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Un siècle qui marque la fin de la scolastique et le début de la renaissance

vendredi 23 novembre 2012

Un siècle qui marque la fin de la scolastique et le début de la renaissance

château d'Harcourt

Les 14ème siècles voient le déclin de la scolastique face à des mouvements mystiques. Le nominalisme propagé par Guillaume d’Occam propage une défiance vis à vis de la raison. La théologie protestante sera elle radicalement augustinienne.

C’est entre 1354 et 1356 que le bénédictin Pierre Bersuire traduisit à la demande du roi Jean le Bon, les 3 Décades que l’on connaissait alors de Tite-Live. Il ouvre ainsi la grande série des traductions des règnes de Charles V et Charles VI qui rendirent accessibles à un public élargi bon nombre d’oeuvres antiques, et répandirent dans les milieux aristocratiques un modèle culturel émané de l’entourage royal, qui perdura parfois jusque vers le milieu du 15ème siècle.

A l’extrême fin du 14ème siècle, le duc Jean de Berry, comte de Poitou, et frère du roi Charles V, fit composer par Jean d’Arras un roman généalogique à la gloire de la famille poitevine des Lusignan. Une légende très ancienne la faisait remonter à la fée Mélusine, la "Mère-Lusine". Il su mêler dans son récit 2 thèmes traditionnels de la littérature populaire et orale, celui de la transgression d’un tabou et celui de la déesse mère. Il crée ainsi un roman de type nouveau, bien différent des nombreuses mises en prose contemporaines inspirées par Charlemagne ou le roi Arthur.

Au Concile de Florence en 1439, le cardinal Nicolas de Cuse réussit à unifier les Églises d’Orient et d’Occident autour de l’idée fondamentale que tous les hommes sont créés à l’image de Dieu, jetant par là même les bases du grand projet de Louis XI, l’unité politique et économique. Ces idées avaient été transmises depuis Saint Augustin à Dante Alighieri et aux Frères de la vie commune, dont le fondateur, Gerhard Groote, créa de nombreuses écoles en Allemagne, en Suisse, en Bourgogne, en Flandre, aux Pays-Bas et dans certains endroits en France. Ces écoles réunissaient des élèves issus de familles modestes ou pauvres pour leur enseigner l’histoire des découvertes passées, éveillant ainsi leurs pouvoirs créateurs. En 1496, Octovien de Saint-Gelais, évêque d’Angoulême achevait de traduire en décasyllabes les Héroïdes d’Ovide, ce recueil de 21 lettres fictivement attribuées par le poète latin à diverses héroïnes de l’Antiquité pleurant leurs amours déçues. Octovien de Saint-Gelais qui devait sa fortune aux Angoulême fit parvenir son texte à Louise de Savoie veuve de son protecteur Charles d’Angoulême et mère de François 1er. Elle fit faire ce magnifique manuscrit par un de ses peintres attitré, Robinet Testard. Sur un peu plus de 50 ans Louis XI et ses successeurs purent créer les institutions d’éducation nécessaires au développement de l’Etat nation.

Mais ils furent incapables de détruire leur ennemi mortel, Venise, centre de l’usure et de la traite d’esclaves du monde occidental.

Au cours de ses 22 années de règne, Louis XI parvint à briser le pouvoir de l’aristocratie terrienne féodale. Ce fut là le plus important changement politique par rapport aux siècles précédents dominés par le règne des seigneurs. Il jeta une nouvelle base de la société et de l’économie en créant et protégeant des manufactures dans les villes de France, en ouvrant des échanges réciproques avec l’Angleterre et signant des accords avec Gênes, Florence, Naples, la Sicile et la Calabre.

Il garantit l’expansion des manufactures en subventionnant les villes, y compris les cités médiévales. Ces subventions provenaient de l’impôt sur le revenu, levé en proportion inverse à la productivité du contribuable, afin de décourager la richesse improductive et d’encourager le travail qualifié. Les seigneurs féodaux furent imposés à un taux plus élevé que les villageois, et les villageois plus que les citadins.

Les revenus doublèrent et l’impôt sur le revenu tripla en l’espace de 20 ans : en 1462, l’impôt total levé se montait à 1 200 000 livres et en 1482, il était de 3 900 000 livres. Les archives de l’époque abondent en plaintes émanant de l’aristocratie ainsi privée de ses privilèges.

Au-delà, le changement crucial effectué par Louis XI fut la création de nouvelles écoles et universités humanistes sous autorité royale. Le roi présida à l’établissement des premières études humanistes de la Renaissance en créant en 1464 2 nouvelles universités, l’une à Valence, l’autre à Bourges. En 1471, il inaugura l’imprimerie de la Sorbonne à Paris, qui diffusa des écrits de Platon, Salluste, Virgile, Juvenal et Xénophon, ce à la demande du Roi lui-même. Il fit venir d’Allemagne Martin Krantz, Ulrich Gering et Michel Friburger pour monter cette imprimerie grâce aux subventions de l’État. Très rapidement, 37 villes françaises furent dotées de grandes imprimeries. En 1515, celle de la Sorbonne publia la première édition complète de l’oeuvre de Cuse en Europe, éditée par l’humaniste Jacques Lefèvre d’Étaples.

Pour Louis XI, l’imprimerie de la Sorbonne était à la fois arme politique et instrument pour l’éducation. En 1477, il commanda la rédaction du premier livre en français, les Chroniques, qui relatait l’histoire de France depuis le temps des Romains jusqu’à la mort de son père, Charles VII. Ce livre devait servir entre autre à discréditer Charles le Téméraire.

C’est vers 1450 à la suite d’un legs que l’abbaye de Cîteaux était devenu possesseur du château de Fontaine où était né saint Bernard. En 1491, l’abbé de Cîteaux avait été reconnu chef de l’ordre par un grand nombre de monastères et en 1498, on construit la bibliothèque qui sera achevée en 1509.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire du 15ème siècle/ Le 15ème siècle en France (archives Ljallamion, petit mourre, encyclopédie imago mundi, l’histoire, ect....)