Sous la Régence en 1719, a lieu le rachat des privilèges subsistants des Messageries de l’Université.
En 1775 Louis XVI et Turgo réunissent la Poste aux chevaux et les Messageries.
Le transport du courrier
Les diligences surnommées Turgotines circulaient à horaires fixes avec monopole d’État et jouissance des relais de la Poste aux chevaux sur 6 lignes de routes perfectionnées. Au 18ème siècle, la distance moyenne entre 2 relais était de 16 kilomètres. Une lettre expédiée de Paris mettait 2 jours et 8 heures pour atteindre Lyon, un peu plus de 4 jours pour Marseille. On comptait à cette époque environ 1400 relais de poste. Avant la révolution, il existait plus de 3.000 relais en France.
Les maîtres de Poste
Avant 1673, les maîtres de poste achetaient leur charge. Après 1692, ils furent nommés directement par le roi, de sorte que le service des relais et voitures publiques devint en pratique un monopole d’État. Chacun conservait en théorie le droit de monter une entreprise de transport, mais celle-ci était presque immédiatement absorbée par la Ferme Royale qui faisait de l’entrepreneur un fonctionnaire toujours révocable. La situation du maître de poste était d’ailleurs alléchante. Il recevait un traitement de 180 livres par an, ce qui représente 3.600 francs, d’aujourd’hui, mais les bénéfices secondaires étaient considérables. Le maître de poste était logé dans la maison de poste, toujours vaste et ordinairement aménagée en hôtellerie. De plus, le maître de poste était affranchi du paiement des tailles, exonéré d’impôts pour les terres qu’il possédait,exempt de tutelle, de curatelle et de guet et, enfin, non obligé de loger les soldats en déplacement ou en campagne, c’est-à-dire non astreint de leur livrer sa cave aux vins. Les relais de Poste
Ceux-ci étaient la propriété des maîtres de poste, presque tous cultivateurs, qui louaient des chevaux aux courriers mais aussi aux voyageurs pressés. Seuls ils avaient le privilège de faire galoper leurs chevaux, d’où l’expression "aller en poste" qui signifie "aller au galop". Les messagers quant à eux ne pouvaient aller qu’au pas ou au trot et ne voyageaient que de jour contrairement aux courriers de la poste aux lettres qui voyageaient également de nuit et avaient priorité de passage sur la route. La plupart de ces relais existent encore, çà et là, vastes maisons en bordures des chemins ou des routes importantes, avec une porte cochère, souvent surmontée du cor de chasse symbolique, cour centrale pavée, avec les écuries et les cuisines au rez-de-chaussée, et au-dessus, ouvrant sur un balcon de bois, les chambres où on logeait "à pied et à cheval". Peu de confort, mais les voyageurs à vastes perruques et redingotes de velours étaient, hors de chez eux, contents de peu.
Création de la petite poste à Paris
La ferme des postes avait porté tous ses efforts sur l’acheminement des lettres et l’encaissement des taxes mais ne s’était guère préoccupée de distribution. Elle ne s’intéressait pas davantage aux lettres nées dans la ville et à distribuer dans la ville jusqu’au jour où Piarron de Chamousset, un philanthrope, eut l’idée de créer en 1760 à Paris une petite poste, c’est-à-dire un service de collecte et de distribution du courrier urbain. Le facteur de ville était né. A Paris, 200 facteurs agitaient leur claquoir pour avertir de leur passage et assuraient 3 distributions par jour. Constatant les profits que Chamousset tirait de la petite poste, la ferme agrégea l’invention de son initiateur à la grande poste en 1780. A la Révolution, la ferme est supprimée, les postes sont mises en régie et administrées directement par l’Etat. La tourmente révolutionnaire engendre des troubles dans le service des postes. Les directeurs des postes sont désormais élus. Les villes portant dans leur nom un rappel de la royauté ou de la religion sont débaptisées. Bourg-la-Reine devient Bourg-Egalité, Saint-Malo devient Port-Malo. On condamne avec force la violation du secret de la correspondance "l’une des plus infâmes inventions du despotisme" dira le comte de Clermont-Tonnerre. La Révolution est aussi l’époque où apparurent les malles-poste dans lesquelles des voyageurs fortunés et pressés pouvaient prendre place au côté du courrier.
Divers règlement concernant l’acheminement du courrier au 18ème siècle