Fils du roi Roger II de Sicile et de la princesse ibérique Elvire de Castille .
Étant le quatrième fils, il n’était pas censé devenir roi un jour. Mais les décès successifs et précoces de ses frères aînés changent la donne et il est associé au trône en 1151. Guillaume devient à la mort de son père, le 20 février 1154, le second roi du royaume siculo normand [1].
Si Guillaume hérite d’un royaume puissant et en plein apogée, il semble mal préparé et son règne s’annonce difficile et tumultueux. En effet, la majeure partie des barons normands contestent un pouvoir qu’il jugent trop centralisé à leur goût, de la part de la cour royale palermitaine et haïssent le personnage le plus puissant du royaume, l’Émir des Émirs [2] Maion de Bari, qualifié par ses détracteurs de diabolique, de corrompu et de comploteur.
Les barons n’hésitent pas à s’allier aux Byzantins contre leur roi. Son titre de roi est d’ailleurs contesté par l’empereur byzantin Manuel Comnène, ennemi juré des Normands qui espère encore conquérir l’Italie, ainsi que par le pape Adrien IV.
Cependant, Guillaume, habitué à une vie oisive et peu attiré par la guerre, et souvent qualifié de taciturne, d’orgueilleux, d’indolent, décide de prendre les devants. Il pénètre sur le continent, combat les Byzantins qu’il finit par expulser, soumet violemment les barons rebelles et assiège le pape Adrien IV dans Bénévent [3].
Reconnu ensuite roi par ce dernier en 1156, il devient alors un fidèle allié de la Papauté contre les menées de l’empereur germanique Frédéric Barberousse qui cherche à étendre son empire en Italie.
Après avoir violemment rétabli un temps l’ordre dans ses possessions, il tente de poursuivre la politique expansionniste, méditerranéenne et orientale de son père mais finit par perdre toutes les places fortes normandes d’Afrique du Nord [4] et le dernier bastion normand d’Afrique, Mahdia [5], tombe dans les premiers jours de 1160. C’en est terminé de la Méditerranée normande.
En même temps, l’année 1160 marque un retour des troubles secouant le royaume normand. Maion de Bari est assassiné en novembre dans Palerme, victime d’un complot mené par la noblesse dirigé par Mattéo Bonello . Des membres de la famille royale et des barons importants participent également aux troubles.
Peu de temps après, au début du printemps 1161, Guillaume lui-même est capturé après une émeute à Palerme et emprisonné à l’instigation d’un complot de la part de barons rebelles. Son fils aîné et héritier désigné, Roger, âgé de 9 ans, est placé brièvement sur le trône par les rebelles mais meurt peu après dans la cohue des évènements, tandis qu’un véritable pogrom anti-musulman débute, mettant ainsi fin à la tolérance normande en Sicile. Pierre le Caïd, Cancellarius [6] du royaume, préfère d’ailleurs quitter le royaume, remplacé par un jeune homme inexpérimenté, Étienne du Perche .
Guillaume, élevé à l’orientale et vivant comme un prince arabe, a passée sa vie essentiellement dans ses palais, partageant la majeure partie de son temps entre son harem et ses somptueux jardins. Il meurt à Palerme de causes inconnues le 7 mai 1166. Il est âgé d’environ 40 ans.
Avant de mourir, il avait nommé comme successeur son jeune fils Guillaume, encore un tout jeune adolescent, lui laissant un royaume plus fragile qu’en 1154, à la mort du grand roi Roger.
Guillaume le Mauvais est à l’origine de plusieurs édifices dont le célèbre Palais de la Zisa [7] à Palerme.