Jules Hardouin Mansart (1646-1708)
Comte de Sagonne-Architecte français
Né à Paris, petit neveux de François Mansart , Jules Hardouin est le fils d’un artiste peintre et descendant du sculpteur Germain Pilon.
Il est l’élève de Libéral Bruant et de son oncle François Mansart, qui n’a aucune admiration pour lui. Ce qui ne l’empêche pas d’associer le nom de son grand oncle au sien en 1668.
Entrepreneur en bâtiments avec son frère Michel Hardouin , il reçoit ses premières commandes de l’Etat vers 1672. Il épousa le 3 février 1668 Anne Bodin.
Il bénéficie très jeune d’une grande renommée en reconstruisant le château du Val [1] en 1674, et gagne l’estime du roi Louis XIV après avoir dessiné les plans du château de Clagny [2], destiné à la maîtresse favorite du roi, Madame de Montespan.
Sa carrière se fera de 1673 à 1678, grâce à la protection de Mme de Montespan, de Louvois, de Condé, de Le Nôtre d’abord et du roi ensuite. Il devient architecte ordinaire en 1675 et entre à l’Académie royale d’architecture [3].
En 1681 il est nommé Premier architecte du roi. Anobli en 1682, il devient intendant en 1685 et inspecteur général des bâtiments en 1691 et surintendant des bâtiments du roi [4] en 1699. Il est fait comte de Sagonne en 1702.
Chargé de l’achèvement du château de Versailles [5], il y conçoit la façade donnant sur les jardins, la galerie des Glaces en 1684 [6], les grandes ailes Nord et Sud en 1689, les Grandes Écuries [7] et la chapelle royale [8]. Il est également à l’origine de l’Orangerie [9] en 1686 et du Grand Trianon [10] en 1687.
De 1670 à 1676 c’est Libéral Bruant qui inspiré d’un plan de Michel-Ange pour Saint-Pierre de Rome [11] conduira les travaux de L’hôtel des Invalides [12]. Devant l’incapacité de Bruant à poursuivre sa mission, Louvois confie à Jules Hardouin Mansart la suite de la réalisation.
Son chef-d’œuvre est sans aucun doute la construction du dôme de l’église. Il va s’inspirer d’un plan commandé par Colbert à son oncle François Mansard qui était destiné à la construction d’une chapelle dédiée aux Bourbons à Saint Denis.
De 1675-1683, il réalise le château de Clagny, à Versailles, l’hôtel de ville d’Arles en 1676 de 1676 à 1680, le Pavillon de Manse, à Chantilly, de 1677 à 1699, la place des Conquêtes à Paris, (actuelle place Vendôme), de 1677 à 1679, le palais de l’Evêché, à Castres, Le parc du château d’Écouen ……
Notes
[1] Le château du Val est un château français du 17me siècle de style classique situé dans la commune de Saint-Germain-en-Laye, à l’extrémité nord de la Grande Terrasse, dans le département des Yvelines. Il s’agit à l’origine d’un rendez-vous de chasse construit pour le roi Henri IV, agrandi et rénové par l’architecte Jules Hardouin-Mansart pour Louis XIV. Vers le milieu du 18ème siècle, le château du Val passe entre les mains de plusieurs familles puis est donné en 1927 à la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur.
[2] Le château de Clagny est un ancien château situé à Versailles, dans le département des Yvelines. Le château de Clagny, dont les plans ont été dessinés par Jules Hardouin-Mansart pour la maîtresse favorite de Louis XIV, Madame de Montespan, était situé au nord-est du château de Versailles. Sa construction est décidée en avril 1674 ; les jardins étaient l’œuvre de Le Nôtre. En 1675 le domaine de Glatigny avec son manoir est ajouté à Clagny.
[3] L’Académie royale d’architecture française est créée le 30 décembre 1671 par Louis XIV, roi de France. Inspirée par Jean-Baptiste Colbert, elle a eu pour premier directeur, l’architecte et théoricien François Blondel, architecte de la ville de Paris. Établie d’abord au Palais Royal puis au Louvre à partir de 1692, elle comporte une école d’architecture
[4] Sous l’Ancien Régime en France, L’administration des Bâtiments du roi, dépendant du département de la Maison du roi, est principalement responsable des travaux commandés par le souverain, dans ses résidences de Paris ou des environs.
[5] Le château de Versailles est un château et un monument historique français qui se situe à Versailles, dans les Yvelines, en France. Il fut la résidence des rois de France Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Le roi et la cour y résidèrent de façon permanente du 6 mai 1682 au 6 octobre 1789, à l’exception des années de la Régence de 1715 à 1723. Situés au sud-ouest de Paris, ce château et son domaine visaient à glorifier la monarchie française. Le château est constitué d’une succession d’éléments ayant une harmonie architecturale. Il s’étale sur 63 154 m², répartis en 2 300 pièces, dont, actuellement, 1 000 pièces de musée. Le parc du château de Versailles s’étend sur 815 ha, contre plus de 8 000 ha avant la Révolution française, dont 93 ha de jardins. Il comprend de nombreux éléments, dont le Petit et le Grand Trianon (qui fut également résidence de Napoléon 1er, Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe 1er, et Napoléon III), le hameau de la Reine, le Grand et le Petit Canal, une ménagerie (aujourd’hui détruite), une orangerie et la pièce d’eau des Suisses.
[6] La galerie des Glaces ou Grande Galerie est une galerie de grand apparat de style baroque située dans le château de Versailles, dont elle est l’une des pièces emblématiques. Conçue et construite de 1678 à 1684 par l’architecte Jules Hardouin-Mansart, elle était alors destinée à illustrer le pouvoir du monarque absolu Louis XIV et à éblouir ses visiteurs, par son ornementation, par sa riche iconographie composée par Charles Le Brun et par ses dimensions inédites. Longue de 73 m, large de 10,50 m, la galerie est revêtue de 357 glaces, soit 21 glaces à chacune des 17 arches faisant face à 17 fenêtres. Située au premier étage du corps central du château, elle fait face, à l’ouest, aux jardins de Versailles, dont elle achève la perspective.
[7] La Grande Écurie est un bâtiment qui se trouve à Versailles (Yvelines), sur la place d’Armes, en face du château, entre les avenues de Saint-Cloud et de Paris. Constituant avec la Petite Écurie les Écuries royales (institution faisant travailler un millier de personnes sous Louis XIV), elle a été construite sous la direction de l’architecte Jules Hardouin-Mansart et achevée en 1682. Dotée d’un manège, elle abritait les chevaux de chasse et de guerre du roi.
[8] La chapelle du château de Versailles est une chapelle palatiale située dans le château de Versailles, près de l’angle que forment l’aile du Grand Appartement du Roi et l’aile nord. Cinq sanctuaires se sont succédé, au gré des transformations architecturales du château. La chapelle actuelle est bénie en 1710, après un chantier ébauché dès 1687. C’est la partie du château la moins modifiée par l’Histoire.
[9] L’orangerie du château de Versailles a été construite par Jules Hardouin-Mansart entre 1684 et 1686, elle remplace celle construite par Le Vau en 1663 soit avant même le début des travaux du château. L’orangerie abrite en hiver plus de 1 500 arbustes en caisse, en majorité des orangers (900) mais aussi des lauriers, des grenadiers ou des myrtes. À la belle saison, du 1er mai au 20 octobre, les orangers et autres arbres en caisses sont exposés dans le Parterre Bas.
[10] Le Grand Trianon, anciennement Trianon de marbre est un château situé dans le domaine de Versailles, dans le département français des Yvelines. Il est construit à la demande du roi Louis XIV, à partir de 1687, par l’architecte Jules Hardouin-Mansart à proximité du château de Versailles, à l’extrémité du bras Est du Grand Canal. L’extérieur du bâtiment est construit en marbre rose qui lui confère le nom de « Trianon de marbre », par opposition au Trianon de porcelaine qui le précède au même emplacement, ce dernier étant lui-même construit sur l’ancien village de Trianon. Au fil du temps et des différents régimes, il est le lieu de résidence ou de séjour de plusieurs figures royales françaises ou étrangères, dont Louis XIV, Pierre 1er de Russie ou encore Marie Leszczynska, épouse de Louis XV. Plus récemment y ont séjourné le général de Gaulle, ou des chefs d’État étrangers en visite officielle en France, comme le président américain Richard Nixon en 1969, ou la reine du Royaume-Uni Élisabeth II en 1972. Aujourd’hui ouvert au public dans le cadre du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, il sert encore de lieu de réception à l’État, qui y accueille ses invités de marque.
[11] La basilique Saint-Pierre souvent appelée Saint-Pierre de Rome est l’édifice religieux le plus important du catholicisme. Elle est située au Vatican, sur la rive droite du Tibre, et sa façade architecturale s’ouvre sur la place Saint-Pierre. Elle a été construite là où, selon la volonté de l’empereur Constantin 1er, les premiers pèlerins venaient rendre un culte à saint Pierre à l’emplacement du cirque de Caligula et de Néron. Ce n’est pas la cathédrale du diocèse de Rome, puisque l’évêque de la ville siège à Saint-Jean-de-Latran, mais c’est l’église du pape et de l’État pontifical. Elle est également l’une des deux églises paroissiales de la cité du Vatican (l’autre étant l’église Sainte-Anne-des-Palefreniers)
[12] L’hôtel des Invalides est un ensemble architectural parisien situé dans le 7e arrondissement, dont la construction remonte au 17ème siècle. Elle a en effet été ordonnée par Louis XIV le 24 février 1670 dans le but d’accueillir les soldats invalides de ses armées. Demeuré fidèle à cette mission, il est également aujourd’hui le siège de différentes autorités militaires, comme le gouverneur militaire de Paris, et héberge plusieurs organismes consacrés à la mémoire des anciens combattants et au soutien des soldats blessés. Il abrite aussi la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, plusieurs musées et une nécropole militaire, dont l’élément principal est le tombeau de Napoléon 1er. Ce vaste complexe architectural, conçu par Libéral Bruand et Jules Hardouin-Mansart, est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture classique française.