Orateur célèbre de la République romaine, grand-père du triumvir Marc Antoine. D’après Cicéron, il fut un des plus grands orateurs de son temps, l’équivalent latin de Démosthène. Il ne publia aucun de ses discours. Il ne nous lègue donc aucune œuvre, mais Cicéron en fait le principal personnage du “dialogue De Oratore”, ce qui nous donne un aperçu de certaines de ses plaidoiries.
En 113 av. jc, il fait route vers l’Asie comme questeur, lorsqu’à Brindisium [1], il reçoit une mise en accusation pour impudicité dans l’affaire des 3 vestales aux nombreux amants. La loi Memmia l’autorise à se soustraire à cette convocation car il est en mission pour le service de la République romaine. Il fait néanmoins demi-tour et revient à Rome, affichant ainsi sa totale confiance en son innocence. Ayant créé ainsi une impression favorable, il obtient son acquittement.
En 104 av. JC, il est préteur, puis l’année suivante propréteur en Cilicie [2]. Il est un des premiers à monter une campagne contre les pirates basés en Cilicie, couronnée de succès. Il eut droit à un triomphe, et le Sénat lui permit de décorer les Rostres [3] avec les éperons des navires qu’il avait capturés. Une statue lui fut même érigée. Ce succès est toutefois relatif, car il n’empêche pas ultérieurement sa fille d’être enlevée par les pirates dans sa maison de campagne d’Italie, et restituée contre rançon.
En 100, il est élu consul pour l’année suivante dans un climat politique tendu. Le tribun de la plèbe Saturninus s’insurge sur le Capitole, mais est tué avant l’intervention d’Antoine qui stationnait hors de Rome avec ses troupes, attendant de défiler pour son triomphe.
En 99, il est consul avec Aulus Postumius Albinus . Il témoigne en justice contre le tribun de la plèbe Sextius Titius, ami de Saturninus
En 98, il assure spectaculairement la défense de l’ancien consul Manius Aquilius Nepos , accusé de concussion. Il déchire la tunique d’Aquilius pour exhiber aux jurés les glorieuses cicatrices reçues en combattant pour la République et le fait acquitter.
En 97, il est censeur avec Lucius Valerius Flaccus . Il exclut du Sénat l’ancien tribun de la plèbe Duronius parce que ce dernier avait fait abroger une loi sur les mœurs qui limitait les dépenses occasionnées par les banquets.
En 94, il défend son ami Gaius Norbanus, poursuivi pour haute trahison par le parti aristocratique. il dévie l’objet du procès et attaque Caepio, le proconsul vaincu par les Cimbres [4] à Orange et que Norbanus avait fait destituer et contraindre à l’exil. Cette digression lui permit de se faire bien voir du jury, composé de chevaliers, qui eut des pertes financières importantes après cette défaite. Par cette manœuvre, Antoine obtient l’acquittement de Norbanus.
En 87, Marius et Cinna se rendent maîtres de Rome et déchaînent une purge sanglante contre les partisans de Sylla. Antoine est recherché quoiqu’il ait défendu quelques années avant Marcus Marius Gratidianus, le neveu de Marius. Il se cache dans l’échoppe d’un ami artisan. Il aurait pu échapper aux recherches si son hôte, animé d’une bonne intention, n’avait pas attiré l’attention en achetant du vin de la meilleure qualité à la taverne voisine. Le cabaretier découvrit qui se cachait dans l’échoppe et, espérant une récompense, le dénonça à Marius. Ravi, Marius envoya une troupe exécuter Antoine. Le tribun militaire Publius Annius qui commandait le détachement laissa ses hommes pénétrer dans l’échoppe. Au bout d’un moment, ne les voyant pas ressortir avec la tête d’Antoine, le tribun entra à son tour dans l’échoppe et trouva ses soldats qui écoutaient Antoine exposer dans une ultime plaidoirie les raisons de ne pas le tuer. Furieux le tribun tua Antoine de ses propres mains. Sa tête fut exposée sur la tribune aux harangues.