Né à Hambourg [1], Il débute comme enfant prodige et reçoit une éducation générale complète, qui lui permet de parler l’anglais, l’italien, le français et le latin, ainsi qu’une instruction musicale précoce, chant, violon, composition, orgue et clavecin. Un de ses professeurs est l’organiste Johann Nikolaus Hanff .
À l’âge de 9 ans, il donne une audition d’orgue et, ayant bénéficié d’une très solide éducation, se produit comme chanteur en 1696, puis comme chef d’orchestre et compositeur en 1699 à l’Opéra de sa ville natale
En 1703, il fait la connaissance de Haendel , nouant ainsi une amitié qui durera toute leur vie et l’introduit dans les cercles musicaux de Hambourg.
Les 2 amis échangent conseils et expériences, même si leurs relations sont parfois orageuses, jusqu’à se battre en duel pour une question musicale, ils ne tardent pas à se réconcilier. Mattheson tient les rôles principaux dans des opéras de Haendel, lequel tient le clavecin et dirige les œuvres de son ami.
Plus tard, il se servira de passages tirés d’opéras de Mattheson dans certaines de ses œuvres.
Ensemble, ils font le voyage à Lübeck [2] pour entendre et rencontrer le célèbre organiste Dietrich Buxtehude, espérant peut-être obtenir sa succession.
Ils finissent par regagner Hambourg, où Mattheson devient en 1704 précepteur du fils de l’ambassadeur de Grande-Bretagne, Secrétaire de l’ambassadeur anglais à Hambourg en 1706.
Cette position lui apporte un statut social privilégié et des revenus pour de nombreuses années. Il épouse une Anglaise, et c’est probablement par son entremise que Haendel nouera des contacts décisifs en Grande-Bretagne.
Directeur musical de la cathédrale de 1718 à 1725, maître de chapelle du duc de Holstein [3] en 1719, il compose à cette époque beaucoup d’œuvres restées pour la plupart manuscrites, opéras, oratorios, cantates, sonates à deux et trois flûtes sans basse, suites pour clavecin.
Le premier traité musical de Mattheson “Das neueröffnete Orchestre” a été publié en 1713.
En 1715, il devient directeur de la musique de la cathédrale de Hambourg, poste qu’il assure jusqu’en 1728 où il est atteint de surdité. Cette surdité complète dont les premiers signes se sont manifestés dès 1705 l’oblige à se retirer de la vie musicale publique. Il se consacre alors à des écrits théoriques qui, beaucoup plus que ses compositions, permettront à son nom de survivre. Il publie un grand nombre d’œuvres importantes pour la connaissance de cette époque, dont notamment le premier périodique de critique musicale en Allemagne [4] de 1722 à 1725, “Der vollkommene Capellmeister” [5], puis en 1739, “Grundlage einer Ehren-Pforte”, répertoire biographique de 149 musiciens, dont il a souvent recueilli les données auprès des intéressés eux-mêmes en 1740. Il fut aussi traducteur de littérature, surtout anglaise.
Il fut un musicien savant et fécond, composant de nombreux opéras et œuvres sacrées, ainsi que des pièces orchestrales et instrumentales.
Il se détourna de critique à l’écriture didactique, publiant plusieurs livres d’instructions pour jouer des basses figurées entre 1731 et 1735. Dans le plus important de ses traités apparu en 1739. Mattheson énonce les principes pratiques, théoriques et esthétiques qu’il considérait comme indispensable pour le réalisateur bien formé des organisations musicales dans un volume encyclopédique intitulé Der vollkommene Capellmeister.