Né à Megalopolis [1] en Grèce, dans le Péloponnèse [2]. Issu d’une grande famille arcadienne [3], il reçoit une solide éducation militaire.
Il passe sa jeunesse près de Philopoemen , qui le forme dans l’art de la guerre. Après l’effondrement de l’empire d’Alexandre le Grand en 323, les cités grecques se disputent à nouveau. Dans le sillage de son père, Lycortas , il est un des meneurs de la Ligue achéenne [4] et en tant qu’hipparque [5] il est au commandement de la cavalerie de la Ligue au moment de la défaite du roi Persée de Macédoine face à Paul Émile, à Pydna en 168. Il s’efforce, mais en vain, de maintenir la neutralité des Achéens entre Rome et le Macédoine. Il est une des premières victimes grecques des Romains, Rome exigeant de la Ligue, restée neutre, des otages parmi les dirigeants politiques soucieux de l’indépendance des villes grecques. Mille otages sont envoyés à Rome en 167. il ne recouvre sa liberté que 17 ans plus tard.
Pendant son séjour en Italie il a tout le loisir de faire une étude approfondie de la politique et de l’état militaire des Romains. Il peut voir le fonctionnement du régime politique de la République de l’intérieur et est séduit par l’organisation politique des Romains. Logé chez Paul-Emile, et servant de précepteur à ses deux fils, il s’acquiert l’amitié de ceux-ci, surtout du second, Scipion Émilien. En 149 av. jc, l’exil prend fin. Polybe rentre en Grèce. Mais très vite, Scipion Émilien fait appel au militaire qu’est Polybe, et avec son aide, rase Carthage [6] en 146 av. jc. Il voyage ensuite en Afrique, en Espagne, en Gaule.
La Ligue achéenne se soulève alors contre Rome. Le résultat est désastreux, les Achéens sont écrasés, et Corinthe [7] détruite. Grâce à ses relations, Polybe est chargé par les Romains de faire respecter leurs volontés dans la politique grecque. Il réussit l’exploit de se concilier la reconnaissance des Grecs, en faveur desquels il réussit plus d’une fois à adoucir le vainqueur, et la satisfaction des Romains. Il termine sa carrière politico-militaire aux côtés de son ami Scipion Émilien en Espagne, au siège de Numance [8] en 133.
La dernière partie de sa vie est consacrée à la rédaction de sa grande œuvre, une “Histoire générale de son temps”, en quarante livres où il menait de front l’histoire de Rome et celle des États contemporains. Dans cet ouvrage, il veut montrer comment et pourquoi les nations civilisées du monde sont tombées sous la domination de Rome. Il meurt vers 126 d’une chute de cheval à 82 ans.
Il a en outre écrit un Éloge de Philopoemen, un Traité de tactique, un Traité sur les régions équatoriales et une Guerre de Numance.