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L’histoire pour le plaisir

Vatché Mamikonian

mardi 4 juin 2019, par lucien jallamion

Vatché Mamikonian (mort en 338)

Sparapet du royaume d’Arménie

Emblème de la famille des MamikonianChef du clan des Mamikonian [1], fils d’Artavazd 1er Mamikonian, qui fut sparapet [2] aux alentours de l’an 300.

Le roi Khosrov III d’Arménie lui confie le soin de mettre fin à la guerre féodale qui opposait les familles Manavazian [3] et Ordouni [4]. De caractère belliqueux, Vatché accomplit si bien sa tâche qu’il extermine les deux maisons rivales.

Il repousse ensuite une autre invasion, conduite par Sanatrouk, prince de Paytakaran [5], qui avait obligé le roi Khosrov et le patriarche Vertanès à se réfugier dans la forteresse de Tariounq.

Les Bznouni [6], autre famille noble, trahissaient l’Arménie au profit de la Perse, qui lança une invasion jusqu’au lac de Van [7]. Khosrov III charge alors ses deux généraux, Vacé Mamikonian et Vahan Amatouni, de repousser les Perses et de châtier la famille félonne, qui fut également exterminée. Peu après, l’armée arménienne subit une grave défaite au cours de laquelle Vacé est tué.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l’Empire du vie au ixe siècle, Paris, de Boccard, 2006, 634 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8), p. 131-310, « Les Mamikonian ».

Notes

[1] Les Mamikonian ou Mamikoneans sont les membres d’une famille noble ayant dominé la politique de l’Arménie entre les 4ème et 8ème siècles. Ils ont exercé la charge héréditaire de sparapet (« généralissime ») d’Arménie jusqu’à la fin du 6ème siècle et ont dirigé entre autres les régions du Taron, de Sasun et de Bagrévand.

[2] Ce titre, qui correspondait à la fonction de commandant en chef des armées dans le royaume d’Arménie, est l’équivalent de celui de spahbod utilisé par les Iraniens sous les Parthes et les Sassanides. La fonction de sparapet existait également dans le royaume arménien de Cilicie, où toutefois le titulaire de la charge était connu sous le titre latin de « connétable »

[3] Les Manavazian, Manawazian ou Manawazean sont les membres d’une famille de la noblesse arménienne. Ces nakharark sont attestés dans les sources jusqu’à leur extermination au 4ème siècle.

[4] Les Ordouni, Vordouni ou Uordouni sont les membres d’une famille de la noblesse arménienne. Ces nakharark sont attestés dans les sources jusqu’à leur extermination au 4ème siècle.

[5] Paytakaran ou P’aytakaran, également la Caspiane, est la onzième province de l’Arménie historique selon Anania de Shirak, la plus orientale de l’ancien royaume. Située entre les cours inférieurs de l’Araxe et de la Koura, à l’est de l’Outik, elle correspond aujourd’hui au nord-ouest de l’Iran et au sud de l’Azerbaïdjan. La province est intégrée au royaume d’Arménie par Artaxias 1er au 2ème siècle av. jc jusqu’en 59 av. jc sur décision de Pompée, qui réorganise la région. Elle est ensuite reconquise et reste sous contrôle arménien jusqu’en 428 et l’abolition de la monarchie, et est intégrée à l’Atropatène

[6] Les Bznouni, Beznouni ou Bẹznouni sont les membres d’une famille de la noblesse arménienne. Ces nakharark sont attestés dans les sources jusqu’à leur extermination au 4ème siècle.

[7] Le lac de Van ou lac Van est le plus grand lac de Turquie, (auparavant d’Arménie Occidentale) ; il est situé à l’extrême est du pays, sur le haut plateau arménien et est partagé entre la province de Van et celle de Bitlis. C’est un lac salé d’origine volcanique sans débouché qui reçoit l’eau de nombreux petits cours d’eau qui descendent des montagnes environnantes. Il fait 120 km de long, 80 km de large et 171 m de profondeur en moyenne (451 m de profondeur maximale). Sa superficie est de 3 755 km², et son altitude de 1 640 m.