces Scots s’établirent sur les côtes du Devon et du pays de Galles, mais ils n’y établirent pas d’ensembles politiques durables. On leur doit toutefois l’introduction de l’écriture oghamique sur l’île. Plus au nord, les Scots devinrent dans un premier temps les voisins immédiats et les rivaux occidentaux des Pictes, les anciens habitants de la Calédonie. Cette région, qui n’avait jamais été conquise par Rome, passa progressivement sous leur contrôle du 6ème au 9ème siècle. Dès le 6ème siècle, les Scots durent cependant résister aux Anglo-Saxons, établis durablement au sud du Forth avant 500, contrairement aux Bretons, les Scots nouèrent de nombreux contacts avec ces nouveaux venus, surtout à l’est avec le royaume septentrional de Northumbrie. Au 7ème siècle, les Scots chrétiens jouèrent en particulier un rôle important dans l’évangélisation des Anglo-Saxons, rôle qui fut ensuite éclipsé par Rome.

[15] Le Royaume de Haute-Bourgogne (ou royaume de Bourgogne transjurane) était un État féodal qui a existé au 10ème siècle (transjuran signifiant à l’est des Monts du Jura). Issue de la partition de la Bourgogne impériale lors du traité de Prüm, (elle même issue de la division du royaume de Bourgogne (Burgondie) à la suite du traité de Verdun de 843), son territoire s’étendait dans les actuelles Suisse et Franche-Comté.

[16] L’île de Man, Ellan Vannin, Mann ou Mannin en mannois, Insula Mona en latin, est un territoire formé d’une île principale et de quelques îlots situés en mer d’Irlande, au centre des îles Britanniques. L’île de Man forme une dépendance de la Couronne britannique, c’est-à-dire que l’île n’appartient ni au Royaume-Uni ni à l’Union européenne mais relève directement de la propriété du souverain britannique, actuellement la reine Élisabeth II, qui agit en qualité de « seigneur de Man ». Ce statut n’en fait pas un État reconnu indépendant, mais l’île dispose d’une large autonomie politique et économique. L’île de Man est une terre celte depuis la protohistoire, puis devient un royaume viking au Moyen Âge, soumis à l’influence anglo-saxonne. Les dominateurs scandinaves y ont fondé un système politique basé sur le principe des « citoyens libres » et s’organisant autour du Tynwald qui serait le plus ancien parlement en fonctionnement continu du monde. L’île de Man fait aujourd’hui partie des six nations celtiques (avec l’Irlande, les Cornouailles, la Bretagne, l’Écosse et le pays de Galles) reconnues par le Congrès celtique et la Ligue celtique.

[17] Les Hébrides, sont un archipel du Royaume-Uni situé dans l’ouest de l’Écosse. Ces îles sont divisées en deux grands groupes séparés entre eux par le bras de mer baptisé The Little Minch et la mer des Hébrides. Le contrôle des Hébrides intérieures et extérieures par les Norvégiens fut à l’origine de guerres incessantes jusqu’au partage de 1156. Les Hébrides extérieures restaient la possession du Royaume de Man et des Îles tandis que les Hébrides intérieures s’en détachèrent sous la conduite de Somerled, un parent celto-normand de Lulach et de la maison royale de Man. Bien que les Hébrides intérieures, connues à partir de 1156 sous le nom de Royaume des Hébrides, fussent encore en droit sous la souveraineté norvégienne, ses chefs étaient écossais de langue et de culture plus que scandinaves. Après sa victoire en 1156, Somerled conquit deux ans plus tard l’île de Man elle-même et devint le dernier roi de Man et des Îles à régner à nouveau sur l’ensemble des îles que comprenait autrefois le royaume. Après sa mort en 1164, les souverains de Man cessèrent de contrôler les Hébrides intérieures. En 1262 eut lieu un raid écossais sur Skye, ce qui amena le roi de Norvège Håkon IV à se rendre en Écosse afin de régler l’affaire. Vers la fin de l’année 1263, Håkon fit voile vers l’Écosse avec une armée d’invasion forte de 200 navires et de 15 000 hommes. La flotte norvégienne essuya des tempêtes près des côtes écossaises, et il fallut transporter quarante navires par voie de terre jusqu’au Loch Lomond. Finalement eut lieu une petite escarmouche à la bataille de Largs, dans laquelle les Norvégiens et leurs alliés de Man commandés par Magnus III de Man n’obtinrent qu’un léger avantage tactique sur les Écossais commandés par Alexander Stewart. Après la bataille, le mauvais temps obligea la flotte norvégienne et mannoise à se retirer vers les Orcades. À son arrivée à Kirkwall, Håkon, malade et fatigué, décida de passer l’hiver dans le palais de l’évêque Heinrkr pour reprendre sa campagne l’été suivant. Ses plans furent cependant déjoués lorsqu’il mourut en décembre. Sa couronne passa à son fils Magnus VI de Norvège, qui jugea que faire la paix avec les Écossais était plus important que de maintenir les possessions norvégiennes sur les îles à l’ouest de l’Écosse et en mer d’Irlande. Le traité de Perth de 1266 laissa les Hébrides et l’île de Man à l’Écosse pour 5 000 marcs et un tribut annuel de 100 marcs. L’Écosse confirmait en même temps la souveraineté norvégienne sur les îles Shetland et les Orcades. Cependant le contrôle de Man par les Écossais ne devint effectif qu’après la défaite des Mannois et de leur dernier roi norvégien, Godfred Magnuson de Man, à la bataille de Ronaldsway en 1275.

[18] Galloway désigne aujourd’hui l’ancien comté de Wigtownshire (délimité par la côte à l’ouest, les collines de Galloway au nord, et le fleuve Cree à l’est) et la Stewartry of Kirkcudbright (qui s’étend du Nith au Cree, et est limité également par les collines de Galloway au Nord) dans le sud-ouest de l’Écosse, mais dont la taille a beaucoup varié au cours de l’Histoire.

[19] La Orkneyinga saga (Saga des Orcadiens, appelée aussi Histoire des comtes des Orcades) est un récit historique sur les Orcades, depuis leur conquête par le roi du Norvège au 9ème siècle jusqu’aux années 1200 environ.

[20] Le jarl est en langue scandinave l’équivalent de comte

[21] Les Orcades, sont un archipel situé au nord de l’Écosse à 16 km de la côte de Caithness. Cet archipel compte 67 îles légèrement vallonnées, dont 16 seulement sont habitées.

[22] La bataille de Clontarf est une victoire des Irlandais de Brian Boru sur les Vikings et leurs alliés irlandais, qui met un point final à la conquête de l’Irlande par les Scandinaves.

[23] Caithness est un ancien comté et une région de lieutenance dans les Highlands du nord de l’Écosse, dont la capitale était la ville de Wick.

[24] La cathédrale de Dunkeld est une cathédrale située sur la rive nord du Tay à Dunkeld, en Écosse. Construite en grès avec une dominante grise, la cathédrale a été commencée en 1260 et achevée en 1501. Elle se trouve sur le site de l’ancien monastère Culdee de Dunkeld.

[25] Le Mormaer ou Comte d’Atholl était le titre du détenteur d’une seigneurie comitale médiévale chevauchant la province montagneuse d’Atholl ( Ath Fodhla ), maintenant dans le nord du Perthshire . Atholl est un Mormaerdom spécial, parce qu’un Roi d’Atholl est rapporté de la période Picte. Les deux autres royaumes Pictish à être connus de sources contemporaines sont Fortriu et Circinn. En effet, le document du début du 13ème siècle connu des érudits modernes comme le Situ Albanie répète l’affirmation selon laquelle Atholl était un ancien royaume Pictish.

[26] Aberdeen