Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

La pax romana

jeudi 1er avril 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 24 mars 2012).

La pax romana

Le remue-ménage gaulois s’est achevé à Alésia. En effet, la Gaule pendant presque 3 siècles va connaître une période de tranquillité étonnante. La guerre semble s’être éloignée au point qu’on pourrait la croire disparue, le commerce est prospère, la douceur de vivre s’installe un peu partout.

Malgré quelques révoltes épisodiques, les Gaulois se montrent plutôt satisfaits de leurs occupants, au point d’en adopter les habitudes, et la langue. Lyon devient la capitale des Gaules.

Fondée à la demande du Sénat romain, en 43 av jc par Lucius Munatus Plancus, alors que César venait de mourir, la ville de Lugdunum [1] devint, en 16 av jc, la capitale des 3 Gaules : la Gaule Lyonnaise située entre la Loire et la Seine, la Gaule Aquitaine, des Pyrénées jusqu’à la Loire, et la Belgique au nord. En 12 av jc, un sanctuaire fédéral fut inauguré à l’emplacement actuel de la Croix Rousse. Il se présentait sous la forme d’une terrasse de grandes dimensions où s’élevait un autel sur lequel le nom des soixante cités gauloises était gravé.

La circulation s’effectue soit par voie d’eau, ce qui est le plus pratique, le plus sûr, mais le plus lent, soit par voie terrestre. Les Gaulois n’avaient pas attendu les Romains pour créer un réseau routier remarquable. Cependant, les Romains décident de l’améliorer en créant des portions de lignes droites avec des étapes tous les 25 kilomètres. Les voies romaines font 6 à 8 mètres de largeur et on peut y parcourir jusqu’à 300 kilomètres en un jour. Tous les milles romains [2] une borne routière de 2 mètres de haut porte une indication de distance, et le nom de l’empereur régnant. Partout, on édifie des temples, des basiliques, on construit des forums, des cirques, des théâtres, des amphithéâtres, des aqueducs, et tout cela emploie une nombreuse main-d’œuvre.

Les Gaulois acceptent de mieux en mieux la présence romaine, au point de considérer comme un honneur et une promotion les responsabilités qui leur sont confiées par leurs colonisateurs. Etre autorisé à porter la toge [3] constitue une forme de réussite sociale. Le règne de l’empereur Claude, né à Lyon en 10 av jc, est déterminant pour l’intégration des Gaulois.

Le commerce est florissant, les voies de communication sont nombreuses, les villas luxueuses, et les jours fériés abondants. Le long du Rhin, les troupes romaines stationnent en permanence, créant une ligne de défense et de fortifications. Les barbares tentent de temps en temps des percées vers la Gaule, mais sont immédiatement repoussés.

Vers Rome et le monde méditerranéen, on exporte des charcuteries, des vins du Rhin, de Bourgogne, de Champagne et de Bordeaux ; des objets de toutes sortes, bols, lampes, assiettes de céramique à pâte fine, vernissée, fabriqués en Auvergne où des fours permettaient la cuisson de dizaines de milliers de pièces en même temps, des bijoux. On importe du fer, du plomb, du cuivre, de l’étain, du marbre, du porphyre, de l’huile d’olive.

P.-S.

Source : archives personnelles/ Historia n°104 du 1/11/2006

Notes

[1] Lyon

[2] 1 481,50 mètres

[3] La toge est le vêtement de dessus, de laine épaisse, porté par les citoyens de la Rome antique. Vêtement essentiellement masculin, elle se porte au-dessus d’une tunique à manches courtes. Elle couvre le bras gauche et laisse le bras droit dégagé. La draperie forme des plis caractéristiques : pli en demi-cercle sous le bras droit, le sinus et plis produits en relevant une partie du côté gauche de la toge faisant saillie devant la poitrine, l’umbo. C’est avant tout un costume d’apparat qui nécessite l’aide d’esclaves pour être drapée, tant l’ajustement est compliqué et malaisé. Pour une femme, le port de la toge est au contraire une marque d’infamie. Si les petites filles peuvent la porter, ce n’est pas le cas des adolescentes ou des femmes adultes, sauf si elles ont été convaincues d’adultère ou sont des prostituées.