Fils du fondateur du premier royaume thrace [1], Térès 1er, et lui succède sur le trône des Odryses [2], peut-être avec son frère Spardocos qui est aussi donné comme roi des Odryses entre l’année 464 et 431.
Son neveu Seuthès 1er, fils de Spardocos, lui succède sur le trône vers 422 av. jc. Le fils aîné de Sitalcès, Sadocos, cité comme roi en 425/424 av. jc, est peut-être décédé avant lui.
Selon Diodore de Sicile, Sitalcès ne reçoit de son père qu’un royaume peu étendu, mais ses vertus, ses exploits et les tributs auxquels se soumettent les peuples qu’il conquiert le rendent très puissant, et il achève ce que son père a commencé. Il se révèle être un bon chef militaire, obligeant les tribus qui font défection à reconnaître sa souveraineté. Le riche état se propage entre le Danube à la mer Égée et le roi construit des routes pour développer les échanges et bâtit une puissante armée.
Avant le début de la guerre du Péloponnèse [3], les Athéniens souhaitent l’alliance du puissant royaume thrace et négocient par l’intermédiaire de Nymphodore, de la ville d’Abdère [4]. L’alliance est ratifiée par les Athéniens, qui donnent en échange la citoyenneté athénienne à son fils Sadocos.
Sitalcès est un moment prêt à soutenir une guerre contre les scythes [5], qui ont chassé Scylès, un de leurs rois, reçu à la cour du roi thrace. Les Scythes, craignant que Sitalcès lui donne du secours et l’aide à remonter sur le trône, portent la guerre en Thrace. Mais Sitalcès ne veut pas entrer en guerre contre les Scythes, et leur livre Scylès, à condition qu’ils lui rendent son propre frère Spardocos, exilé de Thrace, qui s’est réfugié chez eux.
En 429, le roi de Thrace organise une campagne massive pour seconder les Athéniens qui veulent porter la guerre chez les Chalcidiens [6] pendant la guerre du Péloponnèse. Ce peuple quitte le parti des Athéniens pour suivre celui de Perdiccas II de Macédoine . Sitalcès devient l’instrument de la vengeance des Athéniens. Il leur promet de faire la guerre aux Chalcidiens qui possèdent quelques villes entre la Thrace et la Macédoine. Pour tenir ses engagements, et se venger en même temps de Perdiccas, il se met à la tête d’une armée considérable de tribus thraces et pannoniennes [7] indépendantes, 150 000 guerriers selon Thucydide.
Dans sa suite se trouve Amyntas qu’il a le dessein de mettre sur le trône de Macédoine, à la place de son oncle Perdiccas. Mais ce projet n’a aucun succès. Ses troupes souffrent de la rigueur de l’hiver, et du défaut de provisions. D’autre part, Perdiccas gagne secrètement Seuthès, neveu de Sitalcès et fils de Spardocos, lui ayant promis en mariage sa sœur Stratonice, il obtient que Seuthès persuade Sitalcès de se retirer. Ainsi cette entreprise n’a d’autre suite que le mariage de Seuthès et de Stratonice.
Sitalcès et Nymphodore, de la ville d’Abdère, trahissent une ambassade des Spartiates [8] et les livrent aux Athéniens qui les exécutent. Peu de temps après, vers 424, Sitalcès est tué dans un combat contre les Triballes [9].