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Germain 1er ou Germanos

mercredi 23 septembre 2015, par lucien jallamion

Germain 1er ou Germanos

Patriarche de Constantinople du 11 août 715 au 17 janvier 730

Patriarche Germain 1er de Constantinople du 11 août 715 au 17 janvier 730Selon Théophane le Confesseur, il était le fils d’un patrice [1] Justinien qui se trouvait à Syracuse [2] auprès de l’empereur Constant II en 668, et qui, après l’assassinat de l’empereur, fut compromis dans l’usurpation de l’officier arménien Mezezios . Le patrice fut exécuté sur l’ordre de Constantin IV, et son fils Germain fut châtré et placé dans un monastère.

On retrouve Germain en 712, métropolite [3] de Cyzique [4] et participant à ce titre au concile organisé à Constantinople par l’empereur Philippicos Bardanès. Il accepte d’ailleurs à cette occasion, comme la majorité des évêques présents, l’abrogation du concile œcuménique de 681 et le retour au monothélisme [5].

Dès le renversement de Philippicos le 3 ou 4 juin 713, son successeur Anastase II rétablit l’orthodoxie, et l’ensemble des évêques s’incline également. Germain est promu patriarche de Constantinople le 11 août 715 après la mort de son prédécesseur Jean VI , nommé par Philippicos, mais maintenu par Anastase II.

Comme patriarche, il tente d’ouvrir des négociations de réunification avec l’Église arménienne, et on conserve de lui une lettre adressée aux dirigeants de cette Église. Elle est transmise au catholicos David 1er d’Aramonk par Stépanos de Siounie , qui est chargé d’y répondre par une réfutation.

La grande affaire de son pontificat est la querelle de l’iconoclasme [6]. Il mène des discussions à ce sujet avec les évêques iconoclastes Jean de Synnada, Constantin de Nacoleia et Thomas de Claudiopolis.

Le 7 janvier 730, l’empereur Léon III l’Isaurien tient une assemblée de dignitaires de la cour [7] qui adopte un édit faisant de l’iconoclasme la doctrine officielle. Le patriarche refuse d’y participer car il considère que le sujet abordé relève seulement d’un concile œcuménique, et il refuse ensuite de contresigner l’édit. Il est déposé dix jours plus tard, le 17 janvier, et se retire dans un monastère proche de la capitale. Il est remplacé par Anastase.

En plus de la lettre aux Arméniens, on conserve de lui trois lettres sur la question du culte des images, un traité narratif Sur les saints synodes, un dialogue Sur le terme de la vie, neuf autres discours, et des hymnes. On a aussi sous son nom “Historia mystica ecclesiæ catholicæ” [8], mais dont l’attribution n’est pas certaine.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Venance Grumel, Traité d’études byzantines, « La Chronologie I. », Presses universitaires de France, Paris, 1958

Notes

[1] *

[2] Syracuse est une ville italienne située sur la côte, au sud-est de la Sicile. Syracuse fut fondée au 8ème siècle av. jc par des colons grecs venant de Corinthe. Elle est aujourd’hui la principale ville de la province de Syracuse.

[3] Métropolite est un titre religieux porté par certains évêques des Églises d’Orient. À l’origine, le métropolite est l’évêque d’une capitale de province (métropole) romaine investi de la charge de présidence des conciles ou synodes provinciaux. Dans l’Église d’Occident, on prit l’habitude de dire « métropolitain » pour désigner un archevêque assurant un rôle de coordination entre les évêques titulaires des sièges qui composent la province ecclésiastique. En Orient on utilise le terme de métropolite qui, au cours de l’histoire, est souvent synonyme d’archevêque. Dans l’Église orthodoxe d’aujourd’hui, les deux termes ont des usages distincts. Mais il faut distinguer l’usage grec, l’usage russe et l’usage roumain.

[4] Cyzique était une cité grecque de Mysie, sur la Propontide (l’actuelle mer de Marmara). Elle fut fondée par les Grecs d’Ionie de la cité de Milet en 756 avant notre ère. Longtemps rivale de Byzance elle fit partie de la ligue de Délos. Alcibiade y remporta une victoire sur la flotte spartiate avec l’aide de Thrasybule et de Théramène. Elle appartint ensuite au royaume de Pergame avant de passer sous administration romaine lorsque ce royaume hellénistique fut légué à Rome. Elle devint une cité commerciale maritime importante.

[5] Le monothélisme est un courant de pensée du christianisme, développé au 7ème siècle dans le but de réunifier l’Église chalcédonienne et les Églises des trois conciles, et condamné comme hérésie au troisième concile de Constantinople en 681.

[6] L’iconoclasme est, au sens strict, la destruction délibérée d’images, c’est-à-dire de représentations religieuses de type figuratif (appartenant souvent à sa propre culture), généralement pour des motifs religieux ou politiques. Ce courant de pensée rejette la vénération adressée aux représentations du divin, dans les icônes en particulier. L’iconoclasme est opposé à l’iconodulie (ou iconodoulie).

[7] silention

[8] texte d’explication de la liturgie chrétienne, très répandu pendant des siècles en grec et en traduction latine