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Jean Lemaire de Belges

mercredi 31 octobre 2012, par lucien jallamion

Jean Lemaire de Belges (1473-1520)

Poète et chroniqueur

Jean Lemaire de Belges Poète et chroniqueur

Sa poésie marque la transition entre les grands rhétoriqueurs et La Pléiade.

Il serait né soit à Bavay (où un collège porte son nom), soit à Hargnies, soit à Belges, un hameau du Hainaut, selon les sources.

Il se fera appeler plus tard Jean Lemaire de Belges, en référence au mythique roi gaulois Belgius, supposé fondateur de Bavay.

Ce disciple de Crétin était le neveu du chroniqueur et poète Jean Molinet.

Tous deux furent pris, bien malgré eux, dans une dispute bien oubliée aujourd’hui : la « grande querelle des Rhétoriqueurs » ; Déshonneur suprême, ils furent même traités de « plus Grands rhétoriqueurs » car pour certains : « leur prose surpassent leurs vers ».

Il fait des études brillantes à Valenciennes auprès de son oncle Jean Molinet. À la fin de son cursus, il parle plusieurs langues, et entre en 1498, au service du duc Pierre II de Bourbon en tant que clerc de finances1.

En 1503, à l’occasion du décès de son protecteur, il donne le premier de ses poèmes, le Temple d’honneur et des vertus, Panégyrique du duc de Bourbon adressé à sa veuve Anne de Beaujeu ; Poème poignant où il représente par six statues métaphoriques les vertus cardinales du duc. Beaucoup pensent qu’il a exagéré, pour des raisons conventionnelles, la douleur de la veuve, mais ce poème deviendra une référence rhétorique. La même année, il compose La Plainte du Désiré où il déplore la mort de Louis de Luxembourg-Ligny. L’année suivante, il reprend le principe de la métaphore et dans son poème la Couronne margaritique, ce sont dix nymphes qui représentent les dix plus grandes qualités de l’épouse (princesse) du duc de Savoie qui venait de mourir.

Il poursuit sa carrière de poète lors du décès de Philibert II de Savoie, en 1504. Cette même année, il se rattache à la maison de Marguerite d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas, dont son oncle était bibliothécaire. Il écrivit en son honneur ses livres des regrets sur la mort du roi d’Espagne, Philippe Ier, frère de Marguerite, et ses deux épîtres de l’« amant vert » (en fait le perroquet favori de Marguerite).

En 1505, il devient historiographe de Philippe le Beau2.

À la mort de son oncle Molinet, il hérita de sa charge de bibliothécaire et devint, en 1508, indiciaire de la Maison de Bourgogne et historiographe de Marguerite. C’est alors qu’il commença un ouvrage intitulé Les Illustrations de Gaule, dont la première partie parut en 1509 et la seconde trois ans après.

On peut noter dans l’histoire du terme wallon, il est le premier à différencier la langue romane des Pays-Bas de la langue française et à l’identifier sous le vocable de « vuallon » dans cet ouvrage.

En 1511, il publie un pamphlet politique : le Traité de la différence des schismes et des conciles de l’Eglise, dirigé contre le pape Jules II.

Jean Lemaire s’établit ensuite en France où le roi Louis XII lui offre, en 1513, la place d’historiographe du Roi. Ce roi le chargea de plusieurs missions en Italie et il prit la plume pour le roi de France contre le pape1. Il décrit en 1513, dans la Concorde des deux langages, le temple de Vénus en vers italiens, puis en prose et en vers français le temple de Minerve, espérant voir ainsi s’opérer la « concorde » des deux langues. La dernière œuvre du poète, publiée en 1525, après sa mort, les Contes d’Atropos et de Cupidon, marque un retour au genre idyllique.

À la mort de Louis XII, il perd sa place d’historiographe et, rejeté par l’Église, il est vite réduit à une vie de misère.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Pierre Jodogne, Jean Lemaire de Belges, écrivain franco-bourguignon, Bruxelles, Palais des Académies, 1972.