Né à Médine [1]. Ses parents sont l’imam Alî ar-Ridhâ et Sa mère était Khaizaran, également connu sous le nom de Sabika, une femme de la famille de Maria al-Qibtiyya, elles étaient d’origine copte [2] Égyptienne.
Il n’avait que 8 ans à la mort de son père, et par conséquent on pouvait douter de son aptitude à assumer l’imamat. Il parvint cependant à tenir sa position avec l’aide du calife Al-Mamûn qui l’amena à Bagdad pour vivre auprès de lui. Enfin il épouse une sœur de Al-Mamûn, Umm al-Fadl.
D’après la tradition des chiites duodécimains [3], les imams étaient aptes à donner un avis sur tous les sujets de religion et de droit et leurs avis étaient toujours légalement corrects. Concernant la transmission des connaissances d’un imam à l’autre il y a cependant une difficulté. En particulier dans le cas de Muhammad al-Taqî qui devint imam encore enfant, le point important est la transmission miraculeuse du savoir au moment de la mort de l’imam précédent. Les commentateurs chiites expliquent cet extraordinaire savoir à un jeune âge en se référant au cas de Jésus dont le Coran précise qu’il débuta sa mission alors qu’il était encore enfant.
Au cours de son séjour à Bagdad, il eut la réputation d’avoir une bonne connaissance des sciences islamiques surtout si l’on considérait son jeune âge. On relate que Al-Taqî a démontré son expertise lors d’un débat public avec les principaux savants de Bagdad.
Après avoir passé 8 années à Bagdad, A-Taqî et son épouse sont partis pour Médine. Quelques années plus tard, après la mort de Al-Mamûn en 833 sa situation s’est détériorée avec le nouveau calife Al-Mu’tasim . Muhammad al-Taqî avait perdu son protecteur et ses relations avec le calife allèrent de mal en pis à cause de l’hostilité que Al-Muta’sim lui portait.
En 835, Al-Muta’sim ordonna à Muhammad al-Taqî de revenir séjourner à Bagdad où il espérait l’amener à adopter les mœurs prodigues de la cour.
Muhammad al-Taqî laissa son fils Alî al-Hâdî et sa mère à Médine et se rendit à Bagdad. Il y est resté plus d’un an, ne se laissant pas influencer comme Al-Mu’tasim l’espérait, au contraire il devint un savant reconnu dont on appréciait les débats.
Muhammad al-Taqî est mort soudainement le 27 novembre 835. On attribue souvent cette mort à un empoisonnement par son épouse Umm al-Fadl à l’instigation de Al-Mu’tasim. Il a été enterré à côté de son grand-père Mûsâ al-Kâzim dans le cimetière des Quraych [4] à Bagdad. Cette tombe est de nos jours contenue dans le mausolée de Al-Kadhimiya [5].