Sa principale œuvre est “l’Historia ecclesiastica” qui retrace notamment l’histoire du duché de Normandie et du Royaume d’Angleterre au 11ème et 12ème siècle.
Il naît, près de Shrewsbury [1] en Angleterre. Odelarius, son père, est un Français venu trouver fortune dans le royaume anglo-saxon qui vient de tomber aux mains des Normands.
Clerc érudit, il fait partie de la maison de Roger II de Montgommery, l’un des lieutenants de Guillaume le Conquérant.
La mère d’Orderic est anglaise. Il passe sa petite enfance dans le Shropshire [2] dont Roger II est le comte. À l’âge de 10 ans, son père le confie au monastère de Saint-Évroult [3] en Normandie. Cette abbaye, fondée au 7ème siècle et restaurée vers 1050, jouit d’une bonne réputation dans le domaine de l’enseignement. Entré comme oblat [4], il passe les différentes étapes de la carrière d’un moine.
En 1090, il prononce probablement ses vœux, en 1091 il devient sous-diacre, en 1093 diacre et, en 1107/1108 reçoit la prêtrise des mains de l’archevêque de Rouen Guillaume Bonne-Âme .
Dans le même temps, le jeune moine apprend à Saint-Évroult la grammaire et le latin sous la direction de Jean de Reims. Son travail à l’abbaye se spécialise dans la lecture et la copie d’ouvrages. À partir de 1095 environ, il rédige les Annales du monastère puis se consacre à interpoler l’œuvre de Guillaume de Jumièges , “les Gesta Normannorum Ducum” [5]. L’abbé Roger lui demande alors d’écrire une histoire du monastère. C’est le point de départ de l’Historia ecclesiastica.
C’est une source de premier ordre pour l’histoire de la Normandie ducale et de l’Angleterre normande. Elle a peu de succès au Moyen Âge mais depuis sa publication au 17ème siècle, les érudits et les historiens l’utilisent beaucoup. Son intérêt dépasse le simple apport de dates et d’événements.
L’Historia ecclesiastica renseigne sur la société féodale, sur les coutumes sociales et sur la culture monastique. Elle fournit une série de portraits des puissants de l’époque, roi, reines, évêques ou barons.
Au départ, pourtant, le travail du moine doit se limiter à écrire l’histoire de l’abbaye de Saint-Évroult. Puis le projet s’élargit temporellement et géographiquement. Dépassant le cadre du monastère, Orderic Vital s’intéresse à la Normandie, à l’Angleterre, à l’Italie du Sud et à la France. Il remonte à la naissance du Christ. L’œuvre aboutit à une chronologie universelle dans la lignée de celle de Bède le Vénérable. De 1114 à 1141, le moine se consacre à cet énorme travail de recherche et d’écriture, n’hésitant pas parfois à réviser certains passages. Il le termine peu avant sa mort en 1141/1143, à plus de 66 ans.