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Bertrand-Rambaud de Simiane

dimanche 5 avril 2020, par ljallamion

Bertrand-Rambaud de Simiane (1513-1578)

Baron de Gordes et de Caseneuve

Bertrand-Rambaud de Simiane, baron de Gordes et de CaseneuveNé en Dauphiné [1], il fut le premier qui se fit appeler baron de Gordes [2], et c’est sous ce nom qu’il s’est rendu célèbre dans l’histoire.

Il fut chevalier des Ordres du roi, conseiller en son conseil privé, capitaine de 50 hommes d’armes de ses ordonnances, et son lieutenant général [3] en Dauphiné ; après avoir exercé en Italie et en France plusieurs belles charges militaires avec grande réputation : il fit particulièrement admirer sa valeur aux guerres de Piémont sous le maréchal de Brissac Charles Ier de Cossé , commandant une compagnie de gendarmes : il fut gouverneur de Mondovi, prit Marsal, reprit le château de la Bastide sur les impériaux, se trouva à presque tous les combats, batailles, et sièges de son temps.

Étant lieutenant général en Dauphiné il abattit en plusieurs combats, et par la prise de plusieurs places les forces des Protestants, qui s’étaient presque rendus les maîtres : enfin il défit Charles Dupuy de Montbrun, seigneur de Montbrun [4], chef de ces religionnaires en la bataille qui se donna auprès de Die [5], au mois de juin 1575. Et ce fut là que Montbrun fut pris, et ensuite jugé à Grenoble, où il fut décapité le mois d’août suivant.

Jacques Auguste de Thou fait mention du baron de Gordes en divers endroits, et dit qu’en 1567, il soutint auprès de Sisteron [6] avec Laurent de Maugiron l’armée de René de Savoie, seigneur de Cipîères, fils de Claude de Savoie , comte de Tende [7], qu’en 1568, il s’opposa sur les frontières d’Auvergne aux troupes du prince de Condé, que la même année il entra dans Montélimart [8], pour empêcher aux troupes ennemies le passage du Rhône, qu’en 1573, il mit en fuite les troupes du Vivarais, auxquelles les confédérés voulaient faire passer le même fleuve.

Il mourut en 1578 à Montélimar ; il avait épousé en 1551, Guigonne d’Alemand, fille de Charles d’Alemand, chevalier de l’ordre du roi, lieutenant général pour le roi en Dauphiné, et d’Anne de Tholigny, seigneur, dame de la Val, de la Terrace, de Lombin, d’Albigny, Bully, Mont-Roma, et d’autres places.

Il eut comme enfant Gaspard de Simiane qui mourut à 21 ans à Montélimar, avant son père et qui avait participé à la bataille de Lépante [9] et accompagné le roi Henri III en Pologne.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Bertrand Rambaud de Simiane/ Portail du Dauphiné/ Catégories : Baron français du XVIe siècle/ Militaire français du XVIe siècle/ Histoire du Dauphiné

Notes

[1] Le Dauphiné est une entité historique et culturelle. Elle occupe l’ancienne province Viennoise située dans le quart sud-est de la France actuelle. Le Dauphiné de Viennois fut un État, sous l’autorité des comtes d’Albon, qui prirent le titre de dauphins, ce dernier terme ayant donné au Dauphiné son nom. Cette entité apparaît dans l’ancienne Provence, et était une subdivision du Saint Empire romain germanique, de ses origines admises au 11ème siècle, jusqu’à son rattachement en 1349 au royaume de France. Le Dauphiné de Viennois devient alors la province du Dauphiné, et conserve une certaine autonomie jusqu’en 1457.

[2] Gordes est une commune française située dans le département de Vaucluse. Au 13ème siècle, Gordes rallie la maison de Savoie en se mettant sous la protection de Béatrix de Savoie à la suite d’une brouille avec le royaume de France. Celle-ci y établira une garnison. Au milieu du 14ème siècle, tout comme dans les villages environnants, les premiers remparts se dressent au pied des maisons. C’est l’une des répercussions de la peur engendrée par la guerre de Cent Ans. À la suite de la mort du roi René, le comté de Provence est incorporé au royaume de France sous l’appellation de « province royale française » en 1481. Une insurrection éclate dans les anciens états des d’Agoult-Simiane et l’ancien comté de Forcalquier. Gordes se distingue par une forte opposition au centralisme français mais paie lourdement ses prétentions d’indépendance. Un an plus tard, pour le mariage de son fils, Jacques Raybaud de Simiane prend le titre de « baron de Gordes ». Par la suite, l’ensemble de sa descendance garde ce titre sans qu’aucun texte connu ne parle d’une transformation de la seigneurie en baronnie. En 1544, des Vaudois incendient le monastère de Sénanque, abbaye cistercienne fondée en 1148 lors du mouvement de renaissance spirituelle et religieuse qui touche la région aux 12ème et 13ème siècles. Gordes est l’un des premiers villages à accepter la réforme protestante, choix très osé à l’époque vu la proximité d’Avignon. En 1615, Gordes est érigé en marquisat par Louis XIII en faveur de Guillaume de Gordes Simiane. Au 18ème siècle le marquisat passe aux Rohan-Soubisse, puis aux Condé.

[3] Le lieutenant général de province était un personnage, issu souvent de la haute aristocratie, qui représentait le roi dans les provinces du royaume. Son rôle était théoriquement d’assurer la suppléance du gouverneur. En fait, les rois espéraient ainsi que leurs influences se neutraliseraient mutuellement, empêchant ainsi toute tentative de révolte. La charge de lieutenant général devint au 17ème siècle et surtout au 18ème siècle purement honorifique : le titulaire résidait à la Cour et se contentait de toucher les revenus sans effectuer de réel travail. De plus, les rois avaient tendance à nommer les fils successeurs de leur père, ce qui fit que les offices de lieutenant général firent quasiment partie du patrimoine de ces familles aristocratiques. Il ne faut pas confondre l’office de lieutenant général avec celui de « lieutenant de roi ». Le lieutenant de roi était subordonné au lieutenant général et son rôle (par essence le même : représenter le roi dans les provinces) n’était tenu que dans des ressorts beaucoup plus réduits.

[4] Montbrun-les-Bains est une commune française située dans le département de la Drôme. Situé à environ 600 mètres d’altitude au pied du Mont Ventoux. Le vieux village est construit sur une colline, à mi-hauteur se trouve un beffroi et un château Renaissance au sommet.

[5] Die est une commune française, sous-préfecture du département de la Drôme. Le 16 octobre 1467, la ville de Die obtint la confirmation d’anciens privilèges, par lettres patentes du roi Louis XI. L’Académie protestante de Die est fondée en 1604. Le conseil du roi a supprimé l’Académie de Die le 11 septembre 1684. Après la bataille du Pas de Suse, le roi Louis XIII, accompagné de Richelieu, fait étape avec ses troupes à Die, le 4 mai 1629. Il lui sera offert, pour l’occasion, 2 charges de vins de muscat. Après la Révocation de l’Édit de Nantes, en 1685, les protestants qui restent dans le pays sont forcés de pratiquer leur culte au Désert, ceux qui sont pris sont condamnés aux galères.

[6] Sisteron (en occitan provençal Sisteroun (norme mistralienne)/Sisteron (norme classique)) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Elément culturel très important, une charte communale consulaire fut attribuée à la communauté à une date antérieure au 13ème siècle. Elle est confirmée par les comtes en 1212. Celle-ci préserve de domination seigneuriale, comporte des allègements fiscaux, établit un lien direct avec le comte en échange de fidélité et de missions particulières.

[7] Le comté de Tende était, à l’origine, une seigneurie que la maison de Vintimille devait posséder au 10ème siècle. La seigneurie de Tende fut érigée, dans la deuxième moitié du 13ème siècle en comté souverain attribué à Guillaume Pierre de Vintimille. Son fils, Jean 1er Lascaris de Vintimille - qui renomma la branche de la famille Lascaris-Vintimille - rendit hommage de son comté de Tende, en 1285, à Charles II d’Anjou, comte de Provence. La dédition de Nice à la Savoie en 1388 va changer la position des comtes de Tende par rapport aux comtes de Provence avec l’apparition du comte de Savoie Amédée VII dans les Alpes maritimes. Le 12 novembre 1391 que les syndics de la ville de Nice rendent hommage au représentant du comte de Savoie. En 1382, le comte de Savoie devient maître de la ville de Coni (Cuneo) située au pied du col de Tende côté piémontais. C’est le 5 octobre 1419 que Yolande d’Aragon accepte de signer un traité par lequel elle reconnaît au comte de Savoie tous les droits sur les Terres neuves de Provence et Nice. C’est en 1418 que le comte de Savoie Amédée VIII a hérité de la principauté de Piémont. En 1416 l’empereur Sigismond donne à Amédée VIII le titre de duc de Savoie.

[8] Montélimar est une commune située en Drôme provençale, dans le sud-est de la France dans le département de la Drôme. Historiquement, la ville se rattache au Dauphiné. En 1365, la majeure partie de la ville (qui est une co-seigneurie) est cédée par Giraud Adhémar au pape Urbain V. Celui-ci fait rénover le palais seigneurial et entretenir les remparts. Mais les papes sont désireux d’étendre leur État (le Comtat Venaissin) vers le nord et cherchent à l’unifier géographiquement. Les possessions papales à Montélimar sont donc échangées en 1383, par l’antipape Clément VII, contre Grillon, mais le pape conserve certains droits féodaux sur la ville de Montélimar et son château. En 1376, Grégoire XI a ramené la papauté à Rome. Dès lors, pour les papes, les possessions avignonnaises et dauphinoises deviennent moins stratégiques. En 1447, le huitième successeur romain de Grégoire XI, le pape Nicolas V, cèdera ses droits sur Montélimar au Dauphin, futur Louis XI, fils de Charles VII qui devient alors le maître de la ville et de son château. En 1562, la ville est prise et pillée par le baron des Adrets, la garnison est tuée pour venger les massacres d’Orange.

[9] La bataille de Lépante est une bataille navale qui s’est déroulée le 7 octobre 1571 dans le golfe de Patras, en Grèce, à proximité de Naupacte appelée alors Lépante, dans le contexte de la Quatrième Guerre vénéto-ottomane. La puissante marine ottomane y affronta une flotte chrétienne comprenant des escadres vénitiennes et espagnoles renforcées de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, le tout réuni sous le nom de Sainte-Ligue à l’initiative du pape Pie V. La bataille se conclut par une défaite pour les Turcs qui y perdirent la plus grande partie de leurs vaisseaux et près de 20 000 hommes. L’événement eut un retentissement considérable en Europe car, plus encore que la défaite des janissaires lors du Grand Siège de Malte de 1565, il sonna comme un coup d’arrêt porté à l’expansionnisme ottoman. C’est d’ailleurs en souvenir de cette victoire que fut instituée la fête de Notre-Dame de la Victoire, puis fête du Saint-Rosaire à partir de 1573.